Les structures de ce parc remontent à la fin du XVIe siècle lorsque la famille de Croismare reconstruisit le château et édifia la grande terrasse où d’un côté la pente naturelle laisse la vue descendre vers la Seine et de l’autre, un phénomène de perspective redressée fait porter le regard au dessus de fleuve vers la forêt de Vernon.
Parc en pente, il multiplie les vues : depuis le bas, latéralement et depuis le haut. Devenu fief de la famille de Savary, Grands Maîtres des eaux et Forêts de Normandie (1652-1775) le parc fut progressivement développé :
- 1693 : création de l’avenue reliant le domaine à la route de Rouen et plantation de "six cents d’ormes" par le jardinier Riant ;
- 1695 : condamnation des Savary à laisser couler les eaux provenant des sources du parc à travers celui-ci, d’où la construction d’un circuit d’eau dont l’embellissement est attribué à Contant d’Ivry et qui comprend goulottes, bassins (plus de vingt), escalier d’eau, buffet d’eau, miroir, pédiluve, lavoir et, jadis, deux moulins ;
- 1740 : implantation du potager contourné par la "rue neuve", aujourd’hui rue du potager ;
- 1750 : plantation des alignements de tilleuls en étoile autour de trois ronds-points et de l’allée du tombeau.
Acquis en 1775 par le duc de Penthièvre, le domaine fit l’objet de nouvelles transformations : construction du grand commun, de la laiterie, de la fabrique, de la glacière, de la cave extérieure...
Après la révolution, devenu propriété du Maréchal Suchet, duc d’Albufera, Saint-Just fut remis en état. Le parc, en particulier, fut partiellement transformé par le jardinier Belguise en parc à l’anglaise et doté d’une orangerie. Tous ces détails sont connus grâce à d’exceptionnelles archives provenant du Fonds d’Orléans Penthièvre aux Archives Nationales et des archives de la famille Suchet d’Albufera.