Identification et description | |
---|---|
Nom du parc | Parc Chavat |
Commune | Podensac |
Département | Gironde |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Date de création | 20esiècle |
Auteur/ Créateur | François Thévenot |
Auteur/ Créateur | Charles Bouhana |
Auteur/ Créateur | Henri Marmisse |
Auteur/ Créateur | Charles-Edouard Jeanneret |
Auteur/ Créateur | Ernesto Gazzeri |
Auteur/ Créateur | Pio Welonski |
Type de propriétaire | Commune |
Coordonnées | Rue Pierre Vincent 33720, Podensac Mail : patrimoine.podensac@orange.fr |
Site Internet | www.patrimoine.podensac.sitew.fr |
Localisation | Latitude : 44.6579052 |
Longitude : -0.3624375 | |
Source | Inventaire des Parcs et Jardins – Comité des Parcs et Jardins de France – mai 2007 |
Le domaine Chavat, connu sous ce nom, remonte à la fin du
XVIIesiècle lorsqu’en 1685 la famille
qui le possédait portait ce même nom. Ce domaine, délaissé au cours
du dernier quart du XIXesiècle, doit sa
renaissance à un homme de goût : François Thévenot. Il va acquérir
cette propriété en 1914 pour la sauver de la ruine et la transformer
en jardin remarquable.
Chavat est un domaine d’une grande
richesse qui doit tout aux artistes qui sont intervenus pour faire
émerger de ses ruines le petit joyau de monsieur Thévenot. Ainsi,
vont répondre à l’appel de Chavat, un paysagiste parisien -Charles
Bouhana-, deux architectes -le premier est bordelais Henri Marmisse
et le second est suisse, le jeune Charles-Edouard Jeanneret dit Le
Corbusier - deux sculpteurs -l’un est italien, Ernesto Gazzeri et
l’autre est polonais, Pio Welonski.
François Thévenot est un
être féru de culture et d’art ; on retrouve parmi son cercle d’amis,
Léontine Zanta, un philosophe, Roganeau, peintre qui est l’auteur
d’un portrait de sa fille Yvonne Thévenot, dont Firmin Michelet
sculptera le buste. On y retrouve également une peintre oubliée
Hélène Duffau qui a dessiné l’ensemble des décors vitrés du Château,
la famille Jeanneret, dont le fils Charles-Edouard qui prendra en
1919 le pseudonyme de Le Corbusier, signera le Château d’eau du
domaine Chavat en 1917 et enfin un autre sculpteur, Ernesto Gazzeri,
personnage important pour Chavat, puisqu’il sera responsable de
l’ensemble des sculptures en marbre.
Les plans du paysagiste
Charles Bouhana sont réalisés dès 1916 et la construction du château
et du parc est achevée en 1917, sous la direction de l’architecte
Marmisse. Le château d’eau de le Corbusier complète le domaine.
C’est en 1918 qu’est achevé le joyau de François Thévenot.
Victime du « crack » boursier en 1930, il vend son domaine en
1934 à la mairie de Podensac. Un achat qui transformera le domaine
en maison de retraite de 1934 à 1999. Le jardin restera public
durant toute cette période. La municipalité reprendra la pleine
exploitation du domaine à partir de 1999.
C’est en 2006 que le
parc, les serres et le château d’eau de Le Corbusier, sont classés
Monuments Historiques. Entre septembre 2008 et novembre 2010, a été
menée une étude diagnostic sur l’état sanitaire du végétal et du
statuaire du domaine. Cette étude a été confiée à Michel Goutal,
Architecte en Chef des Monuments Historiques et Jean-Noël Tournier
Architecte Paysagiste bordelais. Les travaux de restauration et de
valorisation ont démarré en 2011.
Le plan se développe latéralement sur une parcelle rectangulaire,
d’environ 5,5 ha, close de murs. L’ensemble est de style composite.
La partie régulière est divisée en trois espaces qui se succèdent
longitudinalement entre la terrasse sur Garonne et l’allée droite
principale. A l’angle est, les tennis précèdent les plates-bandes de
l’ancienne roseraie. A l’ouest, le tapis de verdure devant le
château et les deux chambres triangulaires qui l’encadrent
s’inscrivent dans un demi-cercle.
La partie paysagère occupe
les deux-tiers de l’espace restant. Elle est composée de deux
cercles juxtaposés, l’un circulaire à l’est, l’autre ovale à
l’ouest. Ils sont articulés par des allées tournantes et des
carrefours complétés par des espaces intermédiaires, le tout étant
lié par une allée péricentrale du sud au nord. L’entrée de la maison
du gardien occupe l’angle sud, la masse presque carrée du château
s’installe au nord, en limite des deux parties du parc que ses
façades regardent.
L’ouverture de l’espace central du premier
cercle accueille le visiteur et le met en perspective. Elle s’oppose
aux entrelacs du parcours d’eau qui occupe le second cercle. Le parc
est clos de murs dont l’appareil irrégulier porte la terrasse à
balustrade sur les berges de la Garonne et le chemin de halage
auquel une petite porte métallique permet d’accéder et qui est
précédée par un escalier en rocaille.
Coté ville, l’ancien mur
se poursuit par des grilles qui s’accordent au portail qui ouvre sur
le parc dans l’angle sud. Des grilles à double ventaux portent, dans
la partie supérieure, les initiales « CC » du château Chavat et « FT
» de François Thévenot. Les piliers bagués sont contrefortés par des
portes latérales surmontées d’ailerons renversés. Un vestibule vert
accueille le visiteur. L’allée droite centrale est encadrée par un
double quinconce de marronniers. A l’ouest, le buste en marbre de
François Thévenot regarde à l’est la maison du gardien. Le bâtiment
surélevé est précédé d’une galerie et traité en bossage rustique qui
s’accorde aux murs de la terrasse du château. L’allée centrale ouvre
la perspective du premier cercle encadrée par deux chiens de marbre
assis. Bornée par des écrins de verdure, elle s’ouvre au centre
jusqu’au Discobole qui précède l’allée tournante à l’est. Le
carrefour d’entrée propose les deux directions opposées, à l’est
vers l’allée principale et à l’ouest vers le temple de l’Amour,
au-delà du bouquet de grands séquoias dont subsiste un
témoin.
La direction est, après avoir contourné la maison du
gardien et suivi l’allée blanche entre des bosquets, débouche sur
l’allée droite qui traverse le parc et mène au château. Fermée à
l’est par la statue de la Vénus de Capoue, elle dessert les tennis
et la roseraie. Derrière un rideau d’arbres, les anciens tennis
étaient encadrés par une palissade d’arcades, qui ont aujourd’hui
disparu au profit d’un second court.
L’ancienne roseraie,
détruite dans les années 1980, était limitée au nord par une grande
pergola surélevée parallèle à l’allée principale. Elle s’ouvre au
centre sur une fontaine de jardin dont le dessin octogonal et la
vasque supérieure étaient ornés de figures de bronzes assises et
adossés évoquant les mythes de l’ancienne Delphes. Dans la partie
basse, les contreforts d’angle du bassin portaient des figures de
silènes. Au centre, la colonne portant la vasque était entourée d’un
quadrige de cariatides. Au-dessus, quatre satyres bandent arcs et
tridents vers le monstre python auquel Apollon écarte les mâchoires.
Aujourd’hui la fontaine a été dépouillée de la majorité de ses
sculptures. L’Apollon, disparu, a été remplacé par un silène. Sur la
colonne porteuse, les quatre cariatides ont été dépouillées de leurs
chevaux porteurs de vasques.Un escalier droit orné de lions couchés
descend au nord vers les anciens parterres. Dans la partie basse se
déployaient des parterres compartimentés et des plates-bandes de
rosiers et de variétés de formes différentes au centre desquelles
trônaient deux figures de muses assises. Dans l’axe central, une
Athéna guerrière regarde l’ancienne fontaine à l’Apollon. Vers la
Garonne, la balustrade ornée de vasques, aujourd’hui disparues,
ferme la composition tout en ouvrant la vue sur les coteaux de la
rive opposée.
En reprenant l’allée principale vers l’ouest au
sortir de l’ancienne roseraie, un espace de repos est aménagé du
côté opposé. Cantonné par une paire de vases sur pied en marbre rose
aux anses ornées de masques, il assure une transition entre deux
ensembles. L’allée se poursuit jusqu’au château latéralement au
perron nord fermé par une vasque. Face à la façade nord du château,
le tapis vert rectangulaire qui se déploie jusqu’à la Garonne est
encadré par deux chambres de verdures triangulaires bordées de
magnolias arbustifs. Elles sont introduites, aux angles par deux
centaures de bronze sur pied maintenant abrités au Château.
Le
boulingrin central est orné à l’est d’une fontaine dont la vasque
sur pied de marbre blanc sculpté porte une sirène de bronze. A
l’ouest, le centre est occupé par un puits de bronze octogonal
richement décoré de reliefs à l’antique, séparés par des figures
d’atlantes et cariatides engainées surmontés d’un lion en bronze,
gardien du puits. Dans un style néo-Renaissance, on y retrouve des
allégories dionysiaques et marines. Sur un piédestal carré orné de
grotesques, un lion assis tenait dans sa gueule la poulie du
puits.
Devant la façade latérale ouest du château, un espace
trapézoïdal entouré de bosquets fait transition entre les deux
parties du jardin. Une bambouseraie en occupe la pointe sud. Au
centre un gladiateur en bronze salue « Ave Caesar. Morituri te
salutant ».
Le perron sud du château, qui était à l’origine
agrémenté d’une Vénus accroupie portant une vasque de fleurs, ouvre
sur la perspective latérale du second cercle et sa pièce d’eau.
L’allée transversale qui traverse au pied du perron tourne de part
et d’autre autour du second cercle. A l’est, l’allée entre deux
cercles rejoint le carrefour du temple de l’Amour.
