A proximité immédiate de l’église, au coeur d’un vallon, dans une partie située au niveau des sources du Thérinet, les bâtiments d’exploitation qui entourent le jardin tel qu’il apparaît aujourd’hui, sont construits sur le site d’un ancien prieuré bénédictin fondé au XIe siècle par l’Abbaye de St Germer de Fly. D’une grande variété typologique, ces batiments, grange, étables, écuries, four... forment de véritables communs valorisant la position privilégiée du logis médiéval en pan de bois, à la façade sculptée de la fin du XVe siècle, chef d’oeuvre des Maîtres de hache, au sortir de la guerre de cent ans.
A la fois demeure du seigneur, (les Abbés de Beaubec jusqu’au XVIIIe siècle), et siège d’une exploitation agricole, le jardin de l’ancien Prieuré, est le résultat d’une évolution de l’enclos manorial au fil du temps. Les bâtiments nécessaires à l’activité agricole s’ordonnent autour d’un espace formant cour, réminiscence de l’ancien « baile » du Moyen-Âge. Cette organisation est, comme le fait remarquer Yves Lescroart, (Conservateur en chef du Patrimoine et grand spécialiste des manoirs du genre), « l’expression d’un mode d’aménagement du territoire qui prévaudra pendant une bonne partie du deuxième millénaire. Elle atteindra son apogée au XVe et XVIIe siècle, pour évoluer ensuite vers des formes plus classiques. »
A l’époque moderne, ce petit fief perdra son caractère seigneurial, pour devenir le siège d’une simple exploitation agricole. En 1976, un incendie détruira une bonne partie des communs, donnant à la cour fermée d’origine, un visage plus ouvert, sur un paysage de bocage. En 1982, les nouveaux propriétaires, qui ne sont pas exploitants agricoles, feront de ce manoir leur résidence familiale. La cour sera alors aménagée en jardin champêtre sur le modèle des « cours plantées », centré autour de l’ancienne mare. Il n’y manque aujourd’hui que le colombier qui figure encore sur un plan de 1751, commandé par l’Abbé de Beaubec, seigneur du lieu.