Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Fayenbois
Nom ancien Château de Fayen-Bois
Date de création vers 1830
Province Liège
Arrondissement Liège
Commune Liège
Auteur/ Créateur le baron de la Rousselière, propriétaire
Coordonnées Avenue de Cologne4020, Jupille
Localisation Latitude : 50.62973179999999
Longitude : 5.641587200000004

Historique

Le nom de Fayen-Bois a été donné au domaine de Jupille a raison de son constructeur Guillaume Fayen qui, de retour de Rome, bâtit un manoir en style mosan sur les vestiges d'un château plus ancien. D'après P.-L. de Saumery, la construction, terminée en 1620, est meublée d'une manière splendide, ornée de tapisseries et de peintures amenées à grand frais de Rome.« Le jardin, quoiqu'un peu négligé, ofre encore les vestiges d'une culture dirigée par le bon gout. On y remarque principalement des ifs taillés en piramides, dont huit placées avec une exacte simétrie acompagnent une enceinte ronde d'Espaliers en éventail, qui marque le milieu de ce terrein. » Depuis 1726, le nouveau propriétaire est le baron Vander Heyden a Blisia. Par héritage, le château passe à la famille de Rosen puis, par vente, au baron Antoine Thiriart en 1817. Par la nièce de Thiriart, il devient la propriété des barons de la Rousselière qui le conservent jusqu'en 1923, date à laquelle il est mis en vente et repris par la famille Sépulchre. Dès 1934, le parc boisé de Fayen-Bois fait l'objet d'une proposition de classement qui n'aboutira qu'en 1977. En 1936, la propriété Sépulchre est vendue à des lotisseurs, le parc boisé est cédé à la Commune de Jupille tandis que le château et ses abords (plus de trois hectares) rentrent dans le patrimoine de l'Evêché de Liège. Depuis 1972, le château laissé à l'abandon, appartient à la Commune qui en laisse la gestion en emphythéose à l'association sans but lucratif « La Promotion des aînés ». Le parc a été aménagé vers 1830 par Amédée de le Rousselière, capitaine français détaché au service de l'Armée Belge, écrivain de talent et membre de la Société libre d'Emulation. Tant le tracé des promenades que les différentes fabriques qu'il met en place, empruntent au registre du jardin paysager dans sa version la plus pittoresque. Parmi les fabriques ornementales, on trouve une porte monumentale érigée sous la forme d'une fausse-ruine intégrant une chapelle néogothique, des chalets ainsi que plusieurs ponts enjambant le ravin et son vallon boisé à l'ouest. Parmi les fabriques utilitaires, on compte une glacière, une faisanderie et deux maisons de garde. A la même époque, le Baron de la Rousselière rétablit les deux pavillons jumeaux, en brique et calcaire sous une toiture bulbeuse, de part et d'autre du pont menant à l'entrée du château. Outre son parc aménagé, le domaine comptait plusieurs fermes, des écuries, un potager et des serres, de larges surfaces de bois et de prairies. L'entrée principale, le long de la rue de Herve, était annoncée par une importante grille flanquée d'un pavillon néoclassique. De ce grand ensemble pittoresque mis en scène dans un décor naturel formé par un vallon et ses coteaux, il ne subsiste qu'un étonnante fabrique constituées de lourds moellons, percée d'une porte monumentale, et deux ponts enjambant le ruisseau. De longues promenades ombragées tracées sur les coteaux boisés, incluant de petites clairières, constituent le principal agrément de la dernière partie conservée de ce grand domaine.

Description

Éléments architecturaux : Dans la partie ouest du parc, en contrebas du château, étonnante construction en bloc de calcaire non appareillé formant un passage couvert cintré au dessus du chemin de promenade. Au sommet de celle-ci subsiste des murs en moellons de grès, percés de baies cintrées, jadis pourvue de vitraux, vestige d'une chapelle de style néogothique à laquelle on accédait par un escalier extérieur. Du complexe bâti du domaine de Fayenbois subsiste encore un bâtiment des écuries (av. de l'Absent), la maison du garde principal (av. de Cologne) et la seconde maison de garde, tous bâtiments en brique rouge aujourd'hui fortement remaniés et convertis en habitation.

Éléments végétaux : Encadrant la façade du château, deux hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Au nord-ouest, couronne végétale fermant la prairie en regard de la façade arrière, composée de hêtre vert (Fagus sylvatica), d'érable plane (Acer platanoides), de frêne (Fraxinus excelsior) et de charme (Carpinus betulus). Un long sous-bois occupe le vallon et ses coteaux pentus. Celui-ci est principalement constitué d'essences indigènes : érable sycomore (Acer pseudoplatanus), frêne (Fraxinus excelsior), marronnier (Aesculus hippocastanum). Les sujets les plus remarquables sont quelques gros chênes pédonculés (Quercus robur) solitaires. On rencontre plusieurs clairières aménagées dans une futaie de hêtre vert (Fagus sylvatica).

Potager : Disparu.

L'eau : Dans le vallon, le cours du ruisseau du Fond du Houlleu a été élargi de manière à créer une suite de plans d'eau aux contours naturels, enjambés à cinq reprises par des ponts sur arche en pierre à appareil irrégulier et structure en brique auxquels Amédée de la Rousselière avait donné des noms parmi lesquels les prénoms de ses deux fils. Le pont Gaston et le pont du Diable subsistent et ont été consolidés par une dalle en beton vers 1990. Trois ponts ont disparu. Le pont des Soupirs, fort endommagé, a été démoli vers 1990. Le pont Arthur, en bois, a été détruit en 1952 ; des vestiges en pierre de taille subsistent dans le fossé. Le pont de la Miséricorde, de style Tudor, a été démoli en 1948.

État de conservation : La propriété agrandie et embellie par le Baron de la Rousselière vers 1830, a été demembrée par le lotissement et ravagée par plusieurs décennies d'abandon. Seuls subsistent des éléments épars. Du complexe bâti, le corps de logis et une partie de ses fossés ainsi que les vestiges d'une tourelle à flèche polygonale par laquelle on pénétrait dans le château. Deux pavillons jumeaux en brique et calcaire encadraient jadis le pont donnant accès au château. Dans le parc, trois fabriques pittoresques ont totalement disparu : un« chalet de tir » à décor en boiserie, une faisanderie et un chalet dit« du faguineux ». Du plus important des trois ponts, dit pont Arthur, ne subsiste que son départ marqué par deux socles cubiques ouvragés en pierre calcaire. Deux ponts ont totalement disparu de même que le« point de vue » aménagé sur une butte à l'extrémité qu chemin qui passait à droite du château, longeant les écuries et le potager. Le point de vue était entouré de peupliers près desquels étaient des bancs (DEJONC Ph., p. I.129). La butte existe toujours, en partie entamée par la voie d'accès à l'actuel Tennis Club de Fayenbois.

Maintenance : Après une longue période d'abandon durant laquelle le parc fait l'objet de dépôts sauvages de tout ordre, plusieurs campagnes de nettoyage ont permis de rendre leur attrait aux promenades longeant les plans d'eau. Depuis, le parc fait l'objet d'un suivi régulier qui étant donné son caractère naturel, suffit à lui conserver son caractère d'agrément.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 191/3

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 42/6 (Chênée) Impr. coul. 1890

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 42/6

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 42/6/2

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
« Château de Fayenbois Domaine de Jupille, canton de Liège est Appartenant à Mad. la Baronne de Floen ». Lithographie, XIXe siècle (Liège, Bibliothèque des Chiroux-Croisiers, salle Ulysse Capitaine).
Différentes vues du château et du parc. Dessins datés 1832 et 1835 (Liège, Bibliothèque des Chiroux-Croisiers, salle Ulysse Capitaine).
Cartes postales (Coll. Ph. Dejonc).
Photographies (Coll. Comte Yann de Lambilly).

Bibliographie

DE HARLEZ DE DEULIN Nathalie, Les fabriques de jardin au pays de Liège au XVIIIe siècle et au XIXe siècle, mémoire de Licence en histoire de l'art et archéologie, Université de Liège, 1988, t. 2, p. 53.

DEJONC Philippe, Histoire architecturale du domaine de Fayenbois, mémoire de fin d'études à l'Université de Liège, faculté des Sciences Appliquées, 1998.

GENICOT Luc-Francis (dir.), Le grand livre des châteaux de Belgique, Bruxelles, Vokaer, 1977, t. 2, p. 164.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 8, t. 2, p. 458-459.

Informations administratives

Intitulé du classement : Site

Éléments classés : alentours du château

Arrêté : 1977-12-21

Publié : non

Superficie : 21 hectares (y compris le parc boisé)

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 1999-03-03

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : public

Accueil du public : ouvert au public

Classement : Site

Type de jardin : Paysager