Identification et description
Nom du jardin Parc Communal du Chatelet
Nom ancien Châtelet-Bas
Nom ancien Château de la Trapperie
Date de création 1886 ; 1948 ; 1974
Province Luxembourg
Arrondissement Virton
Commune Habay
Coordonnées rue Bonaparte6720, Habay-la-Neuve
Localisation Latitude : 49.7762
Longitude : 5.67683999999997

Historique

Déjà citée au XIVe siècle, la seigneurie du Châtelet est établie sur le versant sud de la vallée de la Rulles. Le château, fortifié de quatre tours, est défendu par de profonds fossés franchis uniquement par un pont-levis. En 1564, Bernard d'Everlange, seigneur des lieux, acquiert le droit d'exploiter une forge dont les divers ateliers sont disposés au pied du château, le long de la Rulles. Entre 1617 et 1776, la famille Poschet-Piret développe l'exploitation. Le pont-barrage est construit pour créer une réserve d'eau suffisante et un nouveau château est édifié. D'après la carte Ferraris, celui-ci est entouré de plusieurs jardins emmurés. En 1776, l'ensemble est vendu à Dom Nicolas Spirlet, abbé de Saint-Hubert, qui y adjoint un nouveau fourneau. A la fin du XVIIIe siècle, la forge du Châtelet n'échappe pas au déclin de l'industrie sidérurgique luxembourgeoise. Comme dans de nombreux autres sites, l'exploitation est confisquée avant d'être vendue à un dénommé Geoffroy. Les activités sidérurgiques ne cesseront toutefois qu'en 1850 lorsque Hypollite Jacminot transforme les halles et les forges en moulin et en scierie. Sa fille, qui lui succède, fait abattre le château Piret et entame l'édification d'une nouvelle demeure. En 1886, l'ensemble passe aux mains du Baron Alfred de Bonhomme. Celui-ci achève la construction du château qu'il dote d'une tour et supprime plusieurs bâtiments industriels afin de créer un parc abondamment planté autour de l'ancien bassin de retenue, traité en plan d'eau paysager. En 1930, les frères Reischling scindent le site en deux lots. Les dépendances, achetées en 1960 par Albert Mergaux, sont aménagées pour le secteur Horeca avant d'être cédées, en 1969, aux Œuvres sociales de la Régie de Postes, Télégraphes et Téléphones qui y établit un centre de vacances pour ses employés. Le parc et le château sont acquis en 1948 par le sénateur Ernest Adam, qui rend à la demeure son allure originale en supprimant notamment la tour tardive. Le parc connaît une seconde phase d'embellissement. Les derniers bâtiments industriels sont abattus pour laisser place à des surfaces gazonnées et des parterres fleuris. De nouvelles plantations sont mises en place dont une allée de marronnier rouge. Dans les années 1970, la Commune de Habay devient propriétaire du site qui accueille, depuis, différentes zones de loisir et de détente.

Description

Éléments architecturaux : Bordant la route, un muret en pierre de schiste est percé de deux entrées (sud/nord). Cette dernière, aménagée en 1948, est ornée d'une grille, exacte réplique de celle qui accompagne l'entrée sud. Un bâtiment de conciergerie jouxte ce second accès. Le long de la Rulles, on distingue les vestiges d'une scierie, démolie en 1948. La partie sud de l'ensemble originel accueille d'anciennes dépendances converties en centre de logement dans les années 1960. Un mur de soutènement en pierre isole cette partie du parc.

Éléments végétaux : Depuis l'entrée sud-ouest, allée de hêtre vert (Fagus sylvatica), quatre noyers (Juglans regia), un curieux tilleul argenté (Tilia tomentosa), un tsuga (Tsuga canadensis) et un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Au nord-ouest, allée de marronnier à fleurs rouges (Aesculus x carnea) plantée en 1948 et un alignement de marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum). À l'est, bordant le chemin de promenade en bordure du long plan d'eau, un tilleul à feuille cordée (Tilia cordata), trois tilleuls (Tilia platyphyllos), deux frênes pleureurs (Fraxinus excelsior 'Pendula') et quelques hêtres verts (Fagus sylvatica). Le parc est agrémenté de nombreux îlots, plates-bandes de rosiers (Rosa polyantha) et de plantes vivaces.

Potager : Devant le château mais en contrebas, figurait l'ancien espace de culture aujourd'hui converti en terrains de tennis. Ce vaste carré cerné de hauts murs de soutènement en pierre de schiste est accessible depuis l'est par un escalier en pierre accompagné d'une entrée grillagée. Dans l'angle nord-est, se loge un petit pavillon en pierre crépie de plan carré, couvert d'un toit d'ardoise mansardé sommé d'une flèche. L'édicule était utilisé comme pigeonnier et remise à outils. Une petite serre en appentis est adossée au mur ouest, suivie de couches. Autour du potager s'étend un verger aux essences variées et anciennes.

L'eau : La Rulles - également dénommée rivière du Châtelet - est retenue en aval par un pont-barrage en pierre à deux arches, construit dans le courant du XVIIe siècle ou au XVIIIe siècle pour créer un vaste bassin de réserve pour les usines à fer, puis, au XIXe siècle, pour les scieries. Dès 1886, ce bassin est traité en plan d'eau paysager. Dans le courant du XXe siècle, un petit étang a été ajouté vers l'ouest.

État de conservation : Fortement modifié au fil des siècles par l'adjonction ou la suppression de divers bâtiments industriels et par des modifications d'emplacement de la maison du maître de forges, le site n'a acquis sa physionomie actuelle qu'à partir de 1886. Le bassin de retenue et le pont-barrage sont maintenus et intégrés dans une composition paysagère tandis que la construction d'une nouvelle demeure, entamée quelques années auparavant, est enfin achevée. En 1930, le site est divisé : la partie sud, abritant les anciennes dépendances, est aménagée pour l'hôtellerie; la partie nord, comprenant le château et le parc, fait l'objet dès 1948 de transformations dont on retient le percement d'une seconde entrée au nord et la plantation d'une allée de marronnier rejoignant le château. En 1974, cette partie du Châtelet devenue propriété communale est ouverte au public. À partir de cette date, le parc accueille un centre de détente et de loisir doté de terrains de tennis et d'une aire de jeu dans l'enceinte de l'ancien potager, d'une volière, d'un mini-golf, d'une piste de pétanque et de pistes de ski de fond. Les sentiers et les chemins sont asphaltés.

Maintenance : Un entretien rigoureux permet de réduire les dégâts occasionnés par la forte fréquentation des lieux. De nouvelles plantations ont été réalisées depuis les années 1990 mais quelques arbres doivent encore être remplacés.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 202/1

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 68/7 (Habay-la-Neuve) Impr. coul. 1892

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 68/7

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 68/7/1

Bibliographie

BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p.451.

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : un peu plus de 2 hectares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2003-02-08

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : public

Accueil du public : ouvert au public

Type de jardin : Paysager