Identification et description
Nom du jardin Parc de l'institut Saint-Joseph
Nom ancien Château de Saussure
Nom ancien Château de Carlsbourg
Date de création seconde moitié du XIXe siècle ; fin du XIXe siècle - début du XXe siècle
Province Luxembourg
Arrondissement Neufchâteau
Commune Paliseul
Auteur/ Créateur Ecole d'horticulture de Carlsbourg
Coordonnées avenue Arthur Tagnon, 16850, Carlsbourg
Localisation Latitude : 49.8968683
Longitude : 5.081166899999971

Historique

Le château est élevé en 1729 pour le comte de Rougrave, chanoine et vicaire de l'Eglise de Liège, à l'emplacement d'une seigneurie occupée un temps par la famille de Miche. La partie centrale de l'ensemble, ancien corps de logis classique en brique blanchie et pierre calcaire, témoigne encore de cette époque. Dans « Les Délices du Païs de Liége », une gravure du château accompagne la description : « La droite est l'entrée de quelques apentis, placés en dehors de l'enceinte, et fait la communication du jardin qui, séparé du corps de logis par une terrasse, en borde la façade postérieure. C'est un jardin barlong de deux cent vingt-cinq piés de long, sur cent soixante et quinze de large, partagé en quattre quarrés, dont la rencontre est marquée par un bassin, d'où l'on se propose de faire sortir un jet d'eau. A droite et sur la même ligne, on a réserve un espace quarré de cent quarante piés, que l'on a dessein de couvrir d'un taillis coupé par des routes de plus de vingt piés de largeur, qui décriront une croix sur un octogone. Le jardin et le bosquet, occupant une longueur de trois cent quatre-vingt piés, seront bordés d'un canal d'environ quatre cent piés de long sur cent de large, revêtu de pierres brutes et terminé par deux réservoirs où l'on nourrit du poisson. Du côté de l'Orient, l'avenue qui borde la première façade est ombragée sur une longueur de près d'un quart de lieus, par une allée d'arbres de haute futaie qui borde une prairie d'une étendue extraordinaire ». En 1747, le domaine est vendu à Gérard-Joseph de Lamock, seigneur de Botassart, avant de devenir, le 24 février 1756, la propriété du Prince Charles-Godfroit de la Tour d'Auvergne, duc souverain de Bouillon et vicomte de Turenne. Celui-ci apporte quelques améliorations à l'ensemble, faisant notamment appel aux talents de Pierre-Joseph Redouté. Selon Emile Tandel, le jardin subit également quelques modifications : « Le jardin est fermé par un mur en pierre et relevé en trois terrasses dans la partie située au-dessus de l'étang ; l'autre côté du jardin qui longe le grand clos situé au nord, est converti en bosquet, coupé par un grand nombre d'allées aboutissant toutes à un rond-point, où l'on plaça quantité de statues de grandeur naturelle, taillées dans la pierre de sable et dressées sur des piédestaux de même nature. Les anciens du pays ont encore vu ce bosquet, qu'ils désignaient par l'expression technique « le labyrinthe ». Après la Révolution française, le château passe dans les mains de plusieurs propriétaires parmi lesquels les époux Grandjean-Verlaine. En 1844, ceux-ci vendent la propriété à Monseigneur Dehezelle, évêque de Namur qui en confie l'occupation à la Congrégation des Frères des Ecoles Chrétiennes afin d'y ouvrir le collège « Saint-Joseph ». L'ensemble bâti subit alors de nombreuses transformations et de nouvelles ailes sont adjointes à l'ancien corps de logis. Une gravure de H. Joffroy (1890) destinée à illustrer l'ouvrage de Tandel montre le château et les jardins à cette époque. L'état actuel remonte au tournant du XIXe et du XXe siècles. La composition paysagère est centrée sur un plan d'eau aux formes souples. De part et d'autre, un ruisseau serpente au travers du parc. Une cascade en rocaille, aujourd'hui asséchée, un pavillon et quelques passerelles en rocaille ou en bois, ombragées sous les frondaisons d'arbres séculaires, constituent l'attrait principal de cette modeste composition paysagère.

Description

Éléments architecturaux : L'ancienne cour d'honneur est bordée à rue par un muret en pierre soutenant des grilles récentes. À chaque extrémité, les entrées sont marquées par des piliers massifs en pierre. Au bord du plan d'eau, pavillon hexagonal (colombier ou volière) fermé sur trois côtés par des murs en brique et sur les trois autres par des châssis de bois grillagés reposant sur un soubassement de béton. Le pavillon est couvert d'une toiture d'ardoise à six pans coiffée d'un lanternon aveugle et percée en façade d'une lucarne surmontant une petite porte en bois.

Éléments végétaux : Dans la cour d'honneur marquant les angles du bassin, un genévrier (Juniperus scopularum 'Skyrocket') et deux ifs taillés en boule (Taxus baccata). À l'ouest, de beaux sujets environnent les plans d'eau, les ruisseaux et les cascades. parmi ceux-ci : des ifs (Taxus baccata), un massif d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), un tilleul argenté (Tilia tomentosa), plusieurs hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), des tilleuls d'Europe (Tilia x europaea) et des tilleuls à grandes feuilles (Tilia platyphyllos), des marronniers d'Inde (Aesculus hippocastanum), un chêne sessile (Quercus petraea), un cyprès (Chamaecyparis pisifera), une belle boule de buis (Buxus sempervirens), trois érables panachés (Acer platanoides 'Leopoldii') et une belle cépée de frêne à trois troncs (Fraxinus excelsior). Plus à l'ouest, un massif arboré plus récent comprend quelques érables sycomores (Acer pseudoplatanus), un séquoia (Sequoia sempervirens), un marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum) et une charmille (Carpinus betulus) conduite en berceau sur une armature métallique.

Potager : Au sud, une surface occupée par une pépinière didactique et par des zones de cultures accompagnées de plusieurs serres, abritait jadis un espace potager.

L'eau : Un large plan d'eau réniforme aux berges en pierre partiellement conservées, occupe le centre de la composition, prolongé par deux étroits bras d'eau. Un îlot arboré agrémente la scène. Plusieurs passerelles en bois et un pont en rocaille permettent de franchir les étranglements des bras d'eau. Au nord-est du plan d'eau, sous une belle cépée de frêne subsiste un muret en rocaille autrefois animé par une cascade. Au centre de l'ancienne cour d'honneur, grand bassin à margelle en pierre de forme rectangulaire aux angles incurvés.

État de conservation : Aucun aménagement antérieur au XIXe siècle - relevés par Saumery et relatés parTandel - ne subsiste. Réaménagé dans la seconde moitié du XIXe siècle, lors de la création du collège, le parc subit des transformations pour les besoins scolaires (nouvelles ailes, cours de récréation, serres). Certains axes anciens sont néanmoins conservés. Quelques arbres et le plan d'eau témoignent d'un réaménagement au tournant du XIXe et du XXe siècle.

Maintenance : Siège d'une école d'horticulture, le parc bénéficie de soins attentifs et réguliers conduits sur les végétaux et les cheminements. Les nombreux arbres et arbustes sont étiquetés. Les berges du plan d'eau central, le petit pavillon ainsi que la cascade en rocaille nécessitent une restauration. Le plan d'eau devrait également être curé.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 142/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 64/5 (Vivy) Impr. coul. 1933

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 64/5

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 64/5/2

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1738-1744, t. 3, p.14.
Vue du château de Saussure (Carlsbourg) en 1756. Gravure anonyme.
Vue du château de Carlsbourg en 1890. Gravure par H. Joffroy dans : TANDEL Emile, Communes luxembourgeoises. L'arrondissement de Neufchâteau, Arlon, 1889-1894, tome VI, p. 776-847.

Bibliographie

DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1738-1744, t. III, p.14-15.

TANDEL Emile, Communes luxembourgeoises. L'arrondissement de Neufchâteau, Arlon, 1889-1894, tome VI, p. 776-847.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : non communiquée

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2003-01-28

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : Paysager