Identification et description | |
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Nom du jardin | Jardin du Château de Recogne |
Province | Luxembourg |
Arrondissement | Bastogne |
Commune | Bastogne |
Auteur/ Créateur | Jos Schmidli, paysagiste luxembourgeois (ou allemand) |
Coordonnées | Recogne, 27-286600, Recogne |
Localisation | Latitude : 50.04932749999999 |
Longitude : 5.741013500000008 |
Autrefois occupée en partie haute du site par une ferme-château mentionnée dès 1460, la propriété passe aux mains de différentes familles avant d'entrer dans la Maison d'Hoffschmidt en 1715. La partie basse comprend alors trois étangs carrés environnés de pâturages. En 1840, la limite nord de la propriété est fermée par un mur d'enceinte accompagné d'un petit logis. Quatre années plus tard, un château est édifié au sommet du versant opposé à la ferme par l'architecte Charles Bovie (ou Bovy) de Marche. Le bâtiment de style néoclassique est flanqué de deux annexes identiques abritant une remise à voitures et un bâtiment de service, reliées au château par des grilles. Un fournil, une volière et un chenil voisinant avec un if âgé d'environ 400 ans complètent l'ensemble réservé au personnel de maison. À la même époque, Constant d'Hoofschmidt, Ministre des Travaux publics et des Affaires Etrangères, fait appel au paysagiste Jos Schmidli pour dresser un plan d'aménagement des abords de sa propriété. Ce dernier transforme les lieux en parc romantique, peu courant dans cette région au climat rude. Deux des trois étangs occupant la partie basse sont réunis et leurs contours sont assouplis. Le grand plan d'eau ainsi formé du centre de la composition est agrémenté d'une île rejointe par une passerelle métallique qui sera, quelques années plus tard, complétée d'un second pont, permettant de prolonger la promenade. Depuis les sentiers courbes traversant des pelouses au modelé souple, ponctuées de belles essences, le paysagiste organise la découverte progressive du site en traçant neuf axes de perspective cadrés sur des éléments ornementaux : cascade, fontaine ou corbeilles de fleurs. D'après le plan de 1844, ces échappées sont encadrées de massifs plantés (dahlias, rhododendrons, azalées, bambous, rosiers du Bengale ou hybrides de thés). Cette belle composition paysagère est simplifiée au fil des années et subit quelques dégâts lors de l'Offensive von Rundstedt, entraînant notamment la disparition d'une partie importante de la ferme et du potager voisin. Dans les années 1970, les sentiers sont progressivement désaffectés et enherbés et les nombreuses corbeilles fleuries sont supprimées. Une partie de la strate arborée du parc est condamnée par les tempêtes des années 1990. D'importants travaux de plantation et de consolidation des plans d'eau entamés en 2002, participent aujourd'hui à la sauvegarde du caractère original de ce parc paysager du milieu du XIXe siècle.
Éléments architecturaux : Au sommet du versant est opposé au château, se développe une vaste exploitation agricole s'articulant autour d'une cour, dont les plus anciens bâtiments remontent au XVIIIe siècle. Plusieurs d'entre eux ont été reconstruits après 1945, suite à l'Offensive von Runsdedt. La propriété est bordée par un mur de clôture en moellons calcaires sur les côtés nord et ouest. Dans le mur nord, à hauteur du château, deux piliers à refends en pierre flanquent une grille en fer forgé à deux panneaux ouvrants. À l'angle sud-ouest, le mur décrit une courbe à l'approche d'une allée d'accès marquée par deux piliers en moellon de calcaire. L'ancienne maison du jardinier, construite vers 1840, est intégrée dans le mur d'enceinte nord. À droite du château, adossé au mur d'enceinte, un ensemble de dépendances comprenant un ancien fournil, une volière et un chenil. De part et d'autre du château, deux volumes néoclassiques enduits et blanchis rythmés en façade de trois arcades et couverts de toitures d'ardoise à croupettes abritaient autrefois garage et bâtiment de service.À quelques distances du château, une longue construction de bois édifiée vers 1890 accueillait des animaux de basse-cour. La façade avant est constituée de panneaux de rondins aux motifs géométriques variés.
