Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Fisenne
Date de création XVIIe ou XVIIIe siècle (étangs); après 1960
Province Luxembourg
Arrondissement Marche-en-Famenne
Commune Erezée
Coordonnées rue du château, 2-36997, Fisenne
Localisation Latitude : 50.2891537
Longitude : 5.525615099999982

Historique

La seigneurie est citée dès 1089 comme propriété d'Arnulphe de Fisenne qui lui a laissé son nom. En 1150, les « maison, tour, prés, jardin, cours, etc. » sont relevés par l'abbaye de Stavelot. Au XVIIe siècle, le bien passe par alliance à Nicolas de Neuforge, châtelain d'Aigremont, avant de revenir aux Fisenne. L'un de ceux-ci fait construire le château-ferme actuel autour du haut donjon préexistant. Vers 1800, l'ensemble est racheté par le Baron de Vivario de Ramezée et, vers 1830, par le baron Godin d'Arville dont les descendants apportent quelques remaniements architecturaux durant le XIXe siècle et encore en 1939 : percement de nouvelles baies et remontage ponctuel des murs d'enceinte. L'ensemble forme un vaste quadrilatère semi-clôturé en moellon de calcaire de la première moitié du XVIIe siècle dominé, au sud, par un important donjon rectangulaire de cinq niveaux, mêlant le calcaire et le grès, sous une bâtière d'ardoise. Le donjon, auquel est greffé une tour d'angle circulaire envahie par le lierre, occupe le fond de la cour. Il est flanqué à gauche (est) d'un corps de logis du XVIIe siècle en L et, à droite (ouest), d'une aile de dépendance abritant des étables sous fenil transformées. Deux petits volumes (anciennes étables) prolongés de murets bas referment le complexe à front de voirie, ménageant une entrée axiale entre deux courts piliers. Des jardins décoratifs sont déjà attestés par la carte de Ferraris vers 1770, comprenant des jardins compartimentés avec verger bordés à l'est de deux sufaces d'eau en ligne et, à l'ouest, d'un bois en étoile. La mise en place de cet ensemble doit probablement relever du début du XVIIIe siècle, voire du XVIIe siècle tant elle est caractéristique de l'art des jardins à cette époque. Les deux étangs conservés - aujourd'hui très dégradés - confirment la pertinence du tracé figuré sur la carte de Cabinