Identification et description
Nom du jardin Parc du Château du Pont d'Oye
Date de création 1827 ; 1932
Province Luxembourg
Arrondissement Virton
Commune Habay
Coordonnées rue du Pont d'Oye6720, Habay-la-Neuve
Localisation Latitude : 49.7280718
Longitude : 5.646045200000003

Historique

En 1547, Gabriel de Busleyden crée une première usine à la queue de l'étang du Châtelet. En 1607, celle-ci est reportée en amont par Ferdinand d'Averlange. À cette époque d'industrialisation de la vallée de la Rulles, deux autres forges sont établies non loin. L'une, au lieu-dit Fourneau le Bouc, par Gérard Chapiron, et l'autre, un peu en aval, par Adam Régnier, dénommée forge d'Anlier puis forge du Prince. En 1611, la forge du Pont d'Oye est louée à Herman Trappé, fondateur des forges de la Trapperie à Habay-la-Vieille. Rachetée par le domaine royal, l'usine est ensuite revendue à Adam Régnier qui réunit la forge du Pont d'Oye et la forge dite du Prince. Pierre de Moustier, propriétaire de fourneaux dans le Sud-Luxembourg, loue la forge du Prince à partir de 1637 et rachète les fourneaux Le Bouc et Pont d'Oye en 1640 et 1641. À son décès, sa veuve, Jeanne Petit, reprend les affaires et fait ériger son domaine en seigneurie sur laquelle elle fait bâtir un château accompagné d'une chapelle et d'un moulin. En 1656, la forge du Prince est jointe aux deux autres fourneaux tandis que la seigneurie du Pont d'Oye devient marquisat (1669). En 1757, le marquis Charles-Christophe du Bost-Moulin, héritier du Pont d'Oye, est contraint, suite à une mauvaise gestion, de céder ses usines en location à des financiers liégeois. En 1762, la majeure partie du domaine est vendue à Joseph Hyacinthe de Corswarem-Looz. La partie restante sera achetée en 1790 par son neveu, Alexandre Auguste. La carte de Ferraris fait état de plusieurs espaces jardins autour d'un château en quadrilatère, ouvert sur les forges au sud. Entre les deux complexes s'étend un petit jardin orthogonal emmuré. Un espace similaire, ceinturé de haies, existe au nord tandis qu'à l'ouest, s'étagent deux terrasses emmurées, accueillant un jardin légumier prolongé d'un verger. À la Révolution, les activités des fourneaux sont interrompues et les usines sont pillées. Le corps de logis du château, intégrant une chapelle, est partiellement démantelé et tombe peu à peu en ruines. Lors de la levée des séquestres, les héritiers du duc de Corswarem-Looz vendent les usines en lots séparés. Les forges du Pont d'Oye et les forges du Prince ainsi que le château sont repris en 1810 par Antoine-Joseph Albert, Baron de Vauthier de Baillamont, qui conserve les communs et les écuries sur lesquelles il fait construire, dès 1827, une nouvelle demeure. La terrasse avant de l'habitation accueille depuis quatre parterres de gazon précédant une pelouse délimitée par une haie en hémicycle. En 1837, le baron de Vauthier fait apport des forges à la « Sidérurgie des hauts fourneaux, forges et usines du Luxembourg » mais ceci ne suffit pas à relancer l'activité sidérurgique. En 1846, le domaine est vendu à Constant d'Hoffschmidt, Ministre des Travaux publics puis des Affaires étrangères qui, à partir de 1851, transforme les usines en papeterie mécanique et effectue divers embellissements dans le domaine. C'est à lui que l'on doit l'adjonction des deux tours flanquant le corps de logis et l'introduction d'essences nobles encadrant la terrasse, dont un tilleul à feuille cordée planté en 1851 en l'honneur de la visite de Léopold Ier à l'occasion de l'inauguration de la papeterie. Celle-ci poursuivra ses activités durant une trentaine d'années avec le baron de Pitteurs-Hiégaert. À la fin du XIXe siècle, les divers bâtiments industriels tombés en ruine servent de carrière aux habitants des environs. En 1932, le baron Pierre Nothomb acquiert le domaine et fait du Pont d'Oye un lieu de rencontre privilégié pour les artistes et les hommes de lettres dans le cadre naturel de la vallée de la Rulles, en bordure de la forêt d'Anlier. Depuis 1952, le site accueille un hôtel-restaurant.

Description

Éléments architecturaux : À l'ouest, vaste corps de dépendances du XVIIe siècle intégrant un portail en plein cintre s'ouvrant sur la cour intérieure. Des murs de soutènement en schiste retiennent les côtés sud et nord-est de la terrasse du château tandis que deux longs murs d'enceinte, en pierre de schiste également, retiennent les jardins étagés. Dans l'angle ouest du jardin supérieur se tient une petite tour en pierre enduite couverte d'une toiture en pavillon d'ardoise artificielle. En contrebas du château, pont-barrage à deux arches de la forge du Prince et ruines des anciennes papeteries.

Éléments végétaux : Au sud du complexe, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un tilleul (Tilia platyphyllos). Adossé au bâtiment du XVIIe siècle, quelques poiriers palissés en palmette verrière. Dans la cour d'honneur, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un tilleul à feuille cordée (Tilia cordata) planté en 1851 en l'honneur de la visite du Roi Léopold Ier, quatre frênes communs (Fraxinus excelsior) et une haie en hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), concluant le jardin formel. En bordure du sentier de promenade accompagnant le plan d'eau, une cépée d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), un frêne commun (Fraxinus excelsior), deux hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et un alignement de hêtre vert (Fagus sylvatica).

L'eau : Depuis la forêt d'Anlier au nord, La Rulles déverse ses eaux dans un ancien bassin de retenue délimité en aval par une digue et par un pont-barrage en pierre, ouvrages réalisés au XVIIIe siècle afin d'alimenter les trois forges établies en contrebas. La surface d'eau est nommée « étang du Prince » au XVIIe siècle lorsqu'une des forges du site devient possession royale. À partir de 1853, sous Constant d'Hoffschmidt, il est renommé « étang de la fabrique », le lieu accueillant alors une papeterie. Au nord du plan d'eau, passerelle en bois à tablier droit.

État de conservation : À la Révolution, la propriété subit de forts dommages. Vers 1818, après restitution des biens confisqués, le domaine est vendu en plusieurs lots. En 1820, l'aile nord abritant l'ancien corps de logis est démolie; seuls les communs et les écuries sont conservés. Au sud-ouest du château, le potager en terrasses emmuré et le verger sont maintenus. En 1827, la terrasse devant le château, reconstruite à la même époque à l'emplacement des anciennes écuries, fait l'objet d'un aménagement formel. Au fil des années, les abords du manoir sont plantés de hautes tiges. Dès 1932, Ferdinand Nothomb introduit des éléments lithiques insolites le long de la promenade ceinturant le plan d'eau. La partie comprenant l'ancien potager, aujourd'hui traité en jardin d'agrément, est séparée de l'ensemble dans le courant du XXe siècle.

Maintenance : De conception sobre, le jardin reçoit tous les soins nécessaires tandis que les promenades autour du vaste plan d'eau s'inscrivent dans un cadre naturel.

Documents iconographiques

Les berges de l'étang de la Fabrique et ses versants sont aujourd'hui couverts par les masses arborées de nombreux feuillus. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 202/1

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 68/7 (Habay-la-Neuve) Impr. coul. 1892

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 68/7

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 68/7/1

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Le Pont d'Oye. Gravure anonyme, s.d. (après 1846) (Archives du château).

Bibliographie

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : 65 ares et 8 hectares (pour l'étang)

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2003-02-08

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : ouvert au public

Type de jardin : À la française