Identification et description | |
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Nom du jardin | Château de Rixensart |
Nom ancien | Château des Princes de Mérode |
Date de création | XVIIe siècle ; vers 1940 |
Province | Brabant wallon |
Arrondissement | Nivelles |
Commune | Rixensart |
Auteur/ Créateur | Comte de Gavre, propriétaire (début du XVIIe siècle) |
Auteur/ Créateur | Félix de Mérode, propriétaire (vers 1940) |
Coordonnées | rue de l'Eglise, 401330, Rixensart |
Localisation | Latitude : 50.7148711 |
Longitude : 4.53610900000001 |
L'origine de la seigneurie de Rixensart remonte au XIIIe siècle. Vers 1631, l'aile nord est achevée. Certaines sources disent que Charles de Gavre s'y serait retiré à la fin de sa vie. Celui-ci aurait agrémenté les lieux qu'il appelle volontiers son « ermitage », d'un château et « d'un jardin le plus délicieux et divertissant qu'il y eut en ce quartier, rempli de grotesques, et fontaines saillantes d'une invention très gentille » (ZECCHINON, p. 8). Si l'édifice du XVIIe siècle, reflet d'un style traditionnel régional, suscite encore des questions sur l'histoire de sa construction, les jardins également ont entretenu leur part de mystère. En effet, dans leur publication en 1864, Tarlier et Wouters attribuaient encore la réalisation des jardins, représentés sur une gravure d'Harrewijn, à André Le Nôtre (1613-1700). La famille de Mérode, propriétaire du domaine depuis deux siècles en attribue quant-à elle la paternité à Félix de Mérode qui, durant la Seconde Guerre, entreprend des travaux de restauration et d'aménagement inspirés du grand style français. La partie nord nécessite d'importants travaux de terrassement. Une large cuvette d'une dizaine de mètres de profondeur à laquelles conduisent deux escaliers latéraux agrémentés d'une terrasse surplombant l'ensemble, offre d'abord une surface plane retrouvant progressivement le dénivelé naturel du terrain. Un plan d'eau octogonal souligné de topiaires d'if occupe le centre de la composition. Un escalier axial rythmé de larges paliers flanqués de topiaires, était visuellement prolongé par une échappée sur l'horizon ; aujourd'hui cette perspective se limite à une échappée vers le bosquet au nord. A l'ouest et au nord, une haute haie d'if sépare le jardin formel des zones boisées. A l'est, le jardin est étagé sur trois niveaux. La première terrasse, proche du château, se limite à une surface gravillonnée. Une longue perspective est tracée au-delà du versant opposé par une percée à travers bois. La deuxième terrasse présente une suite de trois carrés de gazon divisés par des chemins en croix. Un parterre carré marque le centre de la composition tandis que les angles sont soulignés de topiaires. Au nord, un quatrième parterre en croix, autrefois bordé de buis et rehaussé de rosiers, a lui aussi été simplifié. Depuis la troisième terrasse, trois volées de marches marquées de topiaires d'if mènent aux trois grands plans d'eau réguliers qui baignent la dépression isolant le jardin des bois environnants où l'on compte des sujets âgés de près de 150 ans.
Éléments architecturaux : A l'ouest, l'église Sainte-Croix est l'ancienne chapelle castrale reconstruite une première fois en 1711, puis à nouveau incendiée et reconstruite en 1937 par Félix de Mérode, en maintenant des éléments du XIXe siècle. A l'est, présence d'escaliers en brique avec couvre-mur en pierre, garnis de vases. Dans les bois vers l'est, deux constructions abandonnées situées le long d'un axe rectiligne : une chapelle dédiée à Sainte Anne (ou à la Vierge) de la seconde moitié du XVIIIe siècle et un calvaire de la première moitié du siècle.
Éléments végétaux : Dans le jardin régulier, nombreux topiaires d'if (Taxus baccata) isolés dans les angles des parterres de gazon ou en alignement le long des talus. Au pied de la terrasse surplombant la deuxième terrasse, alignement d'if fastigié (Taxus baccata 'Fastigiata'). Au sommet du talus, plongeant sur les plans d'eau, haie basse d'if (Taxus baccata), deux chênes rouges d'Amérique (Quercus rubra) encadrent la percée réalisée dans le bois. Soulignant le périmètre du bassin et les paliers du chemin dans l'axe de la façade nord, topiaire d'if (Taxus baccata). La zone boisée, à l'ouest, abrite encore quelques vieux chênes sessiles dépérissants (Quercus petraea), un vieux platane (Platanus occidentalis) et un alignement de hêtre (Fagus sylvatica). Au sud-ouest, quelques vieux chênes sessiles (Quercus petraea) et châtaigniers (Castanea sativa).
Potager : Disparu.
L'eau : A l'est, alimentés par des sources, trois grands plans d'eau rectangulaires occupent la terrasse inférieure, visibles seulement depuis le sommet du talus qui les surplombe. Au nord, un grand bassin octogonal en pierre calcaire occupe le centre de la compsition régulière.
État de conservation : Des jardins du XVIIe siècle, il ne reste rien à l'exception sans doute de quelques percées dans les bois vers le nord et l'est, et de certains soutènements des terrasses. La gravure d'Harrewijn qui représente la façade est du château, montre des parterres de broderies encadrant une avenue parallèle animée en son centre d'un petit bassin hexagonal avec jet d'eau. Les relevés établis par Popp, vers 1850, attestent également de plans d'eau aujourd'hui disparus comme celui qui se trouvait au nord, légèrement désaxé par rapport à la façade. Lors de la Seconde Guerre mondiale, d'importants travaux de terrassement sont opérés, mobilisant la population locale afin de lui éviter l'exil vers l'Allemagne. La perspective nord est modifiée et le jardin oriental aménagé sur trois terrasses. Une orangerie aujourd'hui disparue abritait de nombreuses plantes en caisse destinées à agrémenter l'avant-cour en terre battue. Jusqu'en 1947, celle-ci est précédée d'une allée de châtaignier doublée de mixed-borders alors que la cour est agrémentée d'un carré de gazon rehaussé de plates-bandes fleuries, aujourd'hui remplacé par du gravier. Au sud et au-delà de la propriété, les vergers et l'ancien potager ont fait place à des zones de parcage et à un terrain de sport. Du chemin de croix retiré à l'est, il ne susiste qu'une chapelle. La ferme du XVIIIe siècle, située à proximité des étangs, a disparu vraisemblablement avant 1920.
Maintenance : Les impressionnants terrassements réalisés en 1940 pour l'aménagement de la partie nord sont probablement la cause d'un glissement de terrain occasionnant de sérieux problèmes de stabilité au château. Dans les mois à venir, d'importants travaux de consolidation devant être entrepris, l'aménagement du jardin de ce côté sera vraisemblablement modifié. Depuis plusieurs années, les bois de Mérode qui s'étendent sur les communes de Rixensart, Bierges et Wavre sur une superficie de plus de 240 hectares, font l'objet d'un projet controversé d'un aménagement partiel en terrain de golf pour lequel certaines coupes préliminaires ont déjà été effectuées.
Grand jardin à la française créé en 1940 en contrebas du château. © N. de Harlez
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 95/2
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 39/4 (La Hulpe) Impr. coul. 1895
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 39/4
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 39/4/2
Autre(s) source(s) cartographique(s) :
Plan Popp, vers 1850.
Plan-masse de l'ensemble d'après F. Bonaert reproduit dans GENICOT L.-Fr., 1977, t.
2, p. 216.
Aéro Atlas, Brabant wallon et Bruxelles, Tielt, 1995, p. 112.
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Gravure par Harrewijn In : LE ROY Jacques, Topographia historica Gallo-Brabantiae [...], Amsterdam, 1692.
La façade septentrionale et les jardins au début du XIXe siècle. Lithographie par J.-B. Jobard, s.l., s.d. (Bibl. royale Albert Ier).
Allée de châtaignier. Photographie, 1914-1918. Photographie ACL (Archives du château).
Vues du château et des jardins. Photographies Institut Royal du patrimoine artistique
à Bruxelles, 1944.
Vue aérienne, non datée. Photographie Inbel (reproduite dans Le Patrimoine monumental, vol. 2, p. 480).
Collection de cartes postales et de photographies anciennes (Cercle d'Histoire de
Rixensart ; collection Jervy).
GENICOT L.-Fr. (dir.), Le grand livre des châteaux de Belgique, Bruxelles, Vokaer, 1977, t.2, p. 216-219.
GOBLET M., « Le château des Princes de Mérode et les terrains environnants » dans Le patrimoine majeur de Wallonie, Liège, 1993, p. 52-56.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 2, p. 480-485.
TARLIER Joseph et WAUTERS Alphonse, La Belgique ancienne et moderne. Géographie et histoire des communes belges. Province de Brabant. Arrondissement de Nivelles, Bruxelles, 1873, 2 vol., Canton de Wavre.
ZECCHINON A., Le château de Rixensart, Ministère de la région wallonne, Alleur-Liège (Carnets du patrimoine, 13), 1995.
Intitulé du classement : Site
Éléments classés : alentours du château
Arrêté : 1972-11-20
Publié : oui
Superficie : environ 3 hectares (non compris les bois)
Auteur du formulaire : Katrien Depicker / Didier Hoyos
Date de création de la notice : 1999-02-24
Statut du jardin : privé
Accueil du public : ouvert au public
Classement : Site
Type de jardin : À la française