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Devenir jardinier ou pépiniériste au XIXe siècle, un long cheminement ! par Cécile MODANESE – Château de Bénouville
Le terme horticulture apparaît tardivement, en 1824, dans la langue française. Héricart de Thury l’emploie lors de la création de la société d’horticulture trois années plus tard. À ce moment-là, l’horticulture était soit matière d’amateurs, souvent de riches collectionneurs, soit de professionnels, autour d’un métier en émergence dans une entreprise de reproduction de végétaux à vocation commerciale. L’horticulteur du XIXe siècle, possède alors une fine connaissance botanique, afin de cultiver, d’identifier, d’acclimater, de multiplier et même d’hybrider les végétaux. Celle-ci le positionne dans une sphère scientifique l’amenant à fréquenter les sociétés savantes.
Plusieurs métiers gravitent dans la sphère de l’horticulture : celui de jardinier, de pépiniériste et enfin de paysagiste. De grandes familles de jardiniers (Lang, Fintelmann, Schweykert, Held, Hervy, Hardy, Thouin…) ont exercé à travers l’Europe au XIXe siècle.
Les pépinières, le paysagisme, l’horticulture sont des activités à la croisée des disciplines, faisant appel à l’agriculture, à la botanique et même à l’industrie pour la production en série. Le paysagisme suppose des notions d’architecture, d’ingénierie hydraulique. L’acquisition de connaissances et de la pratique dans ces métiers se révèle balbutiante sur une grande partie du XIXe siècle, et pour cause : elle n’entre réellement dans aucun de ces champs disciplinaires.
Comment ces différents métiers, dont certains sont alors en émergence, ont-ils réussi à développer et transmettre leur savoir faire au XIXe siècle ?
Après avoir réalisé un tour d’horizon sur l’état de l’enseignement horticole au XIXe siècle, il conviendra d’observer la conception de parcours de formation initiale grâce à un réseau européen, puis les leviers de perfectionnement des savoir-faire tout au long de la vie des pépiniéristes, des jardiniers et des paysagistes.
Cécile Modanese
Cécile Modanese est cheffe de projet Pays d’art et d’histoire pour la Communauté de Communes de la Région de Guebwiller, labellisée depuis 2004. Elle est responsable du château de la Neuenbourg à Guebwiller qui abrite notamment un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine. Le lieu est entouré d’un jardin paysager du XIXe siècle mis en valeur par un parcours d’interprétation.
Historienne de l’horticulture et des jardins, elle est docteure en histoire contemporaine et a soutenu une thèse en juin 2020 sur « La dynastie des pépiniéristes Baumann de Bollwiller, et leur influence sur l’horticulture et le goût des jardins XVIIIe-XXe siècle ». Sa connaissance des jardins historiques l’ont amenée à intégrer la commission Jardins Remarquables de la DRAC Grand Est. Elle a publié de nombreux articles sur les jardins alsaciens, sur le métier de pépiniéristes et d’horticulteurs et de leur formation ainsi que sur la valorisation du patrimoine. Elle est l’auteure de l’ouvrage « La région de Guebwiller, une Alsace loin des clichés » sorti en juin 2022. Enfin, son travail de thèse a fait l’objet d’une publication avec les Presses Universitaires de Tours : « La métamorphose des jardins européens. Les Baumann de Bollwiller (XVIIIe-XXe siècle) ».
A lire :
La métamorphose des jardins européens. Les Baumann de Bollwiller (XVIIIe-XXe siècle), Presses Universitaires François Rabelais, 2022