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Le jardin pittoresque du désert de Retz, une hétérotopie au siècle des Lumières par Laurent FOURQUIÉ – Château de Bénouville
C’est un des plus emblématiques jardins anglo-chinois, en vogue de 1760 à 1820, qui subsistent en France. Il surprend et enchante par l’originalité et le foisonnement des thèmes que son créateur, François Racine de Monville, y a développé entre 1774 et la Révolution française. Situé à Chambourcy dans les Yvelines, il invite à un voyage dans le temps et dans l’espace à la découverte des grandes civilisations qui ont marqué l’histoire de la pensée humaine. Des fabriques symboliques de pays lointains, associées à de la végétation rare et exotique, forment des tableaux successifs, mis en résonance les uns avec les autres. Plusieurs espaces, incompatibles dans l’espace réel, se juxtaposent et forment ainsi une hétérotopie, anticipant le concept forgé deux cents ans plus tard par le philosophe Michel Foucault.
Laurent Fourquié
Son engouement depuis l’adolescence pour l’histoire, le patrimoine architectural et l’histoire de l’art amène Laurent Fourquié à se passionner pour le désert de Retz à partir de 1988 et à y devenir conférencier bénévole en 1995. Ce service s’accompagne de recherches sur l’histoire de ce domaine ainsi que sur les jardins pittoresques de la même période. Dans le cadre de son engagement au sein de l’association d’histoire locale HISCREA (Histoire de Chambourcy, de Retz d’Aigremont), puis de celle Le Désert de Retz, jardin des Lumières, dédiée à l’animation de ce site, il est amené à prononcer des conférences, à organiser des expositions et des visites et à rédiger des articles et des ouvrages sur le patrimoine de Chambourcy et de ses environs : Hennemont, l’éminent lieu-dit de Saint-Germain-en-Laye (2005) ; L’église de Chambourcy, histoire et patrimoine (2007, avec Pierre-Émile Renard) ; Le désert de Retz endormi à travers le regard d’artistes 1923 – 1960 (2009, avec Pierre-Émile Renard) ; De la seigneurie de Fourqueux à la villa Collin (2010) ; La ferme du Manoir de Chambourcy et son dernier exploitant (2011) ; L’abbaye de Joyenval et les reliques de sainte Clotilde (2014) ; Le désert de Retz dans les années 1920 (2014) ; La Maison chinoise du désert de Retz (2019) ; Des tabatières en ivoire, premier produit dérivé du désert de Retz ? (2022).