Identification et description | |
---|---|
Nom du parc | Le jardin des Retours |
Commune | Rochefort |
Département | Charente-Maritime |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Date de création | 1987 |
Type de propriétaire | Commune |
Coordonnées | Corderie Royale 17300, Rochefort Mail : patrimoine@ville-rochefort.fr |
Localisation | Latitude : 45.9515972520732 |
Longitude : -0.974349975585938 | |
Source | Inventaire des Parcs et Jardins – Comité des Parcs et Jardins de France – mai 2007 |
En 1982, la municipalité organise un concours pour l’aménagement
d’un parc autour de la corderie royale, monument emblématique de
l’ancien arsenal. La valorisation ne concerne plus seulement un
patrimoine bâti, mais aussi un espace urbain que le public doit
reconquérir.
L’équipe du paysagiste Bernard Lassus est lauréate
avec le projet de jardin des Retours. Commencé en 1987, le parc est
inauguré le 21 juin 1991. Le thème du retour se décline ici sous
diverses formes. Le retour de la ville vers son histoire maritime,
dont elle s’était éloignée depuis la fermeture de l’arsenal. Le
retour du public le long de la Charente rendue enfin accessible.
Mais il s’agit aussi d’une évocation des retours, de ceux des
navires qui reviennent des expéditions scientifiques, du XVIIe au XIXe siècle,
les cales chargées de plantes et d’objets alors inconnus. La
composition de ce jardin s’appuie également sur l’histoire propre du
site : Bernard Lassus considère 4 périodes d’occupation que l’on
retrouve en strates, c’est-à-dire comme superposées dans le paysage
créé tel un « paysage millefeuille ».
L’époque actuelle et la
fonction de loisirs et de détente que l’on souhaite donner au
jardin. Une période d’abandon (après la fermeture de l’arsenal en
1927 et les dégâts causés en 1944) au cours de laquelle la flore
locale a repris ses droits. Le temps de l’activité industrielle de
l’arsenal où la Corderie était un atelier parmi d’autres, au centre
de cette véritable manufacture de vaisseaux. Le paysage « originel »
de marais qui existait lors de la création de la ville. L’histoire
botanique du port est aussi un fil conducteur essentiel à la lecture
du jardin. Dès la fin du XVIIe siècle,
l’intendant Michel Bégon (1638-1710) crée un jardin botanique où il
souhaite voir pousser des plantes « intéressantes pour leur agrément
et leur utilité ». En 1738, un nouveau jardin est aménagé pour
instruire les élèves chirurgiens sur les plantes thérapeutiques,
mais aussi pour acclimater les végétaux exotiques avant leur envoi
au Jardin du roi à Paris ou leur expédition vers les colonies.
L’introduction de ces espèces « porte-paysage » en différents points
du jardin est l’occasion de réveiller l’imaginaire de ces terres
lointaines dont elles sont originaires. Ainsi, les liens entre passé
et présent se combinent-ils dans les différentes parties du jardin
par la poésie des voyages et de la mer.
Que l’on arrive par la ville ou par les rives du fleuve, les
différents cheminements proposés conduisent le regard vers des
points de vue obliques sur la corderie royale, sur la Charente et
sur les marais. Les lignes parallèles imposées par le fleuve, le
bâtiment et le mur de soutènement à l’ouest sont préservés, mais
deviennent des barrières franchissables. Le projet initial du jardin
des Retours se décompose en trois espaces : le jardin des Amériques,
entre le fleuve et la corderie ; le jardin de la Galissonnière,
entre la Corderie et le mur de soutènement ; le jardin de la Marine
en surplomb de la Corderie ; le jardin des Amériques.
Le concept
de « paysage millefeuille » est particulièrement exploité dans cet
espace : le sol pavé est une évocation symbolique de l’occupation
industrielle (le sol était en fait de terre battue). Comme posée sur
cette première strate, une grande prairie, dégageant l’espace autour
de la Corderie représente l’envahissement végétal de l’abandon.
L’inclinaison de la bordure soutenant la prairie jette une ombre sur
les pavés que l’on imagine se prolonger sous la terre. Pendant cette
période d’abandon, le développement spontané des espèces locales
(joncs, saules, noisetiers...) sur la rive du fleuve avait créé un
écran végétal entre la ville et la Charente. Ce « rempart » a été
percé de « meurtrières visuelles » qui offrent une vision morcelée
de la façade principale de la corderie royale. On aperçoit aussi,
dans un espace nommé l’aire des Gréements, deux mâts dressés au
milieu de la verdure. Il ne s’agit pas d’une reproduction de navire
mais, là encore, d’une évocation. S’appuyant sur un blockhaus, son
« pont » aménagé avec une architecture de bois reçoit diverses
plantes rapportées d’outre-mer (fuchsias, bégonias, rhododendrons,
amélanchiers du Canada). Elles sont présentées dans des tontines qui
reproduisent en béton les mannequins d’osier utilisés alors pour
leur transport.
A la jonction des formes de radoub, du jardin
des Amériques et du fleuve, le labyrinthe des Batailles navales
propose une halte ludique. Les ifs, taillés en forme de vagues comme
les grilles tout autour, longent les chemins menant vers des places
qui doivent accueillir des maquettes de navires au combat
« flottant » sur la verdure. L’espace des Flammes des amiraux, situé
sur la pointe extrême entre les deux formes de radoub, devait à
l’origine recevoir les flammes d’amiraux rochefortais, qui, hélas,
n’ont pu être retrouvées. Mais l’idée des drapeaux flottants a été
conservée : les mâts regroupés en bout de quai ont reçu des
pavillons qui permettaient de reconnaître le grade du commandant du
navire ; ceux en ligne supportent les pavillons des grandes
puissances navales européennes du XVIIe siècle.
Le jardin de la Galissonnière :
cette partie du jardin des Retours tient son nom de l’amiral
rochefortais Roland Michel Barrin de la Galissonnière (1693-1756),
petit-fils de Michel Bégon, et qui donna son nom au groupe de
magnolias galissoniensis, à grandes fleurs, et fut à l’origine de
l’introduction de nombreuses plantes en provenance des Amériques,
dont le tulipier de Virginie. Ce jardin joue de deux parallèles :
d’une part, le corps de bâtiment de la corderie royale ; d’autre
part, le mur de soutènement avec la vaste rampe en plan incliné et
l’escalier permettant l’accès depuis le jardin de la Marine. Pour
Bernard Lassus, paysagiste, on accède par ici à la façade arrière
d’un bâtiment industriel qui ne nécessite pas de mise en scène comme
cela peut être le cas pour un Château. Les arbres suivent également
cette logique linéaire avec les rangées de tulipiers de Virginie sur
la rampe, ainsi qu’avec la ligne de palmiers chamaerops.
JP Olive, 1989 Archives Michel Racine
Superficie : 18ha
Arbres : paulownia, tomentosa,
magnolia grandiflora « Galissonière »
Arbres
d’alignement : Tilia platyphyllos, Liriodendron Tulipifera,
Chamaerops Excelsa
Arbustes :
Carpinus Betulus, Salix rosmarinifolia, Salix viminalis, Salix alba,
Salix caprea, Cornus alba, Rides Sanguinena.
Fleurs annuelles : narcissus
Ouverture au public : oui
Durée de la visite : 01h30
Visite libre : oui
Visite guidée : oui
Documents disponibles : plan du parc
Statut du jardin : public
Accueil du public : ouvert au public
Classification : Aucune classification