Identification et description | |
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Nom du parc | Square Jean Cousin |
Commune | Sens |
Département | Yonne |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
Date de création | 1880 |
Auteur/ Créateur | Edouard André |
Auteur/ Créateur | Joseph Heim |
Type de propriétaire | Commune |
Coordonnées | 89100, SensMail : espacesverts@mairie-sens.fr |
Localisation | Latitude : 48.2057135111434 |
Longitude : 3.29628467559814 | |
Source | Inventaire des Parcs et Jardins – Comité des Parcs et Jardins de France – mai 2007 |
Au commencement du XVIIIe siècle, les fossés de la ville, devenant inutiles, furent progressivement comblés
et remplacés par un mail, véritable parure végétale ceignant le centre ville ancien,
comptant actuellement 900 arbres de diverses essences. Cette promenade circulaire
longeant les vestiges d’anciens remparts (boulevard du 14 juillet) s’agrémente d’espaces
verts fleuris : kiosque à musique, tapis vert, place des Héros, square Jean-Cousin.
Ce dernier jardin, créé en 1880 selon les principes de composition en vigueur à cette
époque, représente le seul exemple sénonais de square typiquement XIXe.
Cette conception du square, jusqu’au dessin et à tous les ornements de jardin, correspond
intégralement aux modèles définis par l’architecte-paysagiste Edouard André, théoricien
d’un style de jardin qu’il expose dans son ouvrage paru en 1879 « Traité Général de
la Composition des Parcs et Jardins » et qui constitua jusqu’à nos jours, pourrait-on
dire, la référence absolue en matière d’aménagement de jardins publics urbains. Dans
l’élan d’une politique d’aménagements urbains se fondant sur une approche "hygiéniste"
de nos espaces publics, il participera, en prologue d’une grande carrière d’architecte-paysagiste,
aux travaux parisiens d’Haussmann et Alphand qui devaient, entre autres objectifs,
donner aux classes laborieuses l’opportunité de respirer l’air pur, profiter d’espaces
verts organisés et aux classes bourgeoises de se montrer. L’exemple étincelant de
la capitale (Parc de Vincennes, Bois de Boulogne, Parcs des Buttes-Chaumont et Montsouris)
suscitera un engouement dans toutes les villes de provinces, grandes et petites, qui
eurent à coeur de créer leurs propres équipements : parcs paysagers et roseraies,
squares, plantations d’alignement. Sens semble se situer dans cette mouvance. Le tracé
des allées courbes et ondulantes, le choix très horticole des plantations, les fabriques
qui jalonnent le square Jean-Cousin, les massifs et corbeilles qui figurent sur le
plan d’origine dénotent une filiation exacte avec les principes alors en vogue.
La conception et la réalisation furent confiées à un horticulteur de Sens établi dans
le Faubourg Saint-Didier, Joseph Heim, qui traça son jardin dans l’écrin que constituait
l’alignement des promenades. Il en coûta 5300 Francs de l’époque pour ce "square Cours
Chambonas", ainsi dénommé avant l’implantation de la statue du célèbre artiste sénonais
de la Renaissance, Jean Cousin, inaugurée le 3 octobre 1880 et qui lui donna simultanément
son nom. Les travaux réalisés par l’entreprise Heim conduisirent à implanter 2400
m2 de plantations d’arbres et arbustes, réaliser 1200 m2 d’engazonnement et constituer 3000 m2 d’allées. Les plantations furent massives et frappées d’une connotation horticole
très prisée en ce XXe siècle, âge d’or de l’horticulture exotique comme en témoignent les états de plantation
de 1880, très riches dans la palette variétale utilisée, et dont quelques spécimens
subsistent encore aujourd’hui dans le square.
Cent cinquante arbres d’ornement en baliveaux furent plantés (Erables, Platanes, Marronniers,
Acacias, Tilleuls, Sophora) ; deux cent dix conifères furent introduits dont dix gros
sujets à isoler sur les pelouses (sapins, épicéas, thuyas, ifs, mélèzes) ; deux cents
arbustes à feuillage persistant furent installés en massifs-écrans (Lauriers, troènes,
aucubas, fusains). Les bordures, comme il était de coutume à l’époque, furent constituées
de deux mille pieds de lierre... Enfin, cent cinquante kilos de "Ray-Grass" vinrent
ensemencer les pelouses. L’entretien du square, dès 1880, intégrait la garniture de
six "corbeilles" florales, ornementation alors du dernier cri dans les jardins publics,
la mosaïculture étant à son apogée.
Une étude attentive du plan tracé par Joseph Heim révèle qu’il inséra son tracé dans
ce qui restait d’une double rangée d’ormes et qu’il dût s’accommoder, dans un premier
temps, de la trame stricte de ces alignements des promenades, non sans avoir supprimé
les sujets gênant du tracé harmonieux des allées. Les autres arbres, sénescents, disparurent
progressivement pour laisser place aux nouvelles plantations effectuées auparavant,
comme le confirme une décision municipale d’abattage en 1902. Dédié à l’agrément et
la distraction des sénonais, ce premier jardin intégrait la sculpture statuaire avec
celle, en pied, de Jean Cousin. Egalement, figurant dans le projet et construit en
1881, un kiosque à musique, fabrique typique des jardins XIXe et qui constituait l’autre point fort du square, à l’Ouest. Une petite fontaine en
rocaille, ornement également très prisé à l’époque, subsiste encore dans un des massifs
arbustifs, sur le côté Nord. Ceint à l’origine d’une clôture en bois, celles-ci furent
remplacées dès 1889 par des grilles métalliques forgées puis par des grilles plus
ouvragées sur un muret bas.
Longtemps référence horticole de la ville et démonstration du savoir-faire des jardiniers
municipaux, il constituait la promenade incontournable des habitants du centre ville.
D’une surface de 6.150 m2, ce jardin, rénové graduellement dans ses plantations, recèle nombre d’arbres et
arbustes rares ou remarquables (arbre aux quarante écus, tulipier, arbre aux pochettes,
etc.). Fleuri à profusion, il reçoit à lui seul pour la période estivale 15 000 plantes
et perpétue la plantation des massifs en mosaïculture, art aujourd’hui parfois décrié
mais tout à fait typique des jardins paysagers du XIXe siècle. Toutes les anciennes plantes à massif s’y retrouvent (tabac panaché, datura,
lantana, héliotropes, bananiers, alocasias, balisiers) et côtoient sans complexe les
couleurs vives des bégonias, sauges, tagetes, impatiens et autres plantes fleuries.
Superficie : inconnue
Arbres : ginkgo biloba, arbre aux quarante écus, tulipier de Virginie, platane d’Orient, Marronnier d’Inde, cyprès de Lawson, hêtre pourpre, sophora pleureur, tilleul de Hollande
Ouverture au public : oui
Type de jardin : Parc paysager
Statut du jardin : public
Accueil du public : ouvert au public
Classification : Aucune classification