Identification et description | |
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Nom du parc | Parc du château de Caumont |
Commune | Cazaux-Savès |
Département | Gers |
Région | Occitanie |
Type de propriétaire | Propriétaire privé |
Coordonnées | 32130, Cazaux-Savès Mail : chcaumont@aol.com |
Site Internet | www.caumont.org |
Localisation | Latitude : 43.548925 |
Longitude : 0.99253 | |
Source | Inventaire des Parcs et Jardins – Comité des Parcs et Jardins de France – mai 2007 |
Le château de Caumont, d’où l’on peut jouir d’une belle vue sur
la chaîne des Pyrénées, se compose de deux édifices situés sur une
vaste esplanade dominant la vallée de la Save : l’ancien château
bâti sur l’emplacement d’un château fort ayant appartenu à Gaston
Phébus et l’actuel château Renaissance dont l’édification dura de
1525 à 1535. C’est Nicolas Bachelier, architecte bien connu à
Toulouse, qui fut l’auteur des plans originaux de Caumont.
Le
château est assis sur deux niveaux de souterrains voûtés, il est
flanqué de quatre fortes tours losangées de manière que les
ouvertures et les meurtrières commandent les façades. Deux tours
escaliers octogonales gardent le couchant. On peut observer quatre
tours poivrières à trompes inversées qui sont situées dans les
angles Est et Nord. La structure est un appareil de briques et
pierres à bandes alternées qui permet à la lumière de jouer avec
beaucoup de bonheur.
Trois ailes en « U » entourent une
magnifique cour d’honneur récemment restaurée. Au rez-de-chaussée,
les fenêtres à doubles meneaux croisés ouvrent sur la cour. Au
premier étage, elles ne présentent que de simples meneaux croisés.
La très belle porte d’entrée ouvre sur un escalier à la mode
florentine avec travées voûtées alternées ornées des trois ordres
classiques grecs. Dans la cour, sur l’aile Nord, règne au premier
étage une coursière extérieure assez typique des oeuvres de
Bachelier que l’on retrouve notamment à l’Hôtel d’Assezat à
Toulouse. Cette coursière, d’où l’on a une jolie vue sur le parc et
ses cèdres du Liban, permet de rejoindre la cour d’honneur par un
escalier en vis du XVIe siècle.
A
l’intérieur de l’aile centrale, deux salons :
- l’un dont le
décor mural est du plus pur style Troubadour ;
- l’autre
présente un très intéressant plafond mi-Pompéien
mi-Directoire.
Au premier étage, une chapelle Romantique
comportant un très beau vitrail du Maître Maréchal qui a également
signé des vitraux de la Basilique de Fourvière à Lyon. Dans l’aile
Nord, la chambre du Roi où séjourna Henri III de Navarre, futur
Henri IV. C’est Pierre de Nogaret de La Valette qui fit édifier le
château actuel à son retour des guerres d’Italie qu’il fit avec
François 1er. Son petit-fils Jean-Louis
de Nogaret de La Valette y naquit en 1554 et devint Duc d’Epernon
par la grâce d’Henri III qu’il servit avant Henri IV et Louis XIII.
Il eut ensuite un destin moins favorable puisque Richelieu, qui le
craignait beaucoup, séquestra tous ses biens - dont le château de
Cadillac - et le fit enfermer en ses cachots de Loches où il mourut
à l’âge de 88 ans. Caumont échappa à cette curée car le Duc
d’Epernon en avait déjà doté l’un de ses fils.
Au XIXesiècle, Armand, Marquis de Castelbajac, y
vécut entre les campagnes de la Grande Armée. Il partit ensuite avec
son épouse, Sophie de La Rochefoucauld-Liancourt, pour Saint
Petersbourg comme Ambassadeur de Napoléon III en Russie. Puis,
Sénateur de l’Empire et Président du Conseil général du Gers, il
consacra la fin de sa vie à ce département. Aujourd’hui, l’ancien
château et son orangerie ont été restaurés et aménagés en salles de
réception utilisées pour diverses manifestations : mariages,
séminaires, expositions, etc.
Autour du très beau château Renaissance Italienne, s’étend sur
environ dix hectares un parc largement arboré. Il est fort probable
que le parc des XVIeet XVIIe siècles était très différent, plus Italien,
orné de nombreuses fabriques à l’instar du château de La Réole,
petit frère et contemporain de Caumont. Ce n’est qu’au XIXe siècle que le parc fut redessiné et
replanté. Un très important travail fut réalisé sous la houlette de
Sophie de La Rochefoucauld, Marquise de Castelbajac. Certains arbres
très anciens subsistent toujours. Notamment un chêne d’environ 450
ans que l’on peut encore admirer à droite en montant l’allée. Des
ormes roses magnifiques sensiblement du même âge que le chêne ont
été abattus. Ils étaient malades et menaçaient les toitures du
château. Sophie de la Rochefoucault fit venir des essences nouvelles
qui nous paraissent maintenant banales, mais qui se trouvaient être
rares dans les années 1850. Elle planta, entre autres, des
micocouliers, des arbres de Judée, des sophoras, des palmiers et
bien sûr le fameux Cedrus Libani rapporté par le botaniste Pierre
Belon au milieu du XVIe siècle. Le
premier, planté en Angleterre près de Salisbury, fut importé de
Constantinople par E. Pecock, Chapelain de l’Ambassade de
Grande-Bretagne. Au début du XVIIIe
siècle, Bernard de Jussieu en installa quelques uns au Jardin des
Plantes de Paris, provenant d’Angleterre et non de Syrie.
Les
cèdres de Caumont sont tout à fait majestueux. La Marquise de
Castelbajac fit également venir des pivoines arbustives qui ornent
encore magnifiquement les fossés devant l’ancien mur d’enceinte.
Elles fleurissent fin mars début avril. Elle fit semer des petits
cyclamens de Naples qui éclatent en tapis mauves du plus bel effet
au printemps, mais surtout à partir de la première pluie fin août et
au moins jusqu’à la Toussaint. Nous retrouvons également, égarés
dans le parc, des rosiers de variétés anciennes oubliées. A cette
époque, les jardiniers étaient nombreux et le parc magnifiquement
entretenu. Nous pouvons en juger par des photographies qui ont
maintenant 150 ans ! Les réserves d’eau pour l’arrosage étaient
nombreuses. Souvent des citernes en ogive bâties en briques et
enterrées. Il y avait des norias actionnées par un âne pour remonter
l’eau des fossés. Ceux-ci étaient alimentés par de petites
canalisations en terre cuite style romain qui conduisaient l’eau des
puits situés en hauteur derrière le parc ; l’eau arrivait ainsi dans
les fossés par gravitation. Des carpes avalaient les larves de
moustiques et tout ceci fonctionnait très bien jusqu’aux années 1960
où les terres des puits furent vendues. Tout l’astucieux système
d’irrigation de Caumont fut alors détruit.
Vers 1850, Sophie
fit construire une glacière. Situé au Nord, cet ouvrage d’art bâti
en briques roses ressemble à un puits fermé hermétiquement par deux
portes successives. Permettant la conservation de la glace en été,
cette glacière a considérablement amélioré le confort des habitants
de Caumont. Restaurée en 1995, elle fait maintenant partie du
circuit de la visite.
Au début des années 1980, Diane de
Castelbajac fut très heureuse de voir sa famille à nouveau installée
à Caumont ; souhaitant y retrouver la Fleur de Lys rapportée des
croisades par Saint Louis et qui figure au nombre de 3 sur le blason
des Castelbajac, elle offrit quelques rhizomes d’Iris. La terre se
prête particulièrement bien à cette culture ; les iris y sont très
heureux et se reproduisent bien.
De nouvelles tonalités furent
acquises au cours des années : espèces hatives ou tardives,
expositions différentes, permettent aux iris d’orner Caumont de la
plus belle façon pendant les mois d’avril et mai. Comme beaucoup
d’autres parcs, le jardin souffre de la quasi disparition des
jardiniers d’antan qu’aucun matériel moderne - aussi sophistiqué
soit-il - ne peut remplacer. La romantique Sophie de la
Rochefoucault serait sûrement bien étonnée de voir l’évolution de
son parc, ouvert au public ainsi que le château depuis plus d’un
quart de siècle.
Superficie : 10ha
Protection : inscrit au titre des Monuments Historiques
Arbres : cèdres du Liban, micocouliers, arbres de Judée
Ouverture au public : oui
Durée de la visite : 01h15
Visite libre : oui
Visite guidée : oui
Type de jardin : Jardin à l'anglaise
Statut du jardin : privé
Accueil du public : ouvert au public
Classification : Inscrit au titre des Monuments Historiques