Le fonds d’Egmont est constitué par des archives de la maison d’Egmont-Pignatelli, réunies à celles de la baronnie de Lucheux lorsque les terres de la famille d’Egmont passèrent dans la famille de Luynes-Chevreuse par suite du mariage, en 1738, de Marie Charles Louis d’Albert, duc de Luynes et de Chevreuse, baron de Lucheux, avec Henriette Nicole d’Egmont-Pignatelli. De cette union est issu Louis Joseph Charles Amable d’Albert, dernier baron de Lucheux. Les origines de la famille d’Egmont dictent la localisation de leurs possessions, surtout situées dans des localités relevant de l’Artois, de la Flandre ou du Hainaut. Peu de pièces concernent la Picardie. L’intérêt porte d’abord sur les familles de Créquy, Croy, Habarcq, de Lens et de Renty dont les biens revinrent par mariages successifs à la maison d’Egmont.

La vente du château de Lucheux en 1923 vit le transfert des archives du château au beffroi de la commune. Raymond Dubois, érudit local, s’attela alors au classement et à la rédaction de son Récolement et répertoire numérique provisoire des Archives communales de Lucheux antérieures à 1790. Le fonds a subi, c’est bien dommage, des pertes importantes donnant lieu aujourd’hui à de trop nombreuses lacunes, surtout pour les XIIIe, XIVe et XVe siècles. Ces lacunes, déjà dénoncées par Raymond Dubois, furent aggravées au cours de la Seconde Guerre mondiale lorsque un obus explosa dans le beffroi. Par la suite les archives furent quasiment laissées à l’abandon et eurent à subir les attaques de l’humidité ainsi que quelques emprunts indélicats.