La territorialisation de la palette végétale au sein des nouveaux projets de paysage par Nicolas DESHAIS-FERNANDEZ – Archives du Calvados

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La territorialisation de la palette végétale au sein des nouveaux projets de paysage par Nicolas DESHAIS-FERNANDEZ – Archives du Calvados

Notre rapport à la Nature et au végétal est complexe. Impulser un nouveau regard n’est pas chose aisée. Pendant des siècles notre société a été la maitresse d’une Nature domptée, où rien ne devait dépasser. Depuis, les changements sont laborieux, peu de place à l’imprévu, au temps et au laisser faire. L’herbe sur le trottoir c’est le grain de sable qui dérègle la machine. Certains trouvent cela inapproprié et sale. Je trouve cela encourageant et beau. Dans la continuité de la pensée de Gilles Clément, concepteur du jardin en mouvement, l’Atelier souhaite créer les conditions idéales pour que la Nature et le projet s’hybrident. Sans aucune forme de dualité, je crois que le paysagiste est au service de la Nature et non l’inverse. Je conçois des espaces vivants, qui évoluent avec le temps et les modes de gestion. Sans artifice ni déguisement, ils nous touchent par leur sensibilité et leur simplicité. Des morceaux de Nature à l’esthétique sobre et épurée, éloignés des propositions sophistiquées, où le végétal est réduit à un matériau malléable au même titre que le béton. Aussi, je ne conçois pas d’espaces figés mais évolutifs. Il faut laisser le temps au végétal de s’installer, de prendre ses repères pour nous plaire. Il faut que les saisons passent par le jardin et l’espace public, pour les patiner. Souvent nous sommes impatients. C’est une erreur, un caprice. Le végétal spontané, sauvage, l’atelier en fait son allié. Ainsi, la palette végétale sera toujours adaptée au contexte bioclimatique et au sol. Laisser le végétal s’exprimer en forme libre, sans limites ni contraintes. Un végétal local et adapté c’est l’assurance d’une bonne croissance, limitant l’entretien et les déconvenues. Chaque projet, chaque réalisation est un brassage, un mouvement, une source de biodiversité où la mauvaise herbe qui s’installe, devient le trait d’union entre le projet et la réalité.

Nicolas Deshais-Fernandez

Nicolas Deshais-Fernandez est paysagiste DPLG (ancienne appellation des Paysagistes-Concepteurs diplômés d’Etat) et botaniste, il est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et du Paysage de Bordeaux en 2012. Dès sa sortie il assiste Freddy Charrier, paysagiste DPLG installé à Bordeaux sur le projet des Akènes, un écoquartier à Lormont (33), avant de collaborer avec Gilles Clément et le collectif Coloco à Paris sur des projets de paysage à différentes échelles, de l’étude urbaine à la réalisation de jardins particuliers. En 2017 il crée son atelier pour pouvoir explorer, souvent en collaboration, et développer ses idées autour du végétal et de la biodiversité. Depuis 7 ans, il collabore avec le Jardin Botanique de Bordeaux notamment sur l’Observatoire des Friches et des Délaissés de la ville de Bordeaux.