La cité Frugès de Le Corbusier à Pessac : entre théorie architecturale et pratique populaire du jardinage par Frédéric SICHET – Bayeux (France)

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La cité Frugès de Le Corbusier à Pessac : entre théorie architecturale et pratique populaire du jardinage par Frédéric SICHET – Bayeux (France)

À Pessac, entre 1924 et 1926, Le Corbusier construit à la demande de l’industriel Henri Frugès un quartier moderne qui va être l’occasion pour l’architecte de mettre en pratique ses théories sur l’urbanisme, la construction en série et sur l’architecture moderne avec ses cinq points fondamentaux : les pilotis, le toit-jardin, le plan libre, la fenêtre bandeau et la façade libre.
Si la cité Frugès s’inscrit dans l’œuvre de Le Corbusier au sein de la période des villas blanches et d’une intense production théorique, elle est aussi connue depuis la fin des années 1960 pour les transformations extrêmes opérées sur les maisons par ses habitants eux-mêmes. Tantôt qualifiée d’échec par ses détracteurs, voire de « rigolarium », la cité Frugès révèle il est vrai les difficultés du chantier liées tant à la mise en œuvre technique qu’au renchérissement du coût des matériaux et pour une part à l’hostilité rencontrée le projet. À son inauguration, les maisons ne sont pas raccordées aux réseaux d’eau, de gaz et d’électricité. Seuls 51 logements sur les 127 du programme initial seront construits et peu d’entre eux sont occupés.
Quoi qu’il en soit de la fortune contrastée des Quartiers Modernes Frugès, il permettent aujourd’hui et à la lumière d’un programme d’habitat populaire de réinterroger la question du jardin chez Le Corbusier, de mettre en évidence l’importance de la notion de trame de composition et de révéler une passion pour les  arbres. La cité de Pessac, à présent inscrite au patrimoine mondial de l’humanité soulève également les questions liées à la conservation et restauration d’un patrimoine vivant, y compris en terme de paysage, d’usage des jardinets privatifs, d’espaces publiques et de présence des arbres en ville.

Frédéric Sichet

Frédéric Sichet est diplômé de 3e cycle en Histoire de l’Art et archéologie, à l’Université de Paris I, Sorbonne-Panthéon et titulaire du Certificat d’études approfondies en architecture « jardins historiques et paysages », délivré par l’École d’architecture de Versailles, l’École nationale supérieure du paysage et l’Université de Paris I.
Dans un premier temps chef de projet « jardins » dans l’agence de Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef et inspecteur général des monuments historiques (1998-2007) il s’est occupé des chantiers de restauration des domaines nationaux de Saint-Cloud et Meudon, de jardins sur la riviera (Fontana Rosa et Serre de la Madone à Menton, Villa Cypris à Roquebrune-Cap Martin, parc de Valrose à Nice et parc de l’abbaye de Roseland à Nice, entre autres) et du Domaine de Chantilly à partir de 2005.
Exerçant en tant que professionnel libéral depuis 2007, il est intervenu sur une cinquantaine de jardins dans la Loire, l’Isère, le Gard, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, l’Oise, l’Île-de-France. Les projets en cours concernent le parc du marquis de Girardin à Ermenonville, Vaux-le-Vicomte, la villa Domergue à Cannes, le Trophée d’Auguste à La Turbie, l’ancienne chartreuse de Salette et le bosquet du vase des jardins de Canon dans le Calvados.
Auteur d’articles concernant l’histoire des jardins, la conservation et restauration de ceux-ci et l’hydraulique, il a aussi été l’un des fondateurs et le directeur et de la revue Polia.

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Espace Saint-Patrice
1 place du marché
14400 Bayeux