De 1635 à 1947, la Martinique est une colonie, c’est-à-dire un territoire subordonné à sa métropole et régi par un régime administratif et économique (notamment fiscal et douanier) propre.

Sous l’Ancien Régime, à partir de 1666, un intendant (aux attributions civiles et militaire) et un gouverneur (aux compétences surtout militaires) se partagent un pouvoir local en quelque sorte bicéphale. L’ordonnance du 9 février 1827 établit pour plus d’un siècle un système de gouvernement qui sera remanié par le sénatus-consulte du 3 mai 1854. Dès lors, le gouverneur seul représentait le chef de l’Etat dans la colonie. Sous l’autorité directe du ministre de la Marine et des Colonies, il avait pouvoir d’administration dans tous les domaines, exerçait l’autorité civile et militaire, assisté d’un Conseil privé qui émettait un avis devenu très vite consultatif. A partir de 1180, à la demande du Conseil général, le gouverneur est désormais une personnalité civile.

L’institution du gouverneur a été maintenue jusqu’à la loi du 18 mars 1946 sur la départementalisation, qui institua un préfet dans toutes les anciennes colonies des Antilles et de la Réunion. Le fonds du gouvernement reflète l’activité des différents services administratifs placés sous l’autorité du gouverneur et témoignent de cette permanence institutionnelle.

Le fonds du gouvernement est actuellement en cours de classement. Un répertoire méthodique partiel, régulièrement augmenté, permet l’accès aux documents dont la cotation est provisoire. La principale série, la série M, contient l’essentiel des dossiers du Cabinet du gouverneur et du secrétaire général concernant l’administration générale de la colonie.