Dès 1922, le Conseil Général de la Seine avait envisagé la création d’un espace vert d’envergure pour le nord de Paris et sa banlieue. Une réserve foncière avait commencé à être constituée à cet effet sur la commune de La Courneuve. Les projets initiaux prévoyaient de consacrer 800 hectares de terrain à un parc qui aurait été comparable, de par sa superficie et ses fonctions, aux Bois de Boulogne ou de Vincennes, mais l’emprise de l’urbanisme devait rétrécir la surface des acquisitions poursuivies jusqu’en 1969.

L’exécution de la première tranche d’aménagement fut décidée en 1956. Ses travaux dirigés par le paysagiste Albert Audias débutèrent en 1960. Cette tranche correspond à la partie sud-ouest du parc actuel et comprend notamment le centre hippique, le théâtre de plein-air et le rond central.

En 1970, cette portion du parc fut dévolue au Conseil Général de la Seine-Saint-Denis en même temps que des terrains vierges acquis en vue d’une seconde tranche d’aménagement. Le principe de l’organisation d’un concours d’idées fut approuvé la même année. Son principal axe était la création d’un cadre à la fois propice au dépaysement et intégré au contexte urbain, comprenant des reliefs artificiels et des zones d’animations.

Le 18 janvier 1972, le jury choisit de retenir les projets des équipes Allain Provost - Derek, Lovejoy and Partners (classée première) et Gilbert Samel - Pierre Zvenigorosky et Dohy (classée seconde).

Le programme initial de cette deuxième tranche d’aménagements se décomposait en quatre phases, dont trois géographiques, correspondant au total à dix étapes annuelles de financement : 1re phase : zone du « grand lac » en trois étapes ; 2e phase : centre technique en une étape ; 3e phase : zone des « petits lacs » en quatre étapes ; 4e phase : équipements lourds des autres phases tels que serres d’exposition, hall d’exposition, restaurant en deux étapes.

A ces aménagements s’ajoutait la mise en place de 12 millions de m3 de remblais, destinés à modeler le parc et à financer en partie les opérations : en effet, ces remblais avaient été concédés aux entreprises adjudicataires du marché de terrassement.

Le programme fut modifié plusieurs fois. Si la première phase se distingue nettement, les autres phases trop rigides ne sont plus évoquées au fil des dossiers au profit des étapes annuelles. Comme dans toute opération, les réalisations diffèrent des projets, au gré des nouvelles idées des concepteurs ou des aléas du chantier et des financements.

Les dossiers ont été regroupés en trois grands chapitres :

- complément des archives de la première tranche (1965-1981) ;

- dossiers de conception et de travaux de la deuxième tranche (1972-1993) ; au sein de cette tranche, les dossiers ont été regroupés dans la mesure du possible suivant les étapes des travaux ;

- dossiers relatifs à l’utilisation du parc aménagé (1972-1985).

L’ensemble de la première tranche ne peut être étudié directement en raison du très petit nombre de documents contenus dans ce versement. En revanche, malgré ses lacunes, ce versement donne un bon aperçu des travaux d’aménagement de la seconde tranche, de ses débuts jusqu’au milieu des années quatre-vingts. Il retrace le chantier d’un espace vert résolument intégré à son environnement très urbanisé, conçu de manière à être aussi polyvalent que possible et à répondre aux demandes de loisirs les plus variés de la population : détente, sport ou encore culture avec le théâtre de plein-air et les sculptures et jeux stylisés. Outre ce thème urbanistique, on peut évoquer différents autres intérêts :

- les pratiques de loisirs : choix des aménagements, utilisations du parc par la suite ;

- l’architecture des bâtiments, le design des équipements et leur intégration au sein des aménagements paysagers ;

- la conduite des travaux : coordination entre la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et les sociétés exécutantes lors d’un chantier complexe, articulation des différentes phases des travaux, redéfinition et choix de priorités en cours de chantier.