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Les jardins botaniques et la préservation de la biodiversité par Maïté DELMAS – Château de Bénouville
C’est en Italie qu’apparaissent au milieu du XVIe siècle ce que l’on considère être les premiers jardins précurseurs des jardins botaniques. Destinés à l’enseignement, ces jardins de plantes médicinales sont créés autour des universités, en 1544 à Pise et en 1545 à Padoue.
En France, Henri IV confie à Pierre Richer de Belleval, professeur de botanique et d’anatomie, la création d’un jardin botanique à Montpellier. Celui-ci sera créé en 1593 sur le modèle de celui de Padoue. A Paris, sous l’impulsion de Guy de la Brosse, botaniste et médecin de Louis le Jardin royal des plantes médicinales (l’actuel Jardin des plantes) est créé en 1635.
Ces jardins botaniques servent non seulement à la formation des médecins et des apothicaires mais largement de support aux enseignements de botanique, de chimie et d’anatomie.
Grâce à l’essor des grands voyages d’exploration de la planète, les collections de plantes nouvelles affluent de tous horizons. Ces plantes sont cultivées en pleine terre ou sous abris ou archivées, une fois séchées, dans les Herbiers. Les botanistes s’attachent à nommer les nouvelles espèces et à les classer selon des systèmes de classification de plus en plus complexes. Ce ne sont plus les seuls pharmaciens qui trouvent un intérêt au développement de ces collections mais également les agronomes, les horticulteurs, les forestiers et les paysagistes.
Les missions des jardins botaniques se diversifient et le concept même de jardin botanique évolue en même temps que leur nombre s’accroit. Leur implantation dépasse désormais le simple cadre européen notamment avec un fort développement de jardins d’acclimatation.
Au milieu du XXe siècle, la prise de conscience de l’érosion de la biodiversité va faire évoluer de façon significative les missions traditionnelles des jardins botaniques. Les collections rassemblées dans les jardins botaniques, grâce à leur documentation associée, jointe à l’expertise de leurs personnels sont devenues des outils incontournables au service de programmes de connaissance, de recherche et de conservation de la biodiversité. Depuis 2002, un cadre stratégique commun, la Stratégie Mondiale pour la Conservation des Plantes vient conforter ces nouveaux rôles.
Grâce à une excellente organisation en réseaux nationaux ou régionaux et à la mise en place de systèmes d’accréditations, les jardins botaniques du monde témoignent de leur engagement dans la mise en œuvre de ces missions nouvelles au service de la nature et de la société.
Maïté Delmas
Maïté Delmas, est coprésidente du Partenariat mondial pour la conservation des plantes et point focal national pour la Stratégie mondiale pour la conservation des plantes un programme de travail de la Convention sur la diversité biologique.
Formée aux Royal Botanic Gardens Kew, elle a travaillé dans les jardins botaniques de Bordeaux et du Muséum national d’histoire naturelle pendant plus de 30 ans. En 2011, elle a été nommée directrice-adjointe à la Direction des affaires européennes, internationales et ultramarines du Muséum National d’Histoire Naturelle, où elle suit plus particulièrement les projets liés à la botanique.
Elle participe à la mise en valeur des actions des jardins botaniques français à l’international et est la principale contributrice de la cinquième partie du 6ème rapport national à la Convention sur la Diversité Biologique qui fait un bilan de la mise en œuvre de la Stratégie mondiale pour la conservation des plantes en France.
Elle promeut la Stratégie Mondiale pour la Conservation des Plantes dans les divers réseaux dont elle fait partie notamment auprès de l’association professionnelle Jardins botaniques de France et des pays francophones dont elle assure actuellement la vice-présidence, et au niveau européen en tant que représentante nationale du Consortium des jardins botaniques européens.