Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc Siville |
Nom ancien | Maison Siville |
Date de création | 1820 et 1830 ; 1996 - 2000 |
Province | Luxembourg |
Arrondissement | Bastogne |
Commune | Bastogne |
Auteur/ Créateur | Architecture et Aménagement, bureau d'études à Bastogne (1996-2000) |
Coordonnées | rue des Scieries6600, Bastogne |
Localisation | Latitude : 49.9992676 |
Longitude : 5.716611599999965 |
En 1752, Adam Siville II, originaire de Soiron et ancien Lieutenant au Régiment d'Infanterie de Ligne, investi du titre de Receveur des Fers de la Province du Luxembourg, s'installe dans la ville de Bastogne. Après de nombreux procès avec la Ville, le comptoir s'agrandit et est prolongé par la construction de la Maison Siville, vers 1776. Cet ensemble bâti constitue une des premières extensions extra-muros implantées sur les « aysances » de la Ville de Bastogne, alors dénommée 'Pré de la Ville ». La carte figurative de 1801 dressée par le géomètre-arpenteur Delwiche - qui deviendra, quelques années plus tard, bourgmestre de la ville - permet de rendre compte de l'occupation des lieux. Il y est fait mention, entre autres, d'une maison d'habitation, d'une cour adjacente servant au dépôt des fers, de jardins et de petits enclos au sud de la bâtisse le tout couvrant une superficie de plus de 6,6 hectares. Une aquarelle de 1840 montre la demeure : une grosse bâtisse de style traditionnel en brique crépie et coiffée d'un toit d'ardoise à la Mansart complétée de différents bâtiments annexes s'articulant autour d'une cour pavée. L'ensemble est clôturé par un mur en brique interrompu par deux panneaux en fer forgé ouvrant sur un parc paysager. Entre 1820 et 1830, Jean-Henri Siville fait appel à des jardiniers pour y aménager un parc d'agrément où des sentiers de promenade sinueux traversent de belles et longues pelouses ondoyantes ponctuées de quelques bouquets d'arbres. Le parc est entouré d'une belle ceinture végétale comprenant notamment un acacia planté en 1830. Durant l'offensive von Rundstedt de l'hiver 1944-45, le parc est saccagé par des bombardements et de nombreux arbres sont abattus pour fournir du bois de chauffage à la population. En 1946, la maison et les dépendances, fortement détériorées, sont rasées. Le 6 juillet 1948, afin d'éviter l'installation sur le site d'une Ecole de l'Etat, le Conseil Communal de la Ville de Bastogne décide de prendre les lieux en location « pour y créer une plaine de jeux pour les enfants de la ville toute entière ». Mais en raison d'importantes difficultés financières, la Ville de Bastogne abandonnera ce projet pendant 45 ans, laissant le parc livré à la nature et aux dépôts clandestins. En 1995, cependant, la Ville de Bastogne, toujours en quête d'espaces verts, achète environ deux hectares de la propriété pour y créer enfin un parc public. Le projet d'étude bastognard confié au bureau « Architecture et Aménagement » est réalisé en deux phases. La première est entamée dès 1996. Après nettoyage et modelage des pelouses, un bassin sinueux donnant naissance à un ruisseau est créé dans la partie basse du parc (au sud-ouest) afin de sensibiliser le promeneur au biotope aquatique. Vers l'est, un petit jardin régulier, planté de buis et de topiaires variés placés sous l'ombrage de berceaux de verdure, est réservé aux plantes médicinales et alimentaires. Ce dernier compose le niveau inférieur d'une composition étagée mise en place entre 1998 et 2000 sur quatre terrasses. La terrasse supérieure, traitée en agora, est dominée par un kiosque à musique formant belvédère sur l'ensemble du parc. Les deux terrasses médianes sont respectivement occupées par un jardin de roses de composition similaire au jardin de plantes médicinales et par un labyrinthe en if intégrant un orme pleureur, dernier témoin du parc originel. Les angles sud de ces deux terrasses sont occupés chacun par une pergola double. Ces aménagements réguliers en terrasse constituent un anachronisme dans un parc délibérément paysager. Toutefois, la qualité de la composition et les investissements consentis par les Services communaux dans la diversité des aménagements font de ce parc public un lieu de promenade, de rencontre, de délassement et de découverte, particulièrement apprécié.
