Identification et description
Intitulé Jean-Claude-Nicolas Forestier
Cote 150 IFA
Source Jean-Claude Nicolas Forestier
Dates extrêmes 1900-1929
Localisation Cité de l’architecture et du patrimoine, Centre d’archives d’architecture du XX siècle (IFA)
Source une boîte d’archives, un tiroir de meuble à plans, quelques documents roulés

Biographie

Jean-Claude Nicolas Forestier (1861, Aix-les-Bains-1930, Paris) étudie à l’École polytechnique de Paris de 1880 à 1882, à l’École libre des sciences politiques, et à l’École forestière de Nancy jusqu’en 1885. Fonctionnaire de la ville de Paris de 1887 à 1927, il est conservateur du bois de Vincennes (1889), du bois de Boulogne et du secteur ouest des Promenades de Paris (1898). Il aménage l’avenue de Breteuil, sauve le Champ de Mars et participe à la réflexion sur l’aménagement des fortifications à partir de 1905. Le sauvetage du domaine de Bagatelle, «folie» du XVIIIe siècle, la recréation de son jardin (1904-1908) et la parution de l’ouvrage Grandes villes et systèmes de parcs en 1906 le propulsent sur le devant de la scène. Jardinier attiré par la réflexion sur l’espace public et le plan des villes, il devient l’un des animateurs d’une école française d’urbanistes (avec Léon Jaussely, Henri Prost, Alfred-Donat Agache), dont le travail est reconnu au niveau international. En France, il sera à l’origine de la loi de 1919 instaurant pour chaque ville un plan d’extension.

Liant tradition et modernisme, il est l’artisan du retour de la géométrie contre le flou paysager des créateurs de jardins de la génération précédente. Le rapport entre le jardin et la ville est pour lui un phénomène historique, dont la forme exprime une culture en devenir. Il s’efforce d’exprimer la singularité d’un lieu en utilisant matériaux, végétaux et techniques locales. Il voit ainsi dans la tradition horticole espagnole, puis dans celle des Caraïbes et de l’Amérique du Sud, un archaïsme susceptible de renouveler l’art du jardin contemporain.

Il aménage un ensemble de jardins à Séville et remodèle à partir de 1915 la colline de Montjuïc à Barcelone. Reconnu pour avoir renouvelé l’art du jardin hispano-arabe et méditerranéen, il obtient de nombreuses commandes privées (parc de la Casa del Rey Moro à Ronda, Malaga, 1912, Palacio de Liria à Madrid, 1916, etc.).

Ses études sur les jardins publics dans les villes du protectorat du Maroc (1913-1914) lui permettent de travailler dans l’espace colonial français.

À Paris, après avoir dessiné en 1920 un plan des espaces libres au sein du bureau d’études de la Direction de l’extension du département de la Seine (dirigé par Louis Bonnier), il travaille à un système de parc régional, puis réalise avec Léon Azéma le parc de la Cité universitaire et la restauration de celui du château de Sceaux, premiers éléments de son projet d’aménagement du sud de l’agglomération parisienne.

En 1923 et 1924, il travaille au projet d’organisation urbaine de Buenos Aires. De 1926 à 1929, il est appelé à La Havane pour suivre l’étude et la réalisation du plan directeur. En 1927, il étudie le plan de Lisbonne.

La même année, il entame son dernier grand projet, le jardin de la Bastide du Roy pour la princesse de Polignac, près de Biot, dans les Alpes-Maritimes.

Théoricien et praticien des années 1910 et 1920, Forestier sort de l’oubli à la fin du XXe siècle.

Historique

Documents contenus dans le fonds de son élève et collaborateur Théodore Leveau, donné par la fille de Leveau en 1990.

Modalité de versement

don à l’État et dépôt des Archives de France à l’IFA

Description

Le fonds ne contient que quelques documents, parfois très beaux, notamment des plans d’aménagement de parcs au Maroc et d’espaces urbains à La Havane. Certains des documents sur La Havane sont des tirages de projets d’autres architectes ou de services municipaux. Le fonds contient aussi quelques épreuves originales de gravures des XVIIe-XVIIIe siècles de parcs à Paris ou autour de Paris.

Conditions d'accès

Libre (consultation sur rendez-vous du mardi au jeudi)

Autre instrument de recherche

Documents en relation

fonds Leveau, Cité de l’architecture et du patrimoine

Conditions d'utilisation

photographies en salle de lecture libres ; autres reproductions : voir les conditions générales de vente de la Cité de l’architecture et du patrimoine

Bibliographie

Jean-Louis Cohen, Monique Eleb, Casablanca : mythes et figures d’une aventure urbaine. Paris, Hazan, 1998.

Jean-Claude-Nicolas Forestier [et al.]. Bagatelle et ses jardins. Paris, Librairie horticole, 1910 ; Librairie agricole de la Maison rustique, [1924].

Jean-Claude-Nicolas Forestier, Jardins : carnet de plans et dessins. Paris : Émile-Paul Frères, 1920.

Jean-Claude-Nicolas Forestier, Grandes villes et systèmes de parcs : suivi de deux mémoires sur les villes impériales du Maroc et sur Buenos Aires, présenté par Bénédicte Leclerc et Salvador Tarragó i Cid. Paris : Norma ; IFA, 1997 (coll. Essais).

Bénédicte Leclerc, « Jean-Claude Nicolas Forestier (1861-1930) : la science des jardins au service de l’art urbain », Pages Paysages, n° 2, 1988-1989, p. 24-29.

Bénédicte Leclerc, Jardin, paysage, urbanisme : la mission de J.-Cl.-N. Forestier au Maroc en 1913. Paris : Ministère de l’Environnement/Mission Paysage, 1993.

Bénédicte Leclerc (dir.). Jean Claude Nicolas Forestier : du jardin au paysage urbain, actes du colloque international Paris 1990. Paris : Picard, 1994.

Jean-Pierre Le Dantec, Le sauvage et le régulier : art des jardins et paysagisme en France au XXe siècle. Paris, Le Moniteur, 2002.

Caractéristiques du parc/jardin

Index des lieux : Maroc, La Havane (Cuba)

Index des mots-clés : Parc, Jardin d’agrément, Plan, Document graphique

Index des personnes : Forestier, Jean-Claude-Nicolas, Leveau, Théodore