Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Laclaireau
Date de création 1856 ; à partir de 1977
Province Luxembourg
Arrondissement Virton
Commune Virton
Auteur/ Créateur Messin (V) Kleinholt, horticulteur, paysagiste à Metz (1856)
Coordonnées Laclaireau, 16760, Ethe - Laclaireau
Localisation Latitude : 49.58802970000001
Longitude : 5.596504299999992

Historique

Les forges de Laclaireau, dont les premières mentions remontent à 1427, étaient établies au bord du Gros Ruisseau (ou Ruisseau de Laclaireau) où elles ont subsisté jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, passant aux mains de différentes familles, notamment les Villeru et Poschet. En 1740, le comte Charles-Philippe de L'Espine édifie, au nord des ateliers, un château de trois corps en U, ceinturé de douves et accompagné, au sud, au-delà des forges, de jardins emmurés où se succédent espaces légumier, fruitier et jardin d'agrément. En 1775, la propriété est aux mains du comte Giraud de Briey. Le 17 avril 1794, les révolutionnaires français détruisent le château et les forges. Celles-ci seront reconstruites avant de disparaître à nouveau suite au traité de Vienne. Sous l'impulsion de Camille de Briey, Ministre et parent de Léopold Ier, le site connaît de nombreuses transformations. Entre 1852 et 1855, un château, construit selon les plans de l'architecte parisien A. Decloux, est élevé sur le plateau dominant la vallée. La façade principale, en calcaire bajocien local de style Louis XIII, est complétée vers 1877 de deux ailes en brique et pierre de taille. Une oriel est adjointe à l'entrée. À cette époque, la propriété se dote d'une ferme accompagnée d'un vaste potager emmuré au nord-est. L'horticulteur et paysagiste français Messin (V) Kleinholt se voit confier l'étude d'un parc couvrant alors quelques 15 hectares. Ce vaste projet d'aménagement, dont témoigne un plan quarellé ne sera qu'en partie réalisé. Depuis le château, de longues échappées orientées sur les axes cardinaux sont détournées par des bosquets ou des îlots fleuris. De nombreux sentiers sinuant suivant les courbes de niveaux du site offrent divers points de vue mouvementées sur le paysage vallonné environnant. Depuis ces promenades ponctuées de temps en temps de petits éléments architecturaux (glacière, cascade, maison de garde), des vues plongent sur les ruines du vieux Laclaireau. Pendant près d'un siècle, la propriété est replantée d'essences rares provenant des arboretums royaux. En 1979, la famille de Briey se voit contrainte de vendre la propriété, en plusieurs lots, au détriment de l'unité paysagère. Densément replanté de bois de rapport, le parc disparaît; les arbres centenaires sont abattus; les sentiers de promenade s'estompent sous le taillis et les longues échappées se referment progressivement. Après une dizaine d'années d'abandon, en 1988 d'imporatnts travaux de réhabilitation des lieux ont permis d'entreprendre un réaménagement du site du nouveau Laclaireau et de rendre une unité à cet ensemble fortement dénaturé. Depuis la nouvelle entrée est, une jeune allée de platane rejoint une large surface gazonnée soulignée de lauriers taillés en boule. Un vaste bassin à haute margelle circulaire et deux hauts topiaires coniques précèdent la façade du château. Le caractère formel de cet aménagement, en clôture du chemin d'accès axial, renforce encore la rigueur de la façade du château d'esprit Louis XIII.

Description

Éléments architecturaux : À l'est du nouveau château, s'étend un vaste corps de ferme en H abritant également écuries et remise à voitures. La façade sud est, comme les ailes du château, en appareil mixte de pierre de taille et de brique. Au centre de celle-ci, au-dessus d'une porte cochère, s'élève une tour-colombier couverte d'un toit d'ardoises campaniforme, sommé d'un épis à quatre pans. La terrasse arrière du château est accessible par deux escaliers en pierre ménagés de part et d'autre des ailes. Ceux-ci sont ornés d'une rambarde à motifs naturalistes stylisés atypiques, répétés sur l'oriel en surplomb de l'entrée, peut-être inspirés de l'art décoratif russe. L'ancien jardin du vieux Laclaireau est cerné de hauts murs en pierre de schiste. Au centre du mur nord, une entrée est marquée par deux piliers en pierre soutenant une grille composée de trois panneaux dont deux ouvrants décorés, en partie inférieure, d'un motif à damier. L'ensemble est sommé d'un panneau fixe triangulaire à pointes de hallebarde.

