Implanté sur le flanc nord-ouest d'une crête surplombant de septante mètres la vallée de l'Ourthe, le château de Roumont a été construit en 1764 pour Henri-Ignace de Casaquy qui venait d'épouser Marie-Françoise Collard, fille unique de Pierre Collard, seigneur de Givroulle et mayeur de la Haute Cour de Wyompont. Descendant à la 6e génération d'un officier d'intendance de l'infanterie espagnole que Philippe II avait envoyé dans les Pays-Bas pour contrer les progrès du protestantisme, Henri-Ignace de Casaquy est échevin de La Roche et haut gruyer (administrateur) des tours impériales. Parmi ses possessions figure également le domaine de Vieux-Virton. La construction du château est terminée en 1764. Pillé à plusieurs reprises par les troupes autrichiennes en déroute avant d'être mis sous séquestre jusqu'en 1805, le domaine de Roumont comprenait alors 260 hectares répartis en bois de futaies, taillis, terres de culture et prairies ainsi que plusieurs fermes et étangs poissonneux. En 1875, les descendants Casaquy vendent le château et 156 hectares de terres à Victoire Delvaux, veuve de Charles Fabri. Son fils Alphonse Fabri effectue, vers 1908, de nombreuses transformations malheureuses aux bâtiments, la plupart corrigées par la suite à l'exception de la haute toiture de la tour droite et du long volume annexe accolé à cette tour vers l'ouest. Après lui, Henriette Desclée remodèle l'intérieur du château qu'elle lègue à son fils Stanislas de Halleux en 1947. Le château et le parc de 27 hectares sont finalement vendus en 1970 à la famille Tiberghien. L'état actuel du parc résulte des travaux que le couple y a entrepris depuis cette date. Les grands arbres témoignent quant à eux d'une plantation du début du XXe siècle que l'on doit sans doute attribuer à Henriette Desclée. Depuis la route, un porche en plein cintre ouvre de biais sur une vaste cour intérieure cernée d'un ensemble de bâtiments en moellons blanchis (corps de logis, dépendances basses et grange à l'ouest), gravillonnée et agrémentée d'un parterre de gazon surhaussé et borduré de pierre calcaire autour d'un puits à superstructure de bois coiffée d'une toiture d'ardoises à quatre pans. Quatre généreux hortensias à fleurs paniculées rehaussent ce petit ensemble tandis que des rosiers grimpants et des glycines décorent les murs blanchis de la cour. Deux topiaires de buis en boule flanquent l'entrée du corps de logis formé d'un élégant volume en double corps de cinq travées, harpé aux angles, dont la travée centrale est couronnée d'un petit fronton triangulaire. La façade arrière, tournée vers le parc et la vallée, présente une même ordonnance cantonnée de deux imposantes tours carrées de trois niveaux coiffées de toitures d'ardoises pyramidales, piquées de girouettes aux armes des Halleux. Devant l'habitation, les surfaces enherbées descendant vers la vallée de l'Ourthe sont plantées de quelques groupes d'arbres ménageant deux longues perspectives au-delà d'une ceinture boisée en direction des plateaux verdoyants de la vallée et de la forêt d'Ardenne. Quelques groupes d'arbres plus anciens et une courte allée accompagnent l'entrée ouest de la propriété. Depuis les années 1970, de nouvelles plantations fleuries agrémentent les abords directs de la façade du château et du long volume annexe jouxtant la tour droite.