Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc Privé « Les Glaieuls » |
Nom ancien | Château des Abbyes |
Nom ancien | Monastère des Abis |
Date de création | XIXe siècle |
Province | Luxembourg |
Arrondissement | Neufchâteau |
Commune | Paliseul |
Coordonnées | Beth, 56852, Opont |
Localisation | Latitude : 49.9355975 |
Longitude : 5.119593399999985 |
Au Xe siècle, les villages d'Our, Opont, Beth et Frêne forment la « Seigneurie des Abys », dépendance des abbayes de Saint-Hubert et de Stavelot, mentionnée comme telle pour la première fois au XIIe siècle. Plusieurs seigneurs issus d'illustres familles telles les Mérode, Groesbeeck et Berlo s'y succèdent jusqu'au vicomte de Namur d'Elzée en 1809. L'ensemble comprend alors 315 hectares de terre. À partir de 1829, diverses activités économiques (huilerie, brasserie, scierie) se développent dans les annexes et perdurent jusqu'en 1871. En 1873, à la vente des biens par le comte de Gourcy, la propriété est divisée. Dix hectares de terrain sont rachetés par l'ordre de la Visitation du couvent de Moselweis, comprenant, selon un acte de vente, outre le château, les écuries et hangars, les jardins et les pelouses, les étangs et les légumiers et une maison de garde et plusieurs vergers d'une contenance totale de 750 fruitiers. Après de nombreux travaux réalisés dans le château et la construction du mur de clôture, la congrégation prend possession des lieux en 1875. Le « monastère des Abis » abrite un couvent et un pensionnat. En 1889, quelques terrains extérieurs comprenant des bosquets, un étang et plusieurs jardins sont annexés à l'ensemble. L'école ferme ses portes en 1914 mais la congrégation occupe le site jusqu'en 1958. Durant ces 85 ans d'occupation, quelques aménagements sont réalisés dans le parc : un jardin de cloître, un calvaire et une grotte. En 1958, la propriété est mise en vente et morcelée. Le château est racheté par un entrepreneur qui rase le château, ne conservant que deux tours des XVIIe ou XVIIIe siècle, entre lesquelles il fait construire une grosse demeure bourgeoise. Le parc est totalement laissé à l'abandon jusqu'en 1983, lorsque l'association sans but lucratif « Aide discrète à l'enfance défavorisée » y ouvre un établissement d'accueil. Consciente de l'intérêt historique et botanique du parc, l'association sans but lucratif concentre une partie de ses activités à la restauration et au maintien des éléments anciens. Cet ensemble paysager se distingue notamment par un relief vallonné et des perspectives sinueuses encadrées de massifs arborés. Des sentiers de promenade et des allées plantées rejoignent l'un ou l'autre élément conventuel (grotte, calvaire…) et quelques belles scènes aquatiques (cascade, ruisseau, plan d'eau). Depuis 2000, le potager-fruitier a été replanté d'une centaine de variétés anciennes de fruitiers conduites et taillées selon les formes traditionnelles de l'arboriculture fruitière.
Éléments architecturaux : La propriété est entourée d'un mur d'enceinte en pierre calcaire protégé sous un glacis de tuiles. Dans le mur séparant le potager de l'ancien cimetière de la communauté est intégré un pavillon, sans doute une ancienne remise. La petite construction rectangulaire en schiste, coiffée d'un toit d'ardoise à quatre pans, s'ouvre vers le jardin par une porte et deux fenêtres en ogive. En bordure du plan d'eau, grotte mariale en gros blocs de pierre réalisée en 1890 par le décorateur allemand Rietzler. Au nord, dans les prairies, subsistent les derniers vestiges de l'ancien château.
Éléments végétaux : Depuis l'entrée au nord, en empruntant le chemin de ceinture vers le sud, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos), un tilleul pleureur (Tilia petiolaris), un marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum), un massif d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et quelques épicéas (Picea abies). Bordant la propriété au sud, quelques hêtres (Fagus sylvatica), sapins blancs (Abies grandis) et trois érables sycomores (Acer pseudoplatanus) agrémentés de buis (Buxus sempervirens) à leur pied. Dans la zone boisée au sud et à l'ouest, bordant les sentiers, alignement de vieux frênes communs centenaires (Fraxinus excelsior) et d'autres essences forestières dont les mélèzes d'Europe (Larix decidua), des chênes sessiles (Quercus petraea) et pédonculés (Quercus robur) et des charmes (Carpinus betulus). Proche de la cascade, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), quelques buis (Buxus sempervirens), des houx (Ilex aquifolium), un épicéa (Picea abies), un érable sycomore (Acer pseudoplatanus) et un frêne commun (Fraxinus excelsior). Près de la grotte, de nombreux aulnes glutineux (Alnus glutinosa), des châtaigniers (Castanea sativa), un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et de vieux frênes communs centenaires (Fraxinus excelsior). Bordant la propriété à l'ouest, un tilleul (Tilia platyphyllos), un tilleul à feuilles cordées (Tilia cordata), un massif de hêtre (Fagus sylvatica).À l'ouest, calvaire ceinturé par une plantation de trois cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana). Séparant le plan d'eau de l'espace potager, longue allée d'épicéas (Picea abies) plus que centenaires. À l'est, deux vieux charmes (Carpinus betulus).
Potager : Au nord-ouest du château, l'ancienne surface de culture conserve son mur d'enceinte mitoyen avec le cimetière de la communauté. Un petit pavillon de jardin inséré dans le mur nord pourrait être une ancienne orangerie. L'espace légumier, fortement réduit, est encore partiellement cultivé. Un nouveau verger d'essences anciennes et variées, planté en 2000, occupe le reste de la surface.
L'eau : Bordant le potager, un vaste plan d'eau de forme ovale, alimenté par plusieurs sources, est agrémenté d'une petite île. Durant la période d'occupation des lieux par l'ordre religieux, ce plan d'eau a servi de bassin de natation et une cabine de bains avait été installée sur l'île, accessible par une passerelle en bois dénommée « le pont des canards ». À l'angle nord-est, on devine les fondations d'un ancien embarcadère. Depuis ce plan d'eau, quelques écoulements animent les zones boisées et alimentent, entre autres, un petit bassin rectangulaire précédé d'une cascade. Plus loin, un bras d'eau traverse des surfaces enherbées avant de rejoindre un autre plan d'eau aux formes souples et margelles en schiste - probablement un ancien vivier -, aujourd'hui hors propriété.
État de conservation : Les viviers et le potager sont les seules traces de jardins antérieurs au XIXe siècle. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la propriété « les Abbys » est morcelée, le château et les alentours sont acquis en 1874 par la congrégation religieuse des Visitandines qui ajoute dans le parc préexistant quelques éléments liés au culte catholique (grotte mariale, calvaire) et aux besoins scolaires (cabine de bains). En 1958, le château est rasé à l'exception de deux tours. Le parc, livré à lui-même, retourne à l'état sauvage. Depuis 1983, l'association sans but lucratif propriétaire des lieux consacre des efforts à la restauration du parc et de ses éléments constitutifs.
Maintenance : Depuis les années 1983, la propriété, bien que réduite, retrouve progressivement son caractère. Comptant encore quelques belles essences séculaires, le parc a fait l'objet d'importants travaux de replantation, de dégagement et de nettoyage du plan d'eau et de ses bras d'alimentation. Depuis mai 2002, le vaste plan d'eau (nord-ouest) a été vidé et curé. Le verger a été regarni d'anciennes variétés bien acclimatées dans la région. Les sentiers sinuant en sous-bois nécessitent d'être retracés et réempierrés.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 142/2
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 64/2 (Redu) Impr. coul. 1898
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 64/2
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 64/2/3
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Cartes postales montrant le parc à l'époque du pensionnat, vers 1900 (Coll. Les Glaïeuls
association sans but lucratif).
DUBOISDENGHIEN J., « Les origines des Abis et la vie des visitandines de 1874 à 1958 » In : Les cahiers des Abbys, n° 1, Opont, association sans but lucratif les Glaïeuls, 1997.
DUBOISDENGHIEN J., « Les fruits des Abbys », Les cahiers des Abbys, n° 4, Opont, association sans but lucratif Les Glaïeuls, 2001.
DUBOISDENGHIEN J., « De blanc ou de noir … Vie et principes à l'intérieur du Monastère », Les cahiers des Abbys, n° 6, Opont, association sans but lucratif les Glaïeuls, 2002.
TANDEL Emile, Communes luxembourgeoises. L'arrondissement de Neufchâteau, t.VI B, Arlon, 1889-1894, p. 944-951.
Publié : oui
Superficie : 9 hectares
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2003-01-31
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager