La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) du Limousin a été officiellement créée le 1er janvier 1979. Mais la naissance de ce service déconcentré du ministère de la Culture n’est pas, loin s’en faut, une création ex nihilo. La présence d’administrations aux attributions patrimoniales et culturelles en Limousin est en effet bien antérieure à 1979.

L’implantation d’une administration patrimoniale à Limoges remonte à la création d’une agence des bâtiments de France. Cette agence dépend d’abord de la Conservation régionale des bâtiments de France de Tours, dont le ressort s’étend à huit départements du centre et de l’ouest de la France L’agence de Limoges semble en dépendre des années 1950 jusqu’au milieu des années 1960. À partir de cette période, les trois départements limousins dépendent de la Conservation régionale des bâtiments de France de Clermont-Ferrand.

La création d’une Conservation régionale des bâtiments de France du Limousin, dont le ressort s’étendrait sur les trois départements de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne est prévue dans les textes à partir en 1964. Cependant, ces dispositions restent lettre morte puisqu’un nouveau décret de 1969 vient réitérer cette création. Ce n’est qu’à partir de janvier 1971 que naît enfin une Conservation régionale du Limousin autonome, avec compétence sur les départements limousins.

Les années 1960 et 1970 sont également une période d’expérimentation pour le ministère de la Culture qui cherche à établir des services déconcentrés en région. Cette implantation du ministère passe dans un premier temps par l’établissement de comités régionaux des affaires culturelles par André Malraux, en février 1963, où siègent des représentants des différentes directions du ministère. C’est à partir de 1969 que sont nommés les premiers directeurs régionaux des affaires culturelles à titre expérimental. Les Directions régionales des affaires culturelles ne sont en effet généralisées à l’ensemble du territoire français que par le décret n°  77-115 du 3 février 1977.

En Limousin, on observe toujours l’existence d’un décalage entre les textes et la création effective de la Direction régionale des affaires culturelles. La création d’une DRAC Limousin est en effet envisagée dès le début des années 1970 pour l’horizon 1975. A cet effet, le ministère des affaires culturelles fait l’acquisition de l’hôtel Maleden de Savignac de Feytiat à Limoges, afin de rassembler les différents services patrimoniaux et culturels intervenant dans la région.

Ces services sont bien réunis au sein de l’hôtel Maleden de Savignac, mais si le Conservateur régional des bâtiments de France semble exercer une fonction administrative prééminente à la tête de cet ensemble, il difficile de connaître avec exactitude la nature de ses pouvoirs. À bien des égards, la nouvelle DRAC Limousin qui naît en 1979 ne fait qu’officialiser cette prééminence du conservateur régional des bâtiments de France sur les services patrimoniaux déjà existants, qu’il s’agisse de la Commission régionale d’inventaire, de la Conservation des antiquités préhistoriques et de la Conservation des antiquités historiques. Les attributions de la DRAC Limousin s’élargissent timidement en direction de l’action culturelle avec la mise en place d’une Délégation régionale à la musique à partir de la fin de l’année 1978, puis d’une Délégation régionale aux arts plastiques. Il faut cependant attendre la seconde moitié des années 1980 pour voir s’élargir l’éventail des conseillers sectoriels.

À son entrée aux Archives, le versement 1279 W est alors d’un volume de 15,80 mètres linéaires, répartis en 207 articles. Après traitement et éliminations, lesquelles ont essentiellement concerné des pièces comptables dont la durée d’utilité administrative était échue, le métrage final du versement est aujourd’hui de 12,80 mètres. Les dates extrêmes du versement couvrent la période 1918-1988, mais l’essentiel des dossiers porte cependant sur les années 1970 et le début des années 1980.