L’eau dans les jardins de Versailles : illusion et déraison par Janine CHRISTIANY – Château de Bénouville

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L’eau dans les jardins de Versailles : illusion et déraison par Janine CHRISTIANY – Château de Bénouville

Louis XIV rêvait de voir dans ses jardins de Versailles, Trianon et Marly, le spectacle de jeux d’eau aux effets sans cesse renouvelés, aussi fontaines, cascades, jets d’eau et miroirs d’eau se multipliaient sans attendre que les réservoirs puissent être alimentés. Sur le site de la plaine de Versailles, il n’y avait ni fleuve ni source. Comment et où capter cette eau indispensable? La déception du roi était grande. Toutes les forces savantes du pays furent mobilisées : membres de l’Académie royale des sciences, ingénieurs civils et militaires, architectes, fontainiers. On lança même des appels d’offre dans les pays voisins. Dès 1667, sous le contrôle de Colbert, on entreprit de faire passer les eaux de la Bièvre par-dessus la « montagne » de Satory, de détourner les eaux de la Loire, de monter l’eau de la Seine sur les hauteurs de Rocquencourt à 162 m, de drainer les plateaux  aux alentours de la plaine de Versailles. Les réservoirs étaient toujours si peu remplis qu’il fallait installer des fontainiers pour ouvrir les vannes d’alimentation des fontaines au passage du Roi. En 1680, le roi avait décidé de s’installer à Versailles et d’en faire la capitale de la France. Les travaux d’agrandissement du château et de la ville recommencèrent, les jardins furent mis à l’échelle du nouveau projet monumental, de nouveaux bosquets furent créés. C’est alors que Louvois, pour satisfaire Louis XIV, propose en 1684 de construire un canal alimenté par une partie des eaux du canal de l’Eure qui ferait arriver l’eau en abondance. Il ne fut jamais achevé.

Janine Christiany

Janine CHRISTIANY

Janine Christiany est architecte DPLG. Elle a obtenu un DEA d’histoire de l’art et archéologie, section histoire de l’architecture moderne et contemporaine, Paris I Panthéon-Sorbonne. Elle a enseigné pendant plusieurs années en France, à l’Ecole d’architecture de Versailles entres autres où elle a assuré, de 1986 à 2000, la mise en place, la responsabilité scientifique et la coordination du Certificat d’études approfondies en architecture – CEAA « Jardins historiques et paysage », en collaboration avec Monique Mosser et Daniel Rabreau. Cet enseignement est devenu, en 2001, Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) « Jardins historiques, patrimoine et Paysage ». Elle a également enseigné à l’étranger (Belgique, Italie…) et a assuré de nombreuses conférences.

A lire :
L’art des jardins en Europe : de l’évolution des idées et des savoir-faire, Citadelles & Mazenod, 2006