Identification et description
Nom du jardin Parc du Domaine provincial d'Hélécine
Nom ancien Abbaye des Prémontrés d'Heylissem
Date de création début du XVIIIe siècle ; vers 1870 ; à partir de 1962
Province Brabant wallon
Arrondissement Nivelles
Commune Hélécine
Auteur/ Créateur Alphonse Balat, architecte (vers 1870)
Coordonnées rue Armand Dewolf, 21357, Opheylissem
Localisation Latitude : 50.7475011
Longitude : 4.9753868999999895

Historique

L'abbaye d'Heylissem est fondée en 1129, en l'honneur de la Vierge, par Renier de Zétrud et son frère Gérard abbé de Floreffe qui y envoye des moines prémontrés de l'ordre de Saint-Norbert. A la fin du XIIIe siècle, le domaine abbatial s'étend sur près de 800 hectares. En 1606, une gravure de Gramay atteste l'existence de plusieurs étangs alimentés par le ruisseau de Gollard. Plus d'un siècle plus tard, la gravure de Sanderus (1726) montre le complexe abbatial longé, à l'arrière des bâtiments, par une suite de longs plans d'eau rectangulaires. De l'autre côté apparaissent de grands vergers et des potagers enclos divisés en parterres réguliers cernés de haies interrompues par des portiques d'entrée. Les nombreux revers que connaît l'abbaye au cours des siècles imposent dans les années 1768-1769 une reconstruction des bâtiments. Celle-ci est confiée à l'architecte Laurent-Benoit Dewez qui travaille à la même époque à l'abbaye de Floreffe. Trente ans après l'intervention de Dewez et dans la foulée de la vente du domaine en 1797, l'arpenteur C. Everaerts établit le relevé du domaine. Ce document permet d'aprécier la disposition des bâtiments et de ses éléments environnants: «  (...) plusieurs beaux jardins, cinq étangs, six réservoirs, un beau pavillon, un beau verger avec une quantité de vignes attachées aux murs, une qualité considérable d'arbres à fruits et 400 arbres ... ». Au XIXe siècle, le domaine est successivement occupé par une filature, une fabrique de tissus de coton, une distillerie et une sucrerie. La démolition et le comblement des bassins de décantation modifieront le relief de toute la partie nord. Vers 1870, l'industriel Vanden Bossche charge l'architecte Alphonse Balat de rénover le palais abbatial et d'aménager un parc arboré d'une superficie désormais réduite à 28 hectares. Sur une carte postale de la fin du XIXe siècle, l'allée axiale apparaît plantée de parterres d'arbustes à fleurs. Douze ans après le décès du Baron Vanden Bossche (1907), sa veuve la Comtesse Georgine d'Oultremont lègue le domaine à son neveu, le Comte Albert d'Oultremont. En 1962, les bâtiments et le parc laissés dans un triste état (déchets de sucrerie, pollution, assèchement des plans d'eau) sont vendus à la Province de Brabant. Le domaine, affecté en Centre de la jeunesse et de la culture, accueille de nombreux agrès sportifs et zones de loisirs. Les aménagements dûs à l'architecte Balat sont encore partiellement en place dans la cour d'honneur et à ses abords (au nord-ouest) ainsi que dans certains axes plantés. Les nombreux arbres de parc, les trois étangs ainsi que le chemin de ceinture contournant de vastes pelouses témoignent encore du caractère paysager du parc de la fin du XIXe siècle. Les interventions des années 1960 ont toutefois dénaturé le site. Le potager, le verger et le jardin de plantes médicinales ont été supprimés pour y installer des infrastructures contemporaines. Quelques éléments isolés subsistent à l'état sauvage dans le parc à gibier et dans la réserve naturelle. Lors de la vente du domaine en 1962, des terrains situés de l'autre côté de la rue Dewolf ont été constitués en lots séparés pour y bâtir une nouvelle résidence.

Description

Éléments architecturaux : Cour d'honneur sur plan légèrement trapézoïdal, précédée au sud d'une balustrade curviligne suivant le tracé des douves. Deux pavillons d'angle identiques disposés en face-à-face encadrent cette entrée. Ils sont mitoyens à deux volumes de dépendances autrefois remise à voitures, écuries et orangerie. Au nord-ouest, ancienne ferme avec écuries millésimées 1769 et habitations du XIXe siècle. A proximité, grange de la même époque. Toujours au nord-ouest, conciergerie en pierre de Linsmeau. Entre le château et la ferme, glacière en moellons de pierre avec cuve ovoïde de 3,20 m de hauteur et de 5 m de diamètre sous tertre, réaménagée et mise en valeur de manière didactique. A l'angle sud-ouest, conservé sur 60m de longueur, mur d'enceinte représentant sans doute l'élément le plus ancien de l'abbaye, il est constitué d'un soubassement en moellons de grès et d'un corps en pierre de tuffeau doré de Linsmeau avec quatre assises en brique rouge. D'autres sections de mur d'époques diverses sont encore visibles à certains endroits. Plusieurs bâtiments de service nécessaires à la nouvelle affectation du site ont été construits en 1981.

Éléments végétaux : Dans la cour d'honneur du château, un tilleul (Tilia platyphyllos), quatre platanes communs (Platanus x acerifolia). Au nord-ouest, dans la partie la plus ancienne, près de la glacière, un sophora du Japon (Sophora japonica), un tulipier (Liriodendron tulipifera), cinq tilleuls (Tilia x europaea). Dans la perspective arrière du château, un groupe de cinq chênes approchant les 120 ans (Quercus robur). En suivant le chemin de circulation d'ouest en est, on rencontre : deux marronniers d'Inde (Aesculus hippocastanum), un groupe de hêtre (Fagus sylvatica), un marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum), quatre hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un tsuga de Californie (Tsuga hétérophylla). Dans l'ancien jardin de plantes médicinales aujourd'hui transformé en zone de parcage, deux noyers d'Amérique (Juglans nigra). Aux abords de l'étang, un vieux platane planté en 1880 (Platanus x acerifolia) et un arbre aux concombres (Magnolia acuminata). Au sud-ouest en face du château, autrefois propriété de l'abbaye, deux marronniers d'Inde (Aesculus hippocastanum), une imposante cépée de thuya (Thuja plicata), un marronnier à fleurs roses (Aesculus pavia) et quelques topiaires d'if (Taxus baccata).

L'eau : Anciennes douves au tracé courbe séparant le complexe de la voirie, jadis alimentées par un ruisseau s'écoulant de l'autre côté de la chaussée. En 1981, les parois verticales en pierre ont été remplacées par un voile en béton armé. Plusieurs viviers alimentés par la Petite Gette maintenus en tant que plans d'eau d'agrémant. A l'est, pont arqué en brique enjambant le ruisseau.

État de conservation : Peu de choses subsistent de l'époque médiévale hormis quelques fragments architectoniques et décoratifs mis au jour par des campagnes de fouilles archéologiques. Démolition des ailes latérales du palais abbatial, disposées en équerre, datant du XVIIIe siècle, ainsi que des bâtiments entourant l'ancien cloître. Poivrière d'angle située à l'ouest, démolie en 1971 (conservation des caves de la raffinerie datant du premier tiers du XIXe siècle. Démontage de l'ancienne « Porte de Tirlemont » au nord-ouest. Au sud-ouest de la grange, maisonnette démolie en 1965. Au sud-ouest, disparition en 1980 de l'ancien potager (70 ares) divisé par des chemins en croix. A l'arrière et dans l'axe, charmille récemment disparue. Au nord, une plaine de jeu occupe l'emplacement de l'ancien verger. Au sud-ouest, le jardin de plantes médicinales a été converti en zone de parcage au début des années 1990.

Maintenance : Désormais aménagé en espace de récréation et de délassement, le parc reçoit tous les soins nécessaires au maintien des nouvelles structures mises en place. Toutefois, la fréquentation importante du site provoque d'inévitables dégradations dans les zones les plus fragiles. La destruction des berges par les rats musqués appelle une restauration.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 133/1

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 32/8 (Tirlement) Impr. coul. 1900.

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 32/8

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 32/8/4

Autre(s) source(s) cartographique(s)  :
Relevé du domaine abbatial exécuté en 1797 par l'arpenteur C. Everaerts. Dessin à l'encre de Chine sur papier (Archives Générales du Royaume à Bruxelles, Cartes et plans, inventaires ms n° 208).
Aéro Atlas, pl. 99.

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s)  :
« Helesin » circa 1606. Gravure par GRAMAY (Bibliothèque de l'Université catholique de Louvain).
Vue générale de l'abbaye d'Heylissem In : SANDERUS, t.1, entre les pages 284 et 285. Huile sur toile, 1726-1727

Bibliographie

BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p. 421.

DE GROOTE Christine, Le guide des jardins de Belgique, Bruxelles, éd. Racine, 1995, éd Racine, 1995, p. 54.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 2, p. 431-439.

MARTIGNY V.G., L'abbaye d'Heylissem, domaine provincial d'Hélécine, Etude historique et architecturale, Stavelot, 1994 (Carnets du patrimoine, n°5).

TARLIER Joseph et WAUTERS Alphonse, La Belgique ancienne et moderne. Géographie et histoire des communes belges. Province de Brabant. Arrondissement de Nivelles, Bruxelles, 1873, 2 vol., Canton de Jodoigne, p. 93-112.

Informations administratives

Intitulé du classement : Monument

Éléments classés : mur d'enceinte, douves, cour d'honneur, glacière

Arrêté 1 : 1955-11-10

Arrêté 2 : 1977-01-25

Arrêté 3 : 1988-06-22

Publié : oui

Superficie : 28 hectares dont 4 de réserve naturelle et parc à gibier

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Katrien Depicker / Didier Hoyos

Date de création de la notice : 1998-10-05

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : public

Accueil du public : ouvert au public

Classement : Monument

Type de jardin : Plan libre