Identification et description | |
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Nom du parc | Jardin de la Villa Arson |
Commune | Nice |
Département | Alpes-Maritimes |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Date de création | 1965-1970 |
Auteur/ Créateur | Michel Marot |
Type de propriétaire | État |
Coordonnées | 20, avenue Stephen Liégeard06100, NiceMail : communication@villa-arson.org |
Site Internet | www.villa-arson.org |
Localisation | Latitude : 43.720603942871094 |
Longitude : 7.252747535705566 | |
Source | Institut Européen des Jardins et Paysages – travail de pré-inventaire mené par un bénévole (juin 2021) |
Dès le XVIè siècle, s’étend sur la colline St.-Barthélémy, un vaste domaine agricole de plus de 6ha avec des bâtiments de ferme.
Au XVIIIè siècle, le domaine appartient au comte Jean-Augustin Peyre de la Coste. Lui ou son fils Jean-Jérôme, y fait édifier face à la mer une bastide et des jardins d’agrément, faits de parterres et de décorations (fontaines, statues). La vocation agricole du domaine est conservée.
Un cèdre est probablement planté à cette époque.
Avec les épisodes révolutionnaire et napoléonien, le domaine rejoint les Biens nationaux. Vendu en 1797 pour la location des terres, le bail fait état de jardins plantés d’orangers, oliviers, figuiers, mûriers, vignes et roseaux, ainsi que de puits et réserves d’eau.
Entre 1797 et 1812, la mise en culture du domaine est maximale.
Il totalise 2ha d’oliviers au nord, 1,5ha de vignes principalement sur les flancs ouest, 1,5ha de terres maraîchères en fond de vallon et 1ha d’agrumes en terrasses au sud.
Un moulin à huile est projeté.
En 1812, Pierre-Joseph Arson, riche négociant, acquiert le domaine.
Promu au rang de commandeur, il reçoit également le titre de comte de St.-Joseph. Entré au conseil de la ville de Nice, il est nommé Premier Consul de la ville pour l’année 1830.
Par goût pour la science et l’art, il prête attention à l’alimentation en eau et à son ornementation, ainsi qu’à l’acclimatation des espèces. Le néflier et le cornouiller de Bentham sont introduits sur le domaine.
Au nord, une allée d’orangers est insérée dans la forêt d’oliviers.
Au sud, le jardin symétrique est constitué d’au moins deux terrasses, avec allées et parterres remplis d’arbres toujours verts et d’orangers.
Sur les flancs, des arbres de grand développement occupent les pentes dont deux cyprès isolés, un palmier et un araucaria. L’allée de cyprès est plantée vers 1830.
Autour de la villa, des plates-bandes d’arbustes et de fleurs odoriférantes. Un arbre séculaire est évoqué. Au lointain, la vue sur la ville et la baie - depuis le Var jusqu’au phare de Villefranche.
Pierre-Joseph Arson décède en 1851.
Le fils aîné, Gonzague Arson de St. Joseph, accentue l’ornementation du domaine et poursuit l’aménagement à l’italienne.
Opposé comme son père au rattachement de Nice à la France, Gonzague fait parer les façades de la villa d’ocre rouge, couleur de l’unité italienne. Figurent aussi des décors peints sur les façades, un fronton à figure de phénix et attenantes, une serre et une pergola.
Au niveau de la première terrasse, un kiosque abritant la statue d’un Mercure ailé – symbole des commerçants et voyageurs, messager de Jupiter et, un large escalier encadré en bas de rampe par des pilastres portant des statues de terre cuite, illustrant les quatre saisons.
Les allées sont bordées de petits arbres, orangers et citronniers et limitent des parterres abritant des massifs fleuris.
La deuxième et la troisième terrasse se succèdent, offrant au regard une vue sur les villas alentours disséminées dans les bois, les fleurs et les vergers avec de grandes lignes de cyprès noirs séparant les propriétés, la ville au second plan et la mer et l’horizon au troisième plan.
Le chemin d’accès à la villa offre un paysage de campagne, sauvage.
L’autorisation est donnée à Gonzague d’utiliser les eaux d’une source, acheminée sur près de deux kilomètres depuis les Vallons obscurs, pour les besoins des cultures et les besoins domestiques.
Gonzague et son épouse anglaise continuent à la tradition des festins niçois et reçoivent des hôtes de marque. La villa est prolongée en 1863 par une bâtisse de trois étages. Gonzague décède en 1865.
Au décès de sa veuve en 1874, l’héritier est le fils aîné Charles, empêché pour raison de santé.
Le caractère agricole du domaine s’amoindrit au profit de la villégiature, avec la modification et l’extension de la villa et la création de deux vois d’accès, au sud et au nord de la parcelle. En 1884, le Grand Hôtel Saint-Barthélémy voit le jour.
Un chemin privé est créé à l’intérieur du domaine, depuis le pied de la colline jusqu’à l’entrée nord (la future avenue Stephen Liégeard).
Les jardins sont remaniés pour les besoins utilitaires de l’hôtel. L’hôtelier de l’époque coupe les premiers arbres de l’allée de cyprès pour octroyer à une vigne plantée, un supplément d’ensoleillement.
Le décès de Charles laisse quatre héritières qui vendent le domaine après la première guerre mondiale, en 1920.
Le comte Raymond de Castellane-Norante acquiert ce domaine dénommé « villa Arson ». Le déclin botanique (démolition de la serre) et agronomique (démolition de certains réservoirs) se poursuit.
Le comte propose à la ville de Nice en 1922 un projet de lotissement (72 lots) de la partie ouest du domaine, au-delà du chemin privé. Il est approuvé en 1925.
Dans le même temps, un projet de classement du chemin aboutit à sa transformation en avenue Stephen Liégeard.
Le domaine perd les deux tiers de sa surface pour se réduire à 2,2ha.
En 1927, l’hôtel est transformé en maison médicale appelée Château de St.-Barthélémy, puis en 1935, clinique Cyrnos.
En 1943, le domaine est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Se distinguent par leur âge séculaire, l’allée de hauts cyprès à l’ouest, des bouquets de pins parasol à l’est, un bois d’oliviers et de chênes verts au nord. Ainsi que l’attrait particulier des jardins au sud.
La cession du domaine à la ville de Nice aboutit en 1948, le bail de la clinique se termine en 1964.
D’autres plantes de région méditerranéenne vont prendre place : caroubier, laurier rose, figuier, grenadier, mandarinier, chêne blanc ainsi que succulentes, aloès et cactus, cotoneaster, pittosporum, beschorneria etc.
Le doyen Jean Lépine souhaite installer l’école nationale des arts décoratifs de Nice, trop à l’étroit dans ses locaux du centre-ville. Par son poids politique, sa pugnacité et l’appui de son ministre de tutelle André Malraux, il convainc le maire de Nice.
Le site est mis à disposition de l’État en 1962, la villa Arson est rayée de l’inventaire des monuments historiques en 1964.
En 1965, la ville cède le domaine pour la création d’une école nationale d’art, l’exposition et l’accueil des artistes.
Restructuré autour de la villa et des arbres remarquables, l’architecte Michel Marot conçoit un ensemble architectural contemporain d’1,7ha.
L’objectif est de conserver la villa, respecter le jardin et la topographie des lieux, faire réapparaître l’élément aquatique.
Trois niveaux reprennent l’idée des trois terrasses d’antan, dans un rapport particulier entre le bâti et le végétal. Les œuvres d’art disséminées jouent avec l’un et l’autre, interpellant notre perception.
L’école internationale d’art de Nice ouvre ses portes en 1970.
L’architecte est salué par le ministre de la Culture (Jacques Duhamel), pour avoir « réussi ici à sauver ce que la nature avait fait, à conserver ce que les hommes avaient construit et à bâtir ce que l’Etat avait réclamé ».
Le jardin actuel superpose différentes périodes (cf. plan 2015) :
- du domaine agricole demeurent principalement les oliviers multicentenaires (remontant au XVIè siècle) ;
- de l’époque Arson, persistent les contours du jardin, bosquets de pins et de cyprès ;
- la quasi totalité du jardin d’agrément a laissé place aux bâtiments contemporains.
Les bâtiments s’étagent sur trois niveaux, formant un dédale labyrinthique.
L’idée des toits-terrasses est que les végétaux repartent à la conquête des espaces que l’homme leur a ravis.
Les toits étaient initialement prévus pour accueillir des plantations et des bassins, ces derniers ont été abandonnés. Ils comportent des patios de végétation.
Sur le terre-plein situé à l’entrée du site, dit « le Bosco », est conçu un jardin contemporain caractérisé par des cercles dallés sur le gazon. Au centre de chaque cercle, se trouve un arbre provenant des cinq continents.
Des marronniers en alignement le long des allées, un alignement de chênes et pins en alternance, un alignement d’oliviers ainsi qu’eucalyptus, caroubiers, lauriers, acacias, sapins, cyprès. Quelques décennies plus tard, faux-poivrier et liquidambar remplacent certains d’entre eux.
Entre 1988 et 1990, plusieurs œuvres in situ prennent place sur le site et en 1995, s’intègre une autre œuvre de mobilier de jardin.
En 2000, la villa bénéficie du label Patrimoine du XXè siècle.
Des problèmes d’étanchéité limitent la couverture des terrasses à une strate végétale herbacée. Des travaux sur les 4500 m² de terrasses sont menés entre 2008 et 2011, fait suite l’aménagement de jardins suspendus.
L’ensoleillement intense qui écrase ces terrasses et les conditions difficiles d’une plantation sur dalle, ont orienté le choix des végétaux vers des plantes d’origine méditerranéennes (euphorbes, cistes, lavandes, romarins, santolines, sauges, hysopes, etc). Quelques arbres fruitiers méditerranéens ont été plantés afin d’évoquer la présence d’arbres à fruits à l’époque de la famille Arson (arbousiers, kumquats, grenadiers, oliviers, jujubiers).
En 2011, les quatre patios de la villa Arson font l’objet d’une intervention paysagère d’artiste.
A proximité de l’entrée des bâtiments, les végétaux ont été choisis pour leurs feuillages en harmonie avec les matériaux des bâtiments. Euphorbes, lavandes, échiums, lithodora et dorycniums offrent aussi la particularité de s’adapter à la sécheresse et de se régénérer spontanément.
Patrice Lorho est le jardinier en chef, chargé de la conservation et de la rénovation des jardins.
Type : méditerranéen
T°C min/an: 5,3°C
T°C max /an : 27,7°C
Pluies mm/an : 733mm
Vents dominants : nord, nord-nord ouest, sud, sud-sud ouest
Superficie : 0,7ha (dont 0,25ha de jardins suspendus sur les terrasses)
Protection : inscrit au titre des Monuments Historiques
Classification : label Patrimoine du XXeme siècle
En 2017, les arbres, palmiers et grands arbustes sont au nombre de 401, représentant 60 espèces (cf. liste des espèces et plan de localisation).
Arbres : cyprès, olivier, chêne vert, pin parasol, chêne pubescent, faux-poivrier, genévrier de Chine, cèdre de l’Atlas, cèdre bleu de l’Atlas, liquidambar, pin d’Alep, arbre-bouteille bicolore, flamboyant bleu, arbre de Noël de Nouvelle-Zélande, bois de rose, mimosa, érable à feuilles de frêne, marronnier d’Inde, ailante, arbre-bouteille à feuilles de peuplier, cèdre du Liban, micocoulier, caroubier, kapokier, eucalyptus, figuier étrangleur, chêne soyeux d’Australie, magnolia à feuilles caduques, pin des bouddhistes, peuplier blanc, arbre à carquois
Arbres d'alignement : certaines espèces d’arbres sont présentes sous plusieurs configurations : en alignement, en bosquets, isolées
Arbres fruitiers : oranger, mandarinier, néflier du Japon, citronnier vert, bigaradier, citronnier vert de La Réunion, main de Bouddha, pomelo, figuier, kumquat, citron caviar, vigne raisin framboise
Arbustes : lilas des Indes, laurier sauce, arbre-escargot à feuilles de laurier, arbre corail de Bidwell, troène du Japon, photinia, yucca du Guatemala, cestreau pourpre, cotoneaster laiteux, laurier du Portugal, arbre-serpent, dasylirion gracieux, sumac
Plantes vivaces : cordyline australe, oiseau de paradis blanc, aloès à feuilles courtes, aloès à grandes dents, aloès maculé, aloès corail, aloès, lin de Nouvelle-Zélande, oiseau de paradis, aloès de montagne, bâton de craie bleu, lin de Nouvelle-Zélande pourpre
Autres : palmier des Canaries, palmier du Mexique, palmier nain, palmier du Sénégal, sagou du Japon, euphorbe candélabre, cactus blanc, agave américain panaché, figuier de Barbarie, agave à cou de cygne, canne de Provence panachée
Ouverture au public : oui
Accueil des groupes : oui
Accueil des personnes en situation de handicap : oui
Type de jardin : Jardin composite/mixte
Éléments de décoration : Labyrinthe, Pelouse, Bassin, Canal, Allée de jardin, Kiosque, Statues, Sculptures, Jeux d’eau, Haie, Patio, Théâtre de verdure
Statut du jardin : public
Accueil du public : ouvert au public
Classification : Inscrit au titre des Monuments Historiques