Éléments architecturaux : Le côté nord-est du parc est bordé par un haut mur de soutènement en moellons de calcaire contre lequel s'étagent, perpendiculairement, quatre terrasses. Une vaste salle polyvalente a été aménagée sous la terrasse supérieure, retenue par un haut mur de soutènement en pierre. Dans l'angle sud de la terrasse supérieure se tient un kiosque à musique, implanté lors de la seconde phase d'aménagement du parc, entre janvier 1998 et juin 2000. À l'angle sud des terrasses médianes ont été implantées, entre 1996 et 1998, deux pergolas en bois. La roseraie et le jardin de plantes médicinales, sont, tous deux, des berceaux de verdure.
Éléments végétaux : Le parc, ouvert au public depuis 1997, compte encore de nombreux arbres relevant de la campagne de plantation initiale de la propriété. Parmi ceux-ci, de nombreux marronniers d'Inde (Aesculus hippocastanum), des tilleuls (Tilia platyphyllos), des hêtres verts (Fagus sylvatica) et pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), des chênes pédonculés (Quercus robur), des érables sycomores (Acer pseudoplatanus), une belle cépée de douglas (Pseudotsuga menziesii), deux peupliers picards (Populus x canescens) et un orme pleureur (Ulmus glabra 'Camperdownii'), aujourd'hui intégré dans un labyrinthe en if (Taxus baccata). Parmi les aménagements récents, outre le labyrinthe : de nombreuses corbeilles de buis (Buxus sempervirens) accueillent des collections de rosiers (Rosa sp.) ou de plantes médicinales et des alignements d'érable boule (Acer platanoides 'Globosum').
L'eau : Deux bassins de fontaine rectangulaires à margelle de pierre occupent les extrémités de la roseraie et du jardin de plantes médicinales. Dans la partie basse du parc, un petit plan d'eau aux contours souples est aujourd'hui traité en zone d'intérêt écologique.
État de conservation : Une petite partie de la ceinture végétale s'étendant de l'ouest à l'est ainsi que l'agréable modelé des zones enherbées sont les principaux éléments conservés du dispositif mis en place 1820 et 1830. En 1946, la maison Siville, ses dépendances, dont plusieurs serres fortement abîmées lors de l'offensive allemande de 1944, ont été rasées ; seules, quelques portions de murs partiellement écroulés de l'ancienne cour sont encore visibles. Lors de la première phase d'aménagement du parc ouvert au public (1996), de nombreuses essences de la lisière nord - malheureusement non répertoriées - ont été abattues ; seul un orme pleureur a pu être sauvé.
Maintenance : Laissé à l'abandon durant de nombreuses années, le parc de la maison Siville, a fait l'objet de dépôts sauvages de tout ordre. Dès 1996, une vaste campagne de nettoyage suivie d'aménagements, dès 1996, ont permis de rendre tout son attrait à ce parc situé au cœur de la ville de Bastogne. Une fermeture de nuit et un suivi continu assuré par le Service d'entretien de la Ville garantissent la préservation du caractère d'agrément du parc.
Projet de restauration : Le rachat par la Ville de Bastogne de la ceinture végétale au sud - comptant encore quelques belles essences - constituera la troisième phase d'aménagement du parc. Architecte paysagiste : Jacques Windeshausen, bureau Architecture et Aménagement à Bastogne.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 199/2
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 65/3 (Bastogne) Impr. coul. 1898
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 65/3
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 65/3/2
Autre(s) source(s) cartographique(s) : Carte figurative et plan de l'arrondissement de Bastogne, relevés parcellaires section D. Marvic. Delwiche, géomètre-arpenteur, 1801 (A.E.A., Cartes et Plans).
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
La Maison Siville. Aquarelle anonyme, 1840 (coll. Famille Siville).
« Bastogne - rue du Sablon et Maison Siville ». Carte postale, éd. Schumaker, s.d.
(cachet postal 1911) (coll. Fergloute).
VANNERUS Henri, Notice généalogique sur la Famille Siville de Bastogne (1705-1913). La Maison Siville, Malines, 1913.
Publié : oui
Superficie : environ 2 hectares
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2003-02-16
Statut du jardin : privé
Accueil du public : ouvert au public
Type de jardin : À la française