Identification et description | |
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Nom du parc | Parc Massez |
Commune | Courtisols |
Département | Marne |
Région | Grand-Est |
Date de création | 1855 |
Type de propriétaire | Commune |
Coordonnées | 4, rue Massez 51460, Courtisols Mail : mairie-de-courtisols@wanadoo.fr |
Site Internet | www.courtisols.fr |
Localisation | Latitude : 48.9875959783599 |
Longitude : 4.51984405517578 | |
Source | Inventaire des Parcs et Jardins – Comité des Parcs et Jardins de France – mai 2007 |
Le Parc Massez était un site bien connu des Courtisiens. Mais il
fut particulièrement touché par la tempête du 26 décembre 1999 qui
abattit les plus beaux arbres du parc, certains vieux d’environ 150
ans. En janvier 2000, les forestiers de la ville jumelle de Dierdorf
avaient, en trois jours nettoyés le parc, mais il était
méconnaissable. Afin de le reconstituer, le Conseil municipal a
commandé aux bureaux Savart Paysage, de Châlons-en-Champagne, et
plus particulièrement à Marc Soucat, une étude de revalorisation et
l’élaboration d’un projet de restauration, à laquelle a participé
Adeline Hamon, historienne de l’art des jardins.
Jusque dans
les années 1865, l’emprise du futur parc Massez fut occupée par un
grand nombre de petites parcelles à vocation agricole, appartenant à
de nombreux propriétaires privés. Les premières transformations du
site sont dues au père de Martin Massez, Joseph Massez, tailleur
d’habits à Courtisols, qui acheta la parcelle n° 458 et détruisit la
maison existante en 1853. L’année suivante, il fait construire une
nouvelle habitation sur cette parcelle. En 1857, Martin Massez fit
démolir la maison de la parcelle n° 456 et en 1866 et 1874, il
agrandit l’habitation de la parcelle n° 458, construite par son
père. D’autre part il acheta une trentaine de parcelles, situées de
part et d’autre du cours d’eau, à différents propriétaires privés
qui les utilisaient de manière agricole, sous forme de « prés
saussaies » (saulaies) et de « chènevières » (production de
chanvre). Martin Massez se constitua ainsi une belle propriété en
transformant toutes des parcelles en un parc d’agrément (2,5 ha).
On peut donc penser que la création du parc se fit à partir des
années 1855 environ, jusqu’à la mort de Martin Massez en 1875, avec
certainement des ajouts et transformations du parc, au fur et à
mesure des achats de parcelles et de l’ampleur que prenait la maison
d’habitation. Martin Massez en 1875, légua sa propriété à son
associé, Aristide Appert qui fit sans doute réaliser des
transformations dans le parc, l’adaptant à sa culture personnelle
(le rocher ne semble pas s’intégrer dans la composition initiale et
la passerelle en ciment armé). Aristide Appert jouit de la propriété
en famille jusqu’à sa mort en 1899. Selon la volonté de Martin
Massez, son héritier légua le parc, avec la maison, à la commune de
Courtisols.
Bien qu’elle n’ait duré que 35 ans, l’occupation
privée (Martin Massez pendant 10 ans et Aristide Appert pendant 25
ans) a tellement marqué les lieux et la composition du parc que les
traces héritées du XIXe siècle étaient
encore très lisibles avant la restauration. Marc Soucat a décidé,
pour restaurer le parc, de retrouver cette structure d’origine et de
remettre en valeur de nombreux petits éléments bâtis : ponts,
passerelles, bancs couverts, rocher, grilles, etc.
La structure d’origine du parc et son
évolution jusqu’en 1999
La cour d’entrée est délimitée
par le secrétariat de mairie et les garages, deux bâtiments typiques
des constructions du XIXe siècle. On
peut notamment relever le rythme régulier des lucarnes sur les
portes du garage et la symétrie de la façade du secrétariat. Le
bâtiment principal est installé avec un retrait. Cette position
permet d’une part de créer une petite cour d’entrée, d’autre part de
mettre en scène la qualité architecturale du bâtiment. La grille
d’entrée, quoique plus massive que l’ensemble des grilles dispersées
dans le village, conserve toute la transparence de ce type de
clôture. Lors de la rénovation du centre bourg, cette grille a été
légèrement reculée pour augmenter les places de parking. Les massifs
floraux ont été installés lors des travaux du centre bourg. Une
deuxième entrée, plus discrète, située entre le garage et le mur de
limite permet l’accès direct au parc.
La structure d’origine du
parc était la suivante :
- un axe de composition ayant pour
repères le pignon de la maison, l’allée disparue du jardin régulier,
le centre du bassin et le centre du portail du Gué. La propriété de
Martin Massez, de part et d’autre de la Vesle, reliait deux voies de
communication importantes de la commune ;
- un jardin de type
régulier très soigné, dont ne subsistait qu’une circulation latérale
marquée par deux rangées de tilleuls. A l’origine, une sculpture
(qui n’existait plus depuis un certain temps) dans le prolongement
de l’axe de l’allée créait un point d’appui végétal à l’extrémité
d’une voûte végétale formée par les tilleuls ;
- l’ancienne
circulation centrale, qui s’appuyait sur un axe centré sur le pignon
central du secrétariat de mairie et le portail situé rue du Gué
n’était plus marqué que par deux petites séquences de haies de buis.
Un petit rocher cascade, qui n’était plus alimenté en eau, était
envahi par une végétation qui le dégradait régulièrement. Il ne
subsistait qu’une fontaine d’origine contre la façade du
secrétariat, la seconde ayant été remplacée par un assemblage de
pierres meulières. Le château d’eau, qui alimentait le jet d’eau du
bassin circulaire a perdu sa cuve et ses quatre pignons qui en
faisaient un élément de grande qualité ;
- un ensemble paysager
très pittoresque autour des îles, permettant une circulation variée.
Ces trois îles, cernées par des bras de la Vesle artificiellement
créés, constituent l’aspect le plus pittoresque du parc. Les bras
sinueux de la Vesle qui les délimitent, sont franchies par six
belles passerelles, cinq en fer forgées et une en ciment armé pour
imiter les branches d’arbres tenues par des liens. La disparition
des allées latérales avait réduit la diversité des promenades. Les
berges du bras principal sont tenues par une superposition de tuiles
romaines ; cette technique locale très peu répandue participe aussi
à la qualité du parc ;
- un parc paysager de promenade et un
espace boisé organisé autour d’une allée principale qui compose un
cercle fermé. La « maison du jardinier », en bordure de l’allée
principale, structure cet ensemble en renforçant l’esprit champêtre
de cette unité paysagère. Le 1eraoût
1927 le Maire fit savoir au Conseil qu’il y avait urgence à réparer
la couverture rustique en paille et en tuiles plates de la grange
rustique de la propriété Appert ; 1/3 environ de cette couverture
pouvait être conservée, mais le reste devait être démoli et
remplacé. Il ajoutait qu’en raison de son caractère rustique et
décoratif, ce travail ne pouvait être exécuté que par un spécialiste
et il proposa de confier les travaux à Henri Lemoine, horticulteur à
Châlons. En 1931, il fut décidé que Marcel Deforge, cantonnier,
occuperait tout ce bâtiment, une partie de jardin, une partie de la
basse-cour à titre gratuit, à condition d’entretenir, en dehors de
son travail de cantonnier les allées de la partie du parc situé au
sud de la rivière et jusque la rue du Gué. Un terrain de boules, un
terrain de basket une dalle pour orchestre et une buvette avaient
perturbé l’ambiance générale. Le portail principal avait été fermé
et l’entrée rue du Gué se faisait dans l’angle sud-ouest du
parc.
La palette végétale avant la restauration était restreinte
(en raison des coupes successives et des dégâts causés par la
tempête de décembre 1999) et peu significative des végétaux utilisés
à l’époque de la création du parc. Au cours de leurs recherches,
Marc Soucat et Adeline Hamon ont essayé de retrouver les concepteurs
du parc. Malgré l’absence de certitudes, ils ont pu faire quelques
rapprochements : les entrepreneurs de bâtiments Bellois frères, qui
signent un des ponts en ciment rustique du parc, réalisèrent avec
Georges Vagny, l’architecte de la ville de Châlons, des travaux de
rénovation et pour l’église Saint-Martin de Courtisols et la
construction du presbytère, et l’un des frères fut témoin lors de
l’ouverture du testament de Martin Massez. Georges Vagny, qui
construisit, à Châlons, l’ancienne Caisse d’Epargne jouxtant le
jardin paysager du Petit jard réalisé en 1861, supervisa dans ce
même jardin les travaux d’entretien des frères Machet, horticulteurs
dans les années 1860 puis créateurs de parcs et jardins dans les
années 1890. Rappelons qu’en 1868, Vagny fit une description des
bâtiments construits par Martin Massez notamment la mairie et
l’école. Il est donc probable que l’architecte Vagny fut à l’origine
de la conception du parc, celui-ci ayant été réalisé puis complété
par les entreprises Bellois et Machet.
Ce parc est
représentatif des parcs dessinés dans de nombreux autres jardins
privés durant la période du second Empire : sous l’effet de la mode,
en effet, les parcs paysagers se répandirent dans les milieux
bourgeois et industriels de l’époque.
La
restauration du parc
Les objectifs sont de conserver et
réactualiser les traces historiques du parc et de proposer une plus
grande diversité pour faire du parc Massez un but de promenade.
C’est pourquoi quatre actions principales furent proposées :
-
redessiner le jardin régulier, afin qu’il redevienne une zone de
transition entre le secrétariat et les îles. La création d’une allée
centrale permet de retrouver une ancienne circulation et propose aux
promeneurs la découverte d’un jardin fleuri ;
- revaloriser les
îles et créer des allées ;
- conserver et revaloriser le parc
paysager, afin qu’il retrouve sa qualité paysagère principale de
vaste espace engagé où le regard se pose librement sur les objets
visuels proches et lointains (bosquets, arbres isolés ou la « maison
du jardinier ») ;
- créer un espace ludique pour les enfants
dans la zone boisée. Il s’agissait de reboiser l’espace en relation
avec la rivière et de créer une allée permettant le cheminement
entre les îles et l’allée circulaire du parc paysager. Cet espace
accueille l’espace ludique pour les enfants. La zone humide fut
renforcée par une végétalisation adaptée pour valoriser la diversité
des espèces du parc. Etant donné la valeur historique du parc et
celle patrimoniale des végétaux existants, mais aussi son rôle de
parc public, l’architecte paysager a choisi, pour le système
d’implantation des végétaux, de mener deux actions principales :
l’une, d’ordre historique porte sur la réactualisation de la
typologie végétale propre au parc paysager (arbre isolé, groupe
d’arbres isolés ou détachés, massifs d’arbres et d’arbustes) ;
l’autre, qui relève davantage des pratiques contemporaines, porte
sur l’introduction de végétaux qui proposent une interprétation
actuelle de la nature et du rapport entre l’homme et la nature
(traitement du jardin fleuri, zone humide de la pièce
d’eau).
Les travaux
L’allée des
tilleuls a été restaurée pour présenter une surface régulière. Les
arbres manquants furent remplacés et le souhait est de retrouver
progressivement, par la taille au sécateur, une voûte
végétale.
La zone fleurie fit l’objet de plusieurs
aménagements : reprise de l’axe central de circulation ; reprise de
la terrasse située dans la façade du bâtiment ; revalorisation et
mise en eau des deux fontaines situées sur la terrasse (l’ancienne
fontaine a été réinstallée place du 28 août 1944, dans le cadre de
la rénovation et de l’aménagement paysager du centre bourg) ;
fleurissement des bandes linéaires orientées à 45° par rapport à
l’axe central avec des plantes vivaces ; création d’une ligne
d’arbres fruitiers structurés en palmette et situés contre la limite
ouest du parc ; revalorisation et mise en eau du rocher cascade :
rénovation du château d’eau (hormis la cuve et son axe
support).
Le réaménagement des îles a redonné une organisation
propre à cet espace pittoresque : rénovation des berges ; reprise
des allées pour présenter des surfaces de circulation régulières et
connectées à l’ensemble du parc ; création de bosquets ; remise en
état et entretien des passerelles ; création d’une petite place en
tessons de tuiles sur la petite île et pose d’un banc ;
fleurissement de la petite île.
L’aménagement du parc paysager a
permis de retrouver les qualités paysagères d’un espace caractérisé
par son dégagement visuel et sa simplicité d’organisation : reprise
des allées également pour présenter des surfaces de circulation
régulières et connectées à l’ensemble du parc ; ouverture du portail
initial ; remplacement de l’accès utilisé avant la rénovation par
une circulation sur dalles engazonnées permettant le passage de
véhicules ; plantation de bosquets, d’arbres de hauts jets ;
suppression de la buvette ; déplacement du terrain de boules ;
évolution de la dalle pour l’orchestre en kiosque à musique par un
parement en brique rouge et une balustrade de type XIXe.
L’aménagement de l’espace boisé, vers
l’est, se caractérise par la création d’une allée pour circuler dans
cet espace, la création d’un espace ludique, la plantation d’arbres
et la valorisation de la zone humide. D’autre part un éclairage a
été installé et des bancs répartis en limite des allées pour
permettre une pause dans les lieux les plus contemplatifs du parc.
Quant à la maison du jardinier, son aspect extérieur n’a pas été
modifié (les portes seulement ont été refaites à
l’identique).
Les travaux qui ont commencé le 19 juillet 2004 et
se sont terminés en mars 2005. Le parc a été inauguré le 30 avril
2005, en présence du Secrétaire général de la Préfecture, du
vice-Président du Conseil régional, du Président du Conseil général
et des Maires du district et de la commune de Dierdorf. Ce parc
réhabilité est inscrit, par le Ministère de l’Environnement, à
l’inventaire des sites du département de la Marne.
Superficie : 2ha
Ouverture au public : oui
Visite libre : oui
Type de jardin : Jardin à la française
Éléments de décoration : Pavillon, Kiosque, Pont, Jeux d’eau, Cascade, Cours d’eau, Plan d’eau
Statut du jardin : public
Accueil du public : ouvert au public
Classification : Aucune classification