Éléments végétaux : Au nord du château, près du fournil, remarquable if (Taxus baccata) âgé de près de 400 ans. Non loin, un tilleul à grandes feuilles (Tilia grandifolia), un érable champêtre solitaire (Acer campestre) et un châtaignier (Castanea sativa). Le long du sentier reliant le château à la maison du jardinier, quelques fruitiers. Proche de celle-ci, un frêne commun (Fraxinus excelsior) et un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Près de l'ancienne basse-cour (1890), un imposant massif de rhododendron (Rhododendron ponticum), un tilleul (Tilia platyphyllos), un érable sycomore (Acer pseudoplatanus), un cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica). Plus au sud-ouest, deux hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') dépérissants et un frêne commun (Fraxinus excelsior). Non loin du plan d'eau supérieur, un hêtre vert (Fagus sylvatica) et un chêne sessile (Quercus petraea). Sur l'île, massifs de rhododendron (Rhododendron ponticum).
Potager : Jouxtant la ferme, à l'angle nord-est, en partie haute de la propriété, vaste espace légumier maintenu en culture. Autrefois entièrement muré et flanqué de deux pavillons d'angle au nord, il était divisé en huit planches de culture, réduit à six peu avant la Première Guerre. Quelques fruitiers palissés sont conduits sur les murs sud et est.
L'eau : En partie basse du parc (à l'est), deux plans d'eau aux formes sinueuses alimentés par des sources sont reliés par un petit ruisseau sur lequel est jeté un pont à tablier droit. L'étang inférieur est agrémenté d'une petite île accessible par deux belles passerelles à tablier de bois courbe, bordées de rambardes en fonte finement ouvragées constituées de panneaux à motifs géométriques intégrant des têtes d'animaux fantastiques.
État de conservation : Deux plans respectivement datés 1939 et 1951 permettent de comprendre l'évolution du parc depuis sa création en 1844 par Jos Schmidli. Les premières modifications sont effectuées à la fin des années 1930. Les huit parcelles du potager sont réduites à six tandis que le mur ouest et le pavillon d'angle nord-ouest sont démolis en 1944 durant l'Offensive von Rundstedt. À cette époque, une cabine de bain dotée d'une douche chauffée jouxtait le bassin supérieur. Dans les années 1970, les sentiers courbes qui ceinturaient les espaces gazonnés sont supprimés ainsi que plusieurs parterres et corbeilles de fleurs qui formaient avant-scène aux longues perspectives paysagères. À la même époque, les grilles reliant les deux corps de dépendances séparant le parc de la partie réservée au personnel sont démontées. En 1990, les tempêtes causent la disparition de belles essences dont plusieurs tilleuls à feuilles laciniées et un remarquable chêne d'Amérique. Le plan de 1844 fait encore mention de plusieurs éléments dont il ne reste aucune trace, laissant supposer que certains sont restés à l'état de projet (une fontaine, des massifs de bambous et une cascade).
Maintenance : Les modifications importantes opérées dans les années 1970 ont considérablement simplifié l'entretien désormais limité à la maintenance des larges espaces gazonnés. Mais, l'absence de renouvellement des plantations depuis la création du parc et les dégâts encourus lors des tempêtes de 1990 ont fort dévalué l'intérêt du parc. D'autant que les arbres de haute-tige toujours en place présentent un état sanitaire inquiétant. Un programme de plantation a enfin été initié depuis quelques années et fin 2002, le bassin supérieur envahi sous la broussaille et dont les berges s'éventraient, a été entièrement restauré.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 198/2
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 60/7 (Longchamps) Impr. coul. 1897
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 60/7
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 60/7/2-4
Autre(s) source(s) cartographique(s) :
« Plan d'un Gardun d'Hoffschmidt Commissaire à Bastogne ». Plan aquarellé et légendé,
échelle 1/150 par Jos Schmidli, décembre 1844 (Archives du château).
Recogne. Plan des canalisations souterraines. Plan crayonné, échelle 1/1000, 1er mai
1939 (Archives du château).
Recogne. Plan des canalisations souterraines. Plan crayonné, échelle 1/1000, 23 février
1951 (Archives du château).
FERGLOUTE R., Mémoire en images, Bastogne, Editions Alan Sutton, 1998, p. 80.
Publié : oui
Superficie : 3,50 hectares
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2003-02-16
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager