Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Botassart
Nom ancien Seigneurie de Botassart
Date de création à partir de 1877
Province Luxembourg
Arrondissement Neufchâteau
Commune Bouillon
Coordonnées rue de Neumoulin, 226833, Botassart
Localisation Latitude : 49.8221799
Longitude : 5.048897699999998

Historique

Ancien siège de la seigneurie de Botassart au XIVe siècle, l'ensemble passe par alliance aux Lamock vers 1550. En 1618, Jean de Lamock y établi un petit manoir constitué d'un corps de logis de style traditionnel en schiste et de quelques dépendances et écuries. Le bien est vendu en 1822 à M. Legardeur qui le conserve jusqu'à sa mort en 1845. L'ensemble est racheté par M. de Bullemont puis cédé, en 1864, à Prosper del Marmol qui apporte des modifications à la demeure et fait aménager le parc dès la fin du XIXe siècle. Tandis que le logis est agrandi et reçoit une nouvelle façade axée sur la tour, l'environnement est aménagé en parc d'agrément s'ouvrant sur la vallée de la Semois, tout en maintenant certains éléments antérieurs notamment les trois tilleuls signalés sur un plan de 1812. En 1906, Joseph Remisch parle du parc en ces termes : « … nous avons pu admirer les curieuses perspectives du parc qui se développent en face du château de Botassart. On y admire plusieurs énormes tilleuls, des géants comme on en voit peu. Ce château, dit le maître paysagiste Victor Joly, s'élève au sommet d'une montagne et domine la Semois de plus de 500 pieds. Du haut d'un magnifique point de vue, l'Orihan ressemble à un immense tertre qui a reçu le nom de « Tombeau du Géant ». Vers le couchant, une promenade traversait des prairies bordées de haies; un petit bosquet avant de rejoindre un belvédère sous l'ombrage d'un tilleul bicentenaire (disparu en 1999). Depuis ce point s'offrait une vue sur le « Tombeau du Géant ». Au retour, le chemin sinueux et escarpé conduisait à « La Caïllolire », petit pavillon décoré de cailloux de quartz et toituré de chaume d'où se dévoilait, par tout temps, le paysage ardennais alentours. Aujourd'hui, la promenade se poursuit à l'est et passe au devant d'un petit plan d'eau nommé « étang de la Louveterie », en raison de la proximité d'une grotte artificielle. Implantée dans une partie mouvementée du terrain, cette scène est mise en valeur par une clairière environnée d'un tapis d'ail des ours et de jacinthe des bois. Malgré l'apport massif de résineux dans le courant du XXe siècle, le parc a conservé sa structure de la fin du XIXe siècle. Toutefois, la disparition de son pavillon, de deux remarquables tilleuls bicentenaires et l'obstruction progressive des perspectives sur la vallée de la Semois déprécient fortement ses qualités paysagères.

Description

Éléments architecturaux : Dans le sous-bois, on distingue les vestiges d'un petit pavillon octogonal construit au début du XXe siècle, dénommé « La Caïllolire » en raison des cailloux de quartz qui couvraient ses murs de soubassement en brique. Cette construction sur cave était surmontée d'une structure en bois fermée par des panneaux vitrés et couverte d'un toit de chaume conique. Un large escalier menait à l'intérieur de ce pavillon dont le sol était couvert d'une mosaïque de petits carreaux colorés. Un ensemble agricole sur un plan en L a été aménagé à la fin du XIXe siècle à l'emplacement de l'ancien potager. Un mur en schiste isole partiellement le parc de la ferme et de la voirie.