Au centre
d’une butte triangulaire aux cotés cintrés, trois escaliers droits
mènent à la rotonde du petit temple de l’Amour. Il s’inscrit dans un
cercle entouré de bancs de pierre abrités sous des catalpas. La base
des quatre colonnes ioniennes au fût de marbre rose repose sur un
socle de marbre blanc orné de reliefs aux figures féminines. Elles
portent la petite coupole à écailles qui abrite la statue féminine
dénudée dénouant sa chevelure. Les deux bancs de marbre qui la
regardent sont portés par des pattes de lion et les figures de lions
ailés en accoudoir s’achèvent en volute de rinceaux.
L’escalier
nord du temple de l’Amour offre une perspective qui traverse le
second cercle vers le château laissant à l’est, la « montagne » du
haut de laquelle on découvre le parcours d’eau qui serpente à
travers le second cercle. Au nord, la grotte abrite le groupe en
marbre sculpté des âges de la vie dont la blancheur se découpe dans
le décor en rocaille. Des arrivées d’eau et canalisations laissent
imaginer en effet une cascade dans la rocaille à l’arrière du groupe
sculpté. Des escaliers latéraux gravissent la rocaille ou permettent
d’en descendre au plus près de la grotte et de son décor.
Une
mare s’étend aux pieds du groupe et capte son reflet, des pas
japonais la traversent d’ouest en est ; autour, des lagons de
rocaille accueillent la végétation aquatique. La rivière
artificielle serpente ensuite dans la partie centrale. Elle croise
les chemins sinueux qui courent de part en part et la franchissent
par des gués et petit pont de rocaille. Au centre du grand méandre,
le gué au hêtre pleureur offre des perspectives sur les Ages de la
vie vers le sud et sur le petit pont et le château vers le
nord.
Le pont de rocailles, à quatre degrés, est protégé au nord
par une rambarde et au sud par un ensemble de rochers. Un bosquet
d’où émerge la glycine l’accompagne. Une écluse de rocaille,
aujourd’hui fermée, débouche sur le lac artificiel, ou vivier,
aujourd’hui à sec, dont les berges de ciment s’arrondissent devant
le château. En contrebas des espaces alentours, le lac était jusqu’à
la tempête de 1999, entouré d’une végétation dense. A l’ouest, une
grotte rustique abritait une statue de la Vierge donnée en 1934 à
l’église de Loupiac.
Des bancs invitent le promeneur à la
fraîcheur et lui permettent de contempler le château et son reflet.
Un système de canalisations permet d’amener l’eau du château d’eau
et d’évacuer le trop plein vers la Garonne. Ce parcours d’eau
reprend le principe de la serpentine des parcs à l’anglaise et y
mêle des références japonaises. Comme lui il évoque le parcours de
la vie, affirmée par la sculpture. Entre la montagne où jaillit la
source de vie et la grotte qui évoque la mort, il forme des
méandres, rencontre des chemins qui le traversent et arrive au terme
du lac d’où il s’écoule, apaisé, contemplé.
A l’extérieur de
l’enceinte du jardin, des serres, un jardin potager (disparu), une
centrale électrique (démolie) et un château d’eau venaient compléter
cet ensemble.
Superficie : 5.5ha
Protection : classé au titre des Monuments Historiques
Classification : label Jardin remarquable
Arbres : Erable negundo à flles de
Frêne, chênes verts, Orangers des osages, Plaqueminier faux-lotier,
Catalpa commun, Févier d’Amérique, Séquoia sempervirens, Sapin de
Nordman, Mélèze du Japon, Acacia de Constantinople, Hêtre pourpre,
Erable blanc, Hêtre pourpre pleureur, Chamaecyparis, Pin de Calabre,
Magnolia de printemps, Pin de Corse, Copalme d’amérique, Séquoia
géant, Sophora du Japon, Châtaignier, Erable plane, Liquidambar,
Peuplier hybride, Micocoulier de Provence, Robinier, Tilleul des
bois, Magnolia à grandes fleurs, Marronnier d’Inde, Tilleul argenté,
Chêne Tauzin "Wildenow", Sapin de Douglas, Troène du Japon, Cèdre de
l’Himalaya, Cèdre de l’Atlas, Cèdre bleu, Pin blanc du Canada, Frêne
commun, Prunier de Pissard, Marronnier à fleurs rouges, Arbre de
Judée, Erable Sycomore pourpre, Ptérocarya à feuilles de frêne,
Peuplier noir d’Italie, Cèdre du Liban
Arbres d’alignement : Platane commun,
Marronnier d’IndeArbres fruitiers : Noyer noir, Arbousier, Prunier
de Pissard
Arbustes : Bambou de
Muriel
Ouverture au public : oui
Durée de la visite : 00h30 à 00h45
Visite libre : oui
Visite guidée : oui
Accueil des groupes : oui
Documents disponibles : plan du parc avec son arboretum et son statuaire
Type de jardin : Arboretum
Éléments de décoration : Statues, Sculptures, Pont, Jeux d’eau, Plan d’eau, Grotte
Statut du jardin : public
Accueil du public : ouvert au public
Classification : Classé au titre des Monuments Historiques, Label Jardin Remarquable