Éléments architecturaux : Un haut mur de clôture en pierre calcaire locale délimite la propriété vers l'ouest et le nord. À hauteur du portail d'entrée ouest, le mur d'enceinte s'incurve pour accueillir une grille et des panneaux ouvrants fixés à des piliers sur une petite avant-cour. À gauche de l'entrée se tient un puits. Dans l'axe de l'entrée, fermant la cour à l'ouest, s'élève une tour-colombier (1763), couverte d'une toiture en pavillon à bulbe terminé par une petite flèche hexagonale. Le portail en anse de panier donne accès à la basse-cour. De part et d'autre de cette tour-colombier s'étirent deux bâtiments d'habitation du XIXe siècle dont les murs jointifs à la tour reproduisent la concavité du mur de clôture. La basse-cour est bordée sur deux côtés par le logis de ferme et par des dépendances (1763), couvertes d'un crépis blanc sous des bâtières d'ardoise. Un muret surmonté de panneaux grillagés, finement ouvragés, sépare la basse-cour de la demeure seigneuriale. Deux piliers à refends (récemment remontés) surmontés d'une urne en fonte, soutiennent un panneau fixe de développement triangulaire. La cour d'honneur est fermée à l'est par les dépendances seigneuriales (1749) réunissant écuries, garage, billard et chapelle domestique. En face, un muret en pierre, également surmonté de panneaux grillagés fixés entre de minces piliers en pierre, isole la cour d'honneur du jardin régulier. De hauts piliers surmontés d'urnes lithiques soutiennent les deux panneaux ouvrants d'une grille ouvragée, surmontée d'un panneau fixe triangulaire. Ce bel ouvrage de fer forgé, aux motifs en courbe et contre-courbe, est une œuvre du milieu du XVIIIe siècle, contemporaine du jardin qu'il précède. Un mur de soutènement en pierre retient la terrasse du jardin régulier. Un escalier en pierre relie ce jardin au parc paysager qui se développe en contrebas. Dans le parc, maisonnette d'enfant en blocs de béton construite en 1938.

Éléments végétaux : Les sujets les plus remarquables se trouvent dans la partie paysagère et relèvent, pour la plupart, de la création du parc en 1840. Parmi ces « champions de Belgique », on peut citer un remarquable frêne américain (Fraxinus americana), un frêne à bois jaune (Fraxinus excelsior 'Jaspidea'), un orme à feuilles de charme panaché (Ulmus carpinifolia 'Variegata'), un thujopsis (Thujopsis dolabrata) ramené de Baden-Baden et un étonnant sapin de Norvège fourchu ou sapin commun (Picea abies 'Virgata'). D'autres essences méritent également que l'on s'y intéresse dont un magnolia à feuilles acuminées ou arbre aux concombres (Magnolia acuminata) aux fruits étonnants, un autre magnolia (Magnolia x soulangiana), plusieurs sapins communs (Picea abies) qui jalonnent les sentiers de promenade, un curieux épicéa déployant de longues branches retombantes (Picea abies 'Cranstonii'), un pin flexible (Pinus flexilis) en provenance des Etats-Unis, un platane d'Orient (Patanus orientalis), un peuplier grisard ou picard près de l'étang (Populus x canescens), un ptérocaryer du Caucase (Pterocarya fraxinifolia), plusieurs wellingtonias (Sequoiadendron giganteum), un magnifique tilleul à feuille laciniée (Tilia platyphyllos 'Laciniata'), quelques hêtres pourpres (Fagus sylvatica'Atropurpurea'), un beau cryptomeria (Cryptomeria japonica) ramené également de Baden Baden en 1940, quelques chênes pédonculés (Quercus robur), un tilleul américain (Tilia americana), des tulipiers de Virginie (Liriodendron tulipifera) et un intéressant tilleul (Tilia platyphyllos) en variété naine. Une autre curiosité de la propriété est la profusion de fruitiers, principalement des poiriers (Pyrus sp) conduits en contre-espaliers dans le jardin régulier et en espaliers le long des murs de la ferme et des dépendances. Dans le jardin régulier, richement coloré de plates-bandes herbacées, de nombreuses corbeilles et segments de haies basses sont constitués de buis (Buxus sempervirens). Dans le fond de cet espace de culture, une belle charmille conduite en berceau (Carpinus betulus) plantée au début du XXe siècle, atteint près de 50 mètres de longueur.

Potager : Actuellement, une partie du jardin régulier de la terrasse ouest est traitée en zone de culture, divisée en carrés soulignés de haies basses doubles de buis. Des fruitiers en contre-espalier bordent les axes du jardin et les carrés de culture. Dans le fond de la terrasse, un nouveau verger a été planté dans les années 1990. Le long du mur nord, quelques pieds de vignes sont disposés de part et d'autre d'une remise à outils tandis que l'entrée de la tour-colombier et les murs de la ferme sont garnis de beaux fruitiers palissés.

L'eau : À l'est du château, s'étire un plan d'eau étroit formant canal, alimenté par des sources. À la croisée des axes divisant le potager, un bassin en pierre cerné d'une margelle ourlée, aux profils chantournés, a été remblayé dans les années 1950 ; il était autrefois animé d'une fontaine centrale.

État de conservation : La distribution du jardin régulier, établi au milieu du XVIIIe siècle sur la terrasse ouest de la demeure, a été maintenue autour de de huit parterres carrés traversés par deux axes perpendiculaires, encadrant un bassin central. Toutefois, depuis le XIXe siècle, certains carrés ont été réaffectés en planches de culture et complétés de fruitiers en contre-espalier. Seuls, deux parterres en broderies de buis, sont maintenus à l'entrée du jardin. Peu avant les années 1940, les rosiers plantés dans les corbeilles de buis sont remplacés par des plantes herbacées et les sentiers, autrefois gravillonnés, sont convertis en allées gazonnées. Le bassin placé à la croisée des axes a été comblé dans le courant des années 1950. Au début du XXe siècle, une charmille conduite en berceau longeait le mur ouest de la terrasse, conduisant au sud, à une porte dissimulée s'ouvrant sur une promenade dans le parc. En 1997, le carré jouxtant l'allée centrale sur la gauche a été restauré à l'identique. En 2001, les piliers d'entrée séparant la basse-cour de la cour d'honneur, ont dû être remontés après un accident de charroi. Dans le parc paysager, jadis parcouru de nombreux sentiers, quelques grands arbres ont été fauchés par les tempêtes de 1990.

Maintenance : La simplification progressive de la composition du jardin et du parc permet de concentrer les efforts d'entretien sur le maintien des structures végétales (les nombreuses haies de buis et les charmilles) et sur les taillis ornementaux des fruitiers. Suite aux tempêtes des années 1990, privant le parc de nombreuses essences séculaires, de nouvelles plantations d'essences peu courantes ont été introduites afin de perpétuer les intentions du commanditaire Ferdinand de Marches. Le plan d'eau, dont les berges présentent quelques affaissements, appelle un curage et une remise en valeur.