Les jardiniers, ces invisibles du Jardin du roi par Laurence LIPPI – Archives du Calvados

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Les jardiniers, ces invisibles du Jardin du roi par Laurence LIPPI – Archives du Calvados

Le Jardin du roi, désigné à l’origine Jardin Royal de plantes médicinales par l’édit royal de janvier 1626, connu aujourd’hui sous le nom de Jardin des Plantes, n’aurait jamais existé s’il n’y avait pas eu de jardiniers. Ces « techniciens invisibles », expression empruntée à l’historien des sciences Steven Shapin, sont longtemps passés inaperçus dans l’historiographie de l’institution et dans celle de l’histoire des sciences. Et pourtant, acteurs incontournables dans l’organisation, l’entretien et la conservation des plantes au quotidien, ils participent de par la maîtrise de leur savoir-faire aux projets scientifiques portés ou accompagnés par l’institution. Seulement, comme leur métier se pratique plus qu’il ne se raconte, ces jardiniers ont laissé peu de traces écrites, au contraire des savants dont les archives ont été conservées par le savant lui-même ou par l’institution. Ce qui explique pour partie l’invisibilité de ces subalternes. Il existe cependant une exception en la personne d’André Thouin (1747-1824), nommé en 1764 jardinier en chef du Jardin du roi à l’âge de 17 ans par l’intendant Georges Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788). Grâce à la confiance indéfectible de l’intendant à son égard, Thouin dépasse son rôle de jardinier, endossant celui de comptable et d’administrateur du Jardin et de son personnel. Parallèlement à la politique d’agrandissement du Jardin lancée par Buffon dès les années 1770, Thouin le réorganise en différentes parcelles dédiées à des cultures spécifiques dont il attribue la responsabilité de gestion aux jardiniers les plus talentueux. À partir de plusieurs sources archivistiques, cette conférence propose d’aller à la rencontre de ces jardiniers et de les replacer au cœur du Jardin du roi.

Laurence Lippi

Sous la direction d’Antonella Romano de l’EHESS et Arnaud Hurel du Muséum d’histoire naturelle, Laurence Lippi est en deuxième année de thèse à l’EHESS, rattachée à la formation Savoirs en sociétés du Centre Alexandre Koyré. Son travail porte sur l’histoire du Muséum par le biais d’une approche d’histoire sociale à travers ce que l’historiographie nomme les Invisibles.