Les domaines des princes : une culture européenne de la nature ? par Raphaël DEVRED – Archives du Calvados

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Les domaines des princes : une culture européenne de la nature ? par Raphaël DEVRED – Archives du Calvados

De l’Ancien Régime à nos jours, les princes se sont dédiés à la constitution de vastes territoires pour installer et alimenter leurs résidences et palais à travers l’Europe. Ces domaines de prince loin d’être les annexes des architectures palatiales sont pensés et gouvernés comme des sanctuaires où la nature est gouvernée, aménagée, soignée, cultivée. De quelques dizaines ou de plusieurs milliers d’hectares, les domaines sont des dispositifs de savoir et de pouvoir où la nature est cultivée à l’usage des princes, que ce soit pour la chasse, la foresterie, la pêche, la promenade. Loin d’être un décor des politiques princières, les domaines sont les acteurs centraux des diplomaties princières et sont au cœur des imaginaires de la nature européenne entre forêt domestique, jardin sauvage, agricultures et chasse.
Cette conférence reviendra sur la nature des paysages des domaines princiers entre le XVIIIe siècle à nos jours, avec des entrées dans les périodes médiévales et antiques. Après avoir identifié les réseaux des domaines européens, il conviendra de s’intéresser à la composition et à l’organisation de ces territoires. Nous nous intéresserons en particulier à l’idée d’une culture de la nature, européenne et partagée, dans les domaines à travers l’Europe et ce qu’elle peut révéler de nos rapports contemporains aux idées de natures. Nous fonderons cette réflexion sur une nébuleuse européenne de territoires domaniaux allant de Rambouillet, Versailles, et Chambord, jusqu’aux domaines du Danemark, d’Espagne et d’Allemagne, sans oublier le dernier domaine qui a fait parler de lui qu’est le domaine royal de Balmoral en Ecosse.

Raphaël Devred

Raphaël Devred est doctorant en histoire et humanités environnementales au Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines (EA 2448) de l’Université de Versailles-Saint-Quentin. Il consacre sa thèse à l’histoire environnementale du domaine de Rambouillet du XVIIIe au XXIe siècle. Ses recherches s’intéressent à la chasse, à la forêt et à l’agriculture, à l’élevage et au pastoralisme, ainsi qu’à la conservation, la gestion et la patrimonialisation de la nature de l’Ancien Régime à nos jours.

A lire : 
Raphaël Devred , « Les domaines : une histoire au naturel », Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe