Identification et description | |
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Nom du jardin | Jardins du Château de Mirwart |
Date de création | XVIIIe siècle ; vers 1764 ; XIXe siècle |
Province | Luxembourg |
Arrondissement | Neufchâteau |
Commune | Saint-Hubert |
Coordonnées | rue du Château, 276870, Mirwart |
Localisation | Latitude : 50.05538589999999 |
Longitude : 5.260361399999965 |
Implantée sur un éperon rocheux dominant la vallée de la Lhomme, la forteresse de Mirwart était, à ses origines, un des bastions de la ligne de défense du duché de Luxembourg et du comté de Chiny face au Royaume de France. Appartenant aux La Marck au XIVe siècle, la propriété passe successivement dans les mains des Croÿ et des Ligne avant d'échoir en 1703 à Godefroid-Ferdinand de Smackers, conseiller amodiateur des droits et des domaines royaux dans le Limbourg. Durant le XVIIe siècle, l'appareil défensif médiéval entourant la forteresse est démoli et remplacé par une succession de terrasses accueillant notamment un jardin de roses. En 1711, l'ancienne forteresse est rasée pour bâtir un nouveau château mais, en 1725, seul le corps central, d'une belle austérité classique, est édifié. En 1764, le château, enfin achevé, adopte un plan en U ouvert vers l'ouest et marqué aux angles par quatre tours cylindriques. Jean-Thomas de Smackers réorganise les abords de la propriété en élargissant les terrasses à l'avant, où il fait tracer des jardins réguliers agrémentés de plantes rares. En 1790, le château subit quelques dommages lors de bombardements avant d'être abandonné entre 1794 et 1798. Occupé un temps par la famille d'Hoffschmidt, le domaine est vendu en 1820 à Gabriel d'Artigues, propriétaire des verreries royales et impériales de Vonêche. Au XIXe siècle, la Société Forestière et Agricole, la baronne Marie-Philippine-Elisabeth de Wall d'Anthisnes, Jules-Pierre-André Darrigard et enfin, la famille von der Becke s'y succèdent. Différentes transformations sont apportées à l'ensemble castral par l'architecte Balat : le rehaussement de la tour sud-ouest, le cimentage de la façade de la cour intérieure du château et l'ajout de girouettes. À partir de 1950, la propriété (1344 hectares) acquise par la Province de Luxembourg est gérée par l'Administration des Eaux et Forêts. En 1978, d'importants travaux de restauration sont entrepris par la Communauté Française mais ceux-ci sont rapidement interrompus. L'ensemble reste alors à l'abandon pendant près de vingt ans. Durant cette période, erreurs de restauration, actes de vandalisme et absence d'entretien entraînent des dommages irréversibles à l'intérieur du château tandis que les jardins disparaissent sous une végétation incontrôlée. Depuis 1998, suite à la résiliation du bail emphytéotique liant la Province du Luxembourg à la Communauté Française, le bien est vendu à un propriétaire privé qui entame d'importants travaux de restauration et prend des mesures de sauvegarde pour les terrasses et les rares éléments conservés des jardins en terrasses qui ont malheureusement perdu leurs composantes végétales. Leur organisation est néanmoins préservée grâce au maintien des murs de soutènement, des escaliers, du bassin et des axes principaux. Une situation qui devrait permettre d'envisager une restauration future.
Éléments architecturaux : Un mur de soutènement en moellon de calcaire doublé d'un fossé cerne l'ensemble castral. Au pied du château s'étagent deux terrasses maintenues par des murs de soutènement en moellon de calcaire. Un escalier double les relie. À gauche du pont en pierre enjambant les anciennes douves, petite construction du XVIIIe siècle sur plan carré coiffée d'une toiture d'ardoises en pavillon. Appuyé contre le flanc sud de l'enceinte castrale, long corps de dépendances du XIXe siècle. À l'opposé, ancienne tour semi-circulaire dite « tour de Dinant » du XVIe ou du XVIIe siècle, récemment couverte d'une nouvelle toiture d'ardoise. À l'arrière, des volées d'escaliers bordées de balustrades en fonte du XIXe siècle, conduisent à la cour intérieure en terrasse.
Éléments végétaux : Dans la cour s'ouvrant à l'ouest, deux frênes communs (Fraxinus excelsior), un rare orme à feuille de charme (Ulmus carpinifolia), un érable plane (Acer platanoides). Au nord, un frêne pleureur (Fraxinus excelsior 'Pendula'). À l'est, une vieille haie de buis (Buxus sempervirens). Bordant l'axe d'entrée à l'est, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea').
Potager : Disparu. D'après les sources iconographiques, il était implanté à l'est du château et environné de vergers.
L'eau : Dans l'axe de la façade et au centre de la terrasse, bassin circulaire en pierre à haute margelle.
État de conservation : L'implantation des terrasses, les murs de soutènement, un bassin en pierre et quelques arbres séculaires constituent les derniers éléments subsistants des aménagements réalisés au cours du XVIIIe et du XIXe siècles.
Maintenance : Abandonné durant de nombreuses années puis objet de travaux inachevés, le site présente un état de dégradation avancé. Rachetée depuis 1998, l'enceinte castrale et les différents bâtiments annexes sont en cours de restauration.
Restauration : L'axe central menant au château sera prochainement replanté par une allée de hautes tiges.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 159/1
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 59/7 (Grupont) Impr. coul. 1933
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 59/7
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 59/7/3
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
La terre de Mirwart (…). Plan terrier entoilé, 1769 (A.E.A., Cartes et Plans).
Vue du château de Mirwart. Gravure de Lacquemin, 1841 (Bruxelles, Cabinet des Estampes,
n° 90033).
Vue du château de Mirwart. Gravure anonyme, vers 1850.
Le château de Mirwart. Gravure de E. Puttaert et Kellenbach, s.d. (Bruxelles, Cabinet
des Estampes, n° 90035) dans : TANDEL Emile, Communes luxembourgeoises. L'arrondissement de Neufchâteau, t. VI B, Arlon, 1893, p. 1096.
Le château de Mirwart sous la neige en 1900. Carte postale, éd. association sans but
lucratif Château de Mirwart.
D'OTREPPE Henri, Etude architecturale du château de Mirwart. Etude préalable à la restauration, RHAUR, 15 août 1992.
« Mirwart. Un château en péril », Maisons d'hier et d'aujourd'hui, n° 77, 1988, p. 2-21.
Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.
Intitulé du classement : Site
Éléments classés : alentours du château
Arrêté : 1978-12-27
Publié : oui
Superficie : 9 hectares (dont boisements)
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2003-02-01
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Classement : Site
Type de jardin : À la française