La Maison du roi contient les archives privées de la Couronne. Issue de l’ancien Hôtel du roi, elle fut d’abord un organisme domestique groupant les serviteurs de la personne royale qui veillaient au soin de sa vie quotidienne et réglaient le faste de sa vie publique. Chacun de ses services était confié à un grand officier de la Couronne et l’autorité sur l’ensemble déléguée depuis les derniers Valois à un secrétaire d’État.

Le fonds s’articule en plusieurs ensembles :

- secrétariat d’État de la Maison du roi ;

- départements des grands officiers de la Maison du roi ;

- direction générale des Bâtiments, jardins, arts, académies et manufactures royales ;

- argenterie, Menus-Plaisirs et affaires de la Chambre ;

- garde-meuble de la Couronne ;

- maison militaire ;

- prévôté de l’Hôtel ;

- maisons des reines et des Enfants de France ;

- domaine de la Couronne.

Le secrétariat d’État de la Maison du Roi réunit notamment sous sa tutelle le Collège royal de France, la Bibliothèque du roi, le Jardin des Plantes, l’Imprimerie royale, les académies créées ou vivifiées par Colbert, l’Académie royale de musique (Opéra), dont les archives remontent à la fin du XVIIe siècle, la Comédie française, la Comédie italienne, la Musique du roi et les spectacles de la Cour.

Le fonds de la Direction générale des bâtiments, jardins, arts, académies et manufactures royales est le plus considérable de la série. Surintendance à l’origine, ce service devint simple direction à la mort de J. Hardouin-Mansart en 1708 et fonctionna pendant tout le XVIIIe siècle comme l’avait organisé celui-ci, alors qu’il cumulait les fonctions de surintendant et de Premier architecte. Il fut légèrement remanié par le comte d’Angiviller en 1776. Les registres de comptes, les dessins et les plans composés dans les bureaux des Premiers architectes, Le Vau, d’Orbay, J. Hardouin-Mansart, Robert de Cotte, Gabriel père, Ange-Jacques Gabriel, Richard Mique, éclairent la création et les transformations des résidences royales, jalonnent l’évolution de l’art français. Le surintendant ou directeur des Bâtiments avait depuis Colbert la haute main sur les manufactures royales et les académies.

Le service de l’argenterie et des menus plaisirs se développa vers 1660. Son rôle était d’inventer les décors de théâtre, les masques et costumes des ballets et spectacles de la Cour, de mettre en scène les fêtes et les cérémonies nuptiales et funèbres. Disposant d’une trésorerie propre, il était dirigé tour à tour par l’un des quatre gentilshommes de la Chambre qui approchaient journellement le roi.

Le fonds du domaine de la Couronne renseigne sur les possessions territoriales et les droits féodaux de la Couronne dans la région parisienne. Constitué principalement au XVIIIe siècle lors des acquisitions faites par Louis XIV, Louis XV et Louis XVI pour étendre leur domaine personnel, parcs, forêts, terrains de chasse autour de leurs châteaux, il concerne l’administration, l’entretien, la comptabilité et l’inventaire de ces biens, en particulier à Versailles, Marly et Meudon. Il comprend des documents plus anciens, d’ordre domanial et féodal, dont certains remontent au XIIe siècle.