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Les jardins et parcs paysagers allemands au siècle de Goethe par Eryck DE RUBERCY – Château de Bénouville
L’Allemagne a conservé et restauré nombre de ses jardins paysagers qui connurent une large expansion au XVIIIe et XIXe siècle. C’est Goethe qui le premier en Allemagne donna une version tout à la fois romanesque et didactique dans Les Affinités électives de cette profonde modification que représenta l’art paysager dans les critères esthétiques de l’art des jardins à son époque. Et l’on sait que Goethe fut influencé en cela par la visite qu’il fit en 1776 du jardin de Wörlitz que le prince von Anhalt-Dessau avait aménagé en parc à l’anglaise. Mais ce serait une erreur de croire que les jardins paysagers allemands n’ont existé que comme imitation des jardins paysagers anglais. S’en tenir à ce constat serait méconnaître tout une période extrêmement stimulante et productive de l’art paysager, où l’art des jardins allemands s’émancipa de la tutelle anglaise pour développer ses propres principes. Sous l’impulsion de divers princes de l’Empire germanique, on assista à cette époque à un essor sans précédent de manuels théoriques et d’une pratique paysagiste active dont témoigne l’émergence outre-Rhin de grands noms de l’art paysagiste comme Friedrich von Skell, Hermann von Pückler-Muskau ou Joseph Lenné…
Eryck de Rubercy
Eryck de Rubercy, essayiste, critique, auteur avec Dominique Le Buhan des Douze questions à Jean Beaufret à propos de Martin Heidegger (Univers-Poche, coll. Agora, 2011, première édition : Aubier, 1983), est aussi traducteur d’écrivains et poètes allemands, notamment des essais sur Hölderlin de Max Kommerell (Aubier, 1989), de poèmes de Stefan George (Fata morgana, 1981 et 2004. Prix Nelly-Sachs), ainsi que de cinq volumes de l’œuvre d’August von Platen (La Différence, 1993-2002). On lui doit par ailleurs l’édition des Trois variations sur Claude Monet, de Louis Gillet et celle de ses essais et conférences De Giotto à Matisse, (Klincksieck, 2010 et 2012) et la présentation de plusieurs œuvres. C’est sa relation familière avec la nature dans l’activité de sauvegarde d’un parc paysager, œuvre de Paul de Choulot (1794-1864) qui est à l’origine de son anthologie intitulée Des poètes et des arbres (La Différence, 2005) ainsi que de ses publications en 1998 et en 2014 des Aperçus sur l’art du jardin paysager (en collaboration avec Marie-Ange Maillet et Stéphanie de Courtois) de Hermann von Pückler-Muskau, dont il a traduit la Petite revue de parcs anglais (Klincksieck, 2014). Il collabore régulièrement à la Revue des Deux Mondes, la Nouvelle Revue Française, L’Atelier du roman et Jardins.