Éléments végétaux : Suivant le chemin de ceinture depuis l'est, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), une allée d'épicéa (Picea abies), une ancienne haie de houx (Ilex aquifolium) subsistant dans une pecière plantée en 1966. Plus loin, un tilleul de Hollande bicentenaire (Tilia platyphyllos), un alignement de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et un chêne sessile (Quercus petraea) proche d'un point de vue s'ouvrant sur le Tombeau du Géant. En revenant par un sentier sinueux à flanc de coteau, vers la demeure, quelques belles cépées de charme (Carpinus betulus). Sur une avancée de terrain, un hêtre (Fagus sylvatica), un massif de rhododendron (Rhododendron ponticum) et proche, un massif de magnolia (Magnolia x soulangiana). Au sud-ouest, un chêne sessile solitaire (Quercus petraea). Au sud, dans les prairies plongeant vers la Semois, quelques fruitiers de haute-tige. Deux remarquables érables sycomores (Acer pseudoplatanus) sont implantés dans les bois dominant la Semois.

Potager : La propriété compte encore deux anciennes parcelles potagères implantées extra-muros : la première, autrefois dotée d'une serre chauffée, s'étend à l'est de la demeure, au-delà du chemin d'accès. Son haut mur de soutènement abritant autrefois serre et fruitiers palissés est conservé. La seconde parcelle est située en contre-haut de la voirie longeant la propriété au nord. Une haie d'aubépine en marque toujours le périmètre.

L'eau : Dans le sous-bois au sud-ouest de la demeure, un petit étang dénommé « la Louveterie » est implanté au pied d'une grotte artificielle en schiste. Alimenté par une source, son trop-plein dévale le coteau jusqu'au Grand Ruisseau. La propriété située à 360 mètres d'altitude domine la Semois dont le cours s'écoule 140 mètres plus bas.

État de conservation : D'après un plan de 1812, trois tilleuls encadraient alors la propriété. Seul le sujet planté en bordure de route est encore sur pied. Le très beau tilleul occupant la pointe ouest du domaine a dû être abattu après tempête en 1999. L'espace qui se dégage à l'ouest de la demeure était autrefois une vaste étendue plantée d'arbres fruitiers tandis qu'un grand potager divisé en croix occupait l'angle nord-ouest. Peu avant 1900, une ferme y est bâtie et une vaste serre chauffée est adossée au mur séparant l'exploitation agricole de la demeure (supprimée après 1970). Dès la fin du XIXe siècle, quelques modifications sont apportées à la propriété qui est dotée d'une nouvelle entrée à rue, marquée par une très belle grille s'ouvrant sur un chemin pavé de schiste sur chant cernant une étendue gazonnée. Du pavillon, dénommé « La Caïllolire », aujourd'hui laissé à l'abandon, il ne subsiste que la base. Lors de l'abattage du tilleul voisin, les rambardes en béton, imitation branchage, de sa la terrasse ont été démolies. Au sud de la demeure, le coteau était anciennement planté d'un verger remplacé par une sapinière dans le courant des années 1960. Durant le XXe siècle, diverses parties du parc ont été plantées de résineux qui, par leur croissance, ont provoqué la fermeture des échappées sur la vallée de la Semois. Dans la parcelle de culture à l'est du château, se trouvait un vicariat en pierre de schiste, démonté et rapporté au Fourneau Saint-Michel dans les années 1988-1989.

Maintenance : La conversion de certaines parties du terrain en bois de rapport a fortement simplifié l'entretien du site. Une maintenance régulière est apportée aux abords immédiats du château.

Cartographie

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 67/1 (Bouillon) Impr. coul. 1897

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 67/1

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 67/1/2

Autre(s) source(s) cartographique(s) :
Plan de la ferme de Botassart. Dessin aquarellé, extrait d'un registre intitulé « Plan de la ferme de Botassart », le 3 février 1812.

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Photographies de la propriété entre 1935 et 1946 (collection privée).
Cartes postales montrant la propriété entre 1900 et 1919 (collection privée).

Bibliographie

BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p. 449.

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

REMISCH Joseph, La Semois et ses affluents, Bruxelles, Touring Club de Belgique, 1908, p. 247-248.

TANDEL Emile, Communes luxembourgeoises. L'arrondissement de Neufchâteau, Arlon, 1889-1894, tome VI B, p. 751-755.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : 87 ares 93 centiares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2003-01-25

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : Plan libre