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Jardins et contemplation en Chine par Yolaine ESCANDE – Château de Bénouville
Les jardins chinois, aujourd’hui envahis de touristes pour les plus célèbres et accessibles d’entre eux sont, dans l’imaginaire culturel, soit associés à la sagesse, soit des lieux de plaisir et de détente, les deux n’étant aucunement incompatibles. Les jardins chinois ne sont en effet ni la représentation d’un paradis perdu, ni une simple illustration ou un reflet de la vie sociale des lettrés qui les conçoivent ou en jouissent : ils ont pour but de faire parvenir à un « érémitisme du cœur » et les activités qui s’y déroulent, en particulier les arts, y sont attachées. Par ses principes esthétiques, le jardin lettré permet de renouer le lien avec le grand tout, y compris en ville, et d’augmenter l’énergie vitale de ceux qui les apprécient en leur offrant la possibilité d’un cheminement tant physique, qu’imaginaire et philosophique, voire mystique.
Yolaine ESCANDE
Yolaine Escande est directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la pratique et de la théorie des arts graphiques chinois, calligraphie et peinture, mais également de la question du paysage en Extrême-Orient.
A lire :
Montagnes et eaux. La culture du shanshui, Hermann, 2005
Jardins de sagesse en Chine et au Japon, Seuil, 2013