Éléments végétaux : Peu d'arbres ont survécu au reboisement dense de résineux. Deux tilleuls (Tilia platyphyllos) qui ponctuent l'entrée de l'ancien potager sont toutefois antérieurs au projet de Kleinholt (vers 1856). Devant la façade principale du château, quelques arbres plantés vers 1856 comprennent quelques hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et deux tilleuls (Tilia platyphyllos). Bordant l'axe central, jeune plantation de platane commun (Platanus x acerifolia). Dans la cour d'honneur, deux topiaires d'if (Taxus baccata) taillés en cône sur une base cubique. Derrière le château, un hêtre (Fagus sylvatica). À l'est, quatre hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un massif de rhododendron (Rhododendron ponticum) et un if (Taxus baccata). Au sud de la ferme, verger nouvellement regarni de jeunes sujets.

Potager : Au nord-est du nouveau château - compris derrière les bâtiments de ferme -, potager emmuré aujourd'hui désaffecté. Sur le site du vieux Laclaireau s'étend un vaste espace emmuré accueillant, autrefois, des jardins réguliers et un potager suivi d'un verger. Un petit édifice de plan carré sous une toiture d'ardoise à quatre pans est intégré dans le mur est. Une belle clôture de fer ferme l'entrée nord. Cet espace est aujourd'hui converti en prairie ponctuée d'arbres fruitiers et de résineux.

L'eau : Au sud-ouest du nouveau château, dans une zone boisée, sont conservés plusieurs viviers et des vestiges des douves de l'ancien château. L'ensemble est alimenté par le ruisseau de Laclaireau. Face au nouveau château, bassin circulaire cerné d'une haute margelle en pierre.

État de conservation : Des jardins réguliers du XVIIIe siècle, contemporains de l'ancien château, subsistent encore les murs d'enceinte en pierre de schiste et les piliers d'entrées, encadrés de deux tilleuls bicentenaires, les anciens viviers, des restes des douves ainsi que quelques annexes. Le parc paysager, réalisé en 1856 par Messin (V) Kleinholt autour du nouveau château, a presque entièrement disparu sous les boisements de résineux installés suite au morcellement de la propriété en 1979. Seuls quelques arbres et d'anciennes sections de sentiers de promenade dans les pecières permettent encore d'en deviner partiellement l'organisation. Plusieurs petites constructions qui avaient été distribuées le long des promenades - notamment une glacière -ont été supprimées, de même que le portail d'entrée sud. Un nouvel accès à l'est s'ouvre aujourd'hui sur une jeune allée de platane.

Maintenance : L'entretien est limité à la tonte des zones gazonnées et à la taille des quelques topiaires de la cour d'honneur.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 182/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 71/2 (Virton) Impr. coul. 1897

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 71/2

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 71/2/4

Autre(s) source(s) cartographique(s) : Plan du parc de la Claireau appartenant à Monsieur le Comte de Briey, dessiné à l'échelle de 1 millimètre par 1 mètre par V. Kleinholt, paysagiste horticulteur à Metz. Plan aquarellé, non daté (vers 1856) (coll. privée).

Bibliographie

BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p.456.

CULOT Didier, « Le château de Laclaireau » In : WARZEE Gaétanne (coord.), Le patrimoine moderne et contemporain de Wallonie, de 1792 à 1958, Namur, Direction Générale de l'Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine, 1999, p. 353-357.

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : 6 hectares (anciennement 15 hectares)

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2003-02-10

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : ouvert au public

Type de jardin : Paysager