Identification et description
Nom du jardin Parc du Domaine de Savenel
Nom ancien Abbaye de Savenel
Nom ancien Saint Désert de Savenel
Date de création fin du XVIIe siècle ; seconde moitié du XIXe siècle
Province Brabant wallon
Arrondissement Nivelles
Commune Grez-Doiceau
Coordonnées chemin de Savenel, 261390, Néthen
Localisation Latitude : 50.78587280000001
Longitude : 4.675649000000021

Historique

Enclavé dans la forêt de Meerdael, le domaine de Savenel doit son nom aux premiers propriétaires attestés dès le XIIIe siècle et jusqu'en 1530. Il s'étend à l'origine sur près de 60 hectares essentiellement constitués de bois et de prés humides traversé par un ruisseau et diverses pièces d'eau. Il comprend un château de plaisance avec tour médiévale et avec basse-cour castrale mise en location accompagnée de terres de culture, notamment fuitière. En 1689, l'ordre des Carmes Déchaussés y consacre officiellement le saint Désert. A cette époque, seule la Porterie extérieure avec chapelle et hôtellerie est déjà bâtie. Elle deviendra l'entrée principale du Désert. Le complexe conventuel est construit entre 1692 et 1695 autour d'un cloître mais la grande enceinte extérieure de près de quatre kilomètres de long, commencée en 1701, ne sera terminée que vers 1720. L'ordre autorisait un maximum de vingt pères qui étaient logé dans les douze cellules du couvent ou dans des ermitages en brique, pierre blanche et pierre de grès dispersés dans les bois du domaine. L'organisation générale du domaine est mise en place à cette époque. Des axes plantés relient les différentes zones et bâtiments du complexe. A l'est, le corps de logis des XVIe et XVIIe siècles, modifié au XIXe est flanqué d'une tour carrée médiévale partiellement engagée, dominée par une flèche pyramidale d'ardoise. Le troisièmme niveau a été reconstitué dans les années 1960 par S. de Brigode sur base des documents conservés. Une annexe basse attenante au mur de clôture du potager prolonge cet ensemble vers le sud. En face du logis, les vestiges de dépendances en brique et pierre blanche du XVIIe siècle comprennent une habitation secondaire avec remise à voitures. Sur la façade ouest subsiste un étonnant portail baroque des années 1700 en brique, moellons brut de grès vermiculé et laitier percé d'un porche surbaissé. Au sud, une grange voisinne avec des annexes en brique et grès des XVIe et XVIIe siècles. Suite à la confiscation des biens en 1795, le domaine est privatisé. Il appartient à la famille Van Overbeek depuis le milieu du XIXe siècle. Celle-ci a asséché les anciens viviers pour étendre les terres de cultures - à l'exception d'un seul transformé en plan d'eau d'agrément - et aménagé un vaste potager à l'emplacement du cloître disparu dont il ne subsiste que l'enceinte en brique conservant les points d'ancrage des anciennes cellules monacales. La replantation des allées accompagnant les axes du parc de la fin du XVIIe siècle - en particulier la drève d'accès - et la reconstitution des lisières des zones forestières en partie nord contribuent au maintien de l'organisation originale de cet ancien domaine conventuel abritant un saint Désert.

Description

Éléments architecturaux : L'accès au domaine se faisait par la conciergerie attenante à la porterie, maison basse millésimée 1719 encadrée de deux piliers à bossage en pierre bleue. A l'ouest, dans le mur de clôture extérieur, le chemin est précédé de deux hauts piliers octogonaux en brique adoptant la forme de tourelles de guet, constituant une porte secondaire établie dans la seconde moitié du XIXe isècle et dénommée porte Saint-Pierre. Deux murs d'enceinte successifs en brique cernent encore partiellement le domaine. L'enceinte extérieure entièrement conservée sur près de quatre kilomètres présente des entrées orientées sur les quatre points cardinaux. A l'intérieur, un second mur en brique ceinturait les bâtiments réguliers. Les dépendances de l'ancienne basse-cour, disposées en U et dont il ne reste que les édifices d'angles, précédaient cette enceinte intérieure. Un des angles est marqué par un beau portail baroque des années 1700, en brique, moellons de grès et déchets de verrerie (laitier), percé d'une porte cochère cintrée. A l'ouest des bâtiments, non loin de la dérivation de la Néthen, vestiges d'un ancien ermitage dénommé « la grotte », sorte de caverne artificielle aménagée au début du XVIIIe siècle dont la façade associe les moellons et les scories de fer.

Éléments végétaux : A l'ouest, longue drève de hêtre (Fagus sylvatica) d'environ 150 ans. Dans la cour, près du puits, vieux marronnier (Aesculus hippocastanum) ; de part et d'autre d'un chenil, quatre importants topiaires d'if (Taxus baccata). Au nord-est du château et à flanc de coteau, hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et chêne sessile (Quercus petraea). Près du mur du potager, hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Dans la cour, remarquable bignogne (Campsis radicans) couvrant le mur de la façade ouest.

Potager : Au sud-ouest, vaste potager toujours en activité, clôturé au sud et à l'est par le haut mur en brique de la seconde enceinte. D'importants dégâts y ont été provoqué par une violente tempête de l'été 1997. Sur sa face extérieure, traces des fondations d'une ancienne serre adosssée et vestiges d'arbres fruitiers autrefois palissés.

L'eau : Quatre viviers alimentés par la Néthen et par une dérivation accompagnée d'un réseau de captage avaient été créés par les Carmes à la fin du XVIIe siècle. Aujourd'hui ne subsiste que l'étang le plus méridional. Les trois autres sont asséchés mais leur emprise au sol demeure perceptible.

État de conservation : La tour du XIVe siècle constitue l'élément bâti le plus ancien, intégrée deux siècles plus tard dans le volume du château. Vers 1970, on découvre les traces d'un ancien four à verre en usage au XVIIe siècle à l'emplacement de la grange. Dans le dernier quart du XVIIe siècle, lors de l'installation des Carmes, le site est aménagé en saint Désert jusqu'à la confiscation des biens à la Révolution un siècle plus tard. La gravure de Boutarde (1692) montre l'église et les bâtiments conventuels ainsi que des dépendances et plusieurs ermitages dispersées dans le domaine. La gravure fait également état d'un potager composé d'une succession de parterres carrés et d'un verger au tracé régulier, tous deux agrandis par la suite et simplifiés. Un chapelet d'étangs disposés de part et d'autre de la drève principale et servant de viviers agrémentait le site ; un seul d'eux est maintenu dans les pâtures. Au XIXe siècle enfin, le site est exploité par un moulin à papier hydraulique. De ce grand domaine, on conserve principalement l'enceinte extérieure en brique, le porche intégré dans l'enceinte intérieure les traces du cloître démoli où subsistent les têtes de murs des cellules monacales, les vestiges isolés d'un ermitage près de la dérivation de la rivière, le corps d'habitation du XVIe et XVIIe siècles (remanié au XIXe siècle) et sa tour médiévale restaurée. La grotte primitive de Saint-Jean, située dans la partie boisée à l'est du cloître, a disparu. En août 1997, une partie du mur d'enceinte du cloître s'est effondrée.

Maintenance : Un entretien régulier du domaine est dispensé par les propriétaires sans négliger la maintenance du potager et du jardin de fleurs.

Documents iconographiques

Vaste potager enclos. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie

Portail baroque des dépendances. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 112/3

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 32/6 (Hamme-Mille) Impr. coul. 1896.

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 32/6

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 32/6/1

Autre(s) source(s) cartographique(s)  :
« Carte générale de tous les biens appartenant à Monsieur D'Uttrebüze situé(s) sur le canton de Grez. Le soussigné arpenteur certifié, le 18 de l'an 4 de la République ». Plan figuratif aquarellé levé par Merckaert 1698 (Archives Générales du Royaume à Bruxelles, Cartes et plans, Inv. ms 1104).
Aéro Atlas, pl. 52-53.

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s)  :
Gravure par Boutarde, 1692.

Bibliographie

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 2, p. 346-348.

VAN DEN HAUTE R., Néthen, « Le saint désert de Savenel. Histoire d'un domaine des origines à nos jours », Wavriensia, t. XXXIV, n°1-3, 1985, 118 p.

Informations administratives

Intitulé du classement : Site

Éléments classés : Domaine de Savenel

Arrêté 1 : 1948-10-28

Arrêté 2 : 1961-11-06

Publié : oui

Superficie : 54 hectares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Katrien Depicker / Didier Hoyos

Date de création de la notice : 1998-08-31

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Classement : Site

Type de jardin : Plan libre