Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Roumont |
Date de création | seconde moitié du XIXe siècle ; vers 1910 ; vers 1987 |
Province | Luxembourg |
Arrondissement | Neufchâteau |
Commune | Libin |
Auteur/ Créateur | Philippe de Boncourt (1987) |
Coordonnées | route de Libin, 26890, Ochamps |
Localisation | Latitude : 50.0140796 |
Longitude : 5.266570499999943 |
Entre 1850 et 1860, Monsieur Quarré de Farciennes acquiert les terres de Roumont à Ochamps. Le domaine comprend une habitation et une ferme établies sur des landes de bruyère et des fanges. Après lui, le vicomte d'Inghem y installe un haras et trace des pistes d'entraînement dans le parc. Le domaine passe ensuite à Victor-Nicolas de Géradon de Liège qui intègre au domaine une grande prairie, l'étang de Nargaufay et plante, contre l'avis du Conseil communal, des peuplements de résineux. En 1885, Evence Coppée - personnalité marquante du monde industriel et économique belge d e l'époque -, prend possession du domaine de Roumont. Au milieu d'un parc arboré de près de 100 hectares, la demeure de campagne de style éclectique est composée d'un corps central flanqué de quatre tours carrées et d'une tour latérale. À l'arrière, un jardin d'agrément est rafraîchi par un bassin de fontaine circulaire. Quelques plates-bandes fleuries et une tonnelle végétale accompagnent l'ensemble. Evence Coppée acquiert peu à peu les fermes alentours avec la volonté d'y développer une agriculture moderne et exemplaire. Les nombreux rendez-vous de chasse organisés sont autant d'occasions de recevoir les relations de la famille. Le vieux château de Roumont se révèle vite trop petit. En 1912, Evence III, héritier de la dynastie Coppée, charge Alban Chambon, architecte-décorateur, d'agrandir Roumont. Celui-ci s'inspire du château d'Azay-le-Rideau tout en empruntant certains éléments à Fontainebleau, Ecouen ou encore Chaumont, pour édifier, à l'emplacement du vieux château, une demeure imposante traduisant la réussite familiale. Les travaux débutent en mars 1912 et s'achèvent avec la décoration intérieure en mai 1914. Ferme, potager et verger sont alors transposés de l'autre côté de la route. Le château de style renaissance, construit en pierre claire d'Euville, intègre tout le confort moderne d'alors, dont une terrasse belvédère sur les toits, accessible par un escalier périscopique. Durant le premier conflit mondial, Chambon est chargé de réaliser un projet d'agrandissement du château et d'aménagement les extérieurs. Ce projet, utopique et démesuré - dont témoignent de nombreuses études et esquisses techniques - ne sera pas réalisé. En maintenant les aménagements initiaux réalisés à partir de 1860, complétés par les occupants successifs du domaine, de nouvelles essences de haute-tige viennent compléter l'ensemble paysager. Trois longues percées sont tracées dans les boisements de rapport, ouvrant le parc vers l'extérieur tout en ménageant de larges clairières pour le gibier. En 1987, Philippe de Boncourt est chargé de transformer les abords du chemin d'accès au château depuis l'est et l'avant-scène de la grande prairie. Aujourd'hui encore, au-delà du caractère fastueux de l'édifice, l'organisation sobre de la propriété s'intègre dans le paysage de l'Ardennes.
Éléments architecturaux : La façade arrière du château est prolongée par une terrasse sous balcon à rambarde en pierre d'allure classique. Un arc en anse de panier supporté par des colonnes doubles d'ordre dorique s'ouvre sur un large escalier. Ce passage est encadré par deux arcs de même type, bordés de rambardes d'inspiration Renaissance. Au-dessus des colonnes, groupes de putti. Le plafond est couvert d'un décor en mosaïque. Vers l'ouest, maisonnette ou « maison de jeu » en brique rouge et structure en bois peint en blanc. À la pièce principale, couverte d'un toit d'ardoise à croupe, est accolée une petite tour de plan carré sous une toiture d'ardoise en pavillon. Au nord-est du château, au-delà de la route, ensemble de communs (garages, chenil, logements, écuries), maison et bureau du régisseur et autres dépendances. Le domaine compte quatre fermes : Peroi, Gerbaifay, Maubeuge et Nargaufay.
Éléments végétaux : On recense compte quelques beaux sujets. Au nord du château, un érable panaché (Acer platanoides 'Leopoldii'), un massif de rhododendron (Rhododendron sp.), de nombreux hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), quelques alignements de tilleuls à grandes feuilles (Tilia platyphyllos) et des tilleuls d'Europe (Tilia x europaea). À la lisière des bois, un bouleau (Betula pubescens), un épicéa (Picea abies), un épicéa du Colorado (Picea pungens), un douglas (Pseudotsuga mensiezii) et un alisier (Sorbus aria). Proche du potager, une petite parcelle est consacrée aux érables parmi lesquels deux érables palmés (Acer palmatum 'Osakazuki' et Acer palmatum).
Potager : Un vaste potager d'un hectare ceinturé de murs en schiste était cultivé de l'autre côté de la route, au nord-est du château. Il n'est plus occupé aujourd'hui que par une sapinière.
L'eau : Dans la ceinture boisée à l'ouest, présence d'un plan d'eau en cours d'assèchement.
État de conservation : En 1912, suite à l'agrandissement et aux transformations apportées au château - utilisé comme pavillon de chasse -, le parc est modifié sur base des nouvelles proportions de l'édifice, Les éléments décoratifs du jardin d'agrément (plan d'eau, tonnelle et plates-bandes fleuries) sont supprimés. Trois percées sont créées à travers les vastes étendues boisées. Vers 1987, les parterres de fleurs aux abords du château sont remplacés par des mixed-borders et de nouvelles plantations sont réalisées le long du chemin d'accès par Philippe de Boncourt. Les tempêtes des années 1990 ont causé la perte de nombreux arbres, dont un sapin de Nordmann (reconnu comme « champion de Belgique »),tandis que depuis 2002, de nombreux hêtres sont attaqués par des scolytes.
Maintenance : Les abords du château bénéficient de soins attentifs mais limités. La grande prairie devant le bâtiment est traitée en pré de fauche. Les vastes zones boisées font l'objet d'une gestion forestière.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 160/1, 160/4
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 64/3 (Libin) Impr. coul. 1898
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 64/3
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 64/3/4
Autre(s) source(s) cartographique(s) : Domaine de Roumont. Plan des abords du château. Dessin à l'encre sur toile cirée, échelle 0,001, s.d. (Archives du château).
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Ancien château de Roumont. Série de photographies N/B, entre 1885 et 1912 (Archives
du château).
Cinq études au fusain et crayons de couleur par Alban Chambon en vue de l'agrandissement
du château de Roumont, 1915 (Archives du château).
Domaine de Roumont. Etudes de l'entrée du château et des dépendances. Dessins sur
calque par l'architecte Alban Chambon, échelle 0,01/mètre, s.d (avant 1914) (Archives
du château).
Domaine de Roumont. Vue aérienne du château. Carte postale, Edit. Duchêne, Libin -
Nels, s.d. (vers 1950).
Domaine de Roumont. Photographie aérienne noir et blanc, 1980 (Archives du château).
BERTIN Edith et Jacques, Evence Coppée III. 1882-1945, Alleur, Massoz s.a., 1991.
Publié : oui
Superficie : environ 6 hectares
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2003-01-26
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager