L’existence du domaine de Pange remonte au Moyen-Âge. Le château actuel, construit en 1720 par Jean-Baptiste Thomas marquis de Pange, s’élève à l’emplacement d’une ancienne place-forte. A l’époque il est encore ceinturé par la Nied et des douves en eau. La logique aurait été que les jardins s’étalent dans la perspective du château, sur la rive sud de la Nied. Mais ces terres, inondables, présentent chaque hiver l’aspect d’un étang.
Deux plans du XVIIIe siècle montrent des projets de jardins sur le côté ouest du château. Au XIXe siècle le domaine connaît un large remaniement. En 1806, l’aspect défensif disparaît avec le comblement des douves et la démolition des deux tours fermant l’accès à la cour du château. Le jardin régulier supposé disparaît et laisse place à un parc à l’anglaise d’après des plans du comte de Choulot.
Au XXe siècle, le château, pillé pendant la seconde guerre mondiale, est confié, en 1947, à une oeuvre sociale. Le château et le parc subissent alors de considérables transformations. La cour du château devient minérale. Tout le mur des anciennes écuries est abattu pour la création d’un « solarium » au pied duquel on aménage des terrains de jeu.
Après trente ans, la maison d’enfants ferme. Le château, désormais une coquille vide, retourne à son propriétaire, le marquis de Pange, qui envisage la vente. Mais, contre toute attente, son fils et sa belle-fille, tout jeunes mariés, choisissent de venir vivre sur la terre familiale. Ils entreprennent alors de sauver la demeure en restaurant et en remeublant le rez-de-chaussée et en l’ouvrant, dès 1984, à la visite.
En 1990 le château est classé monument historique et le site est aujourd’hui en cours de classement. En 1998 le Conseil général de la Moselle sollicite les propriétaires pour s’engager dans un projet naissant : le réseau transfrontalier « jardins sans limites », soutenu par des Fonds Européens. En 2000 un concours est lancé pour le choix du paysagiste chargé du projet. Le lauréat est Louis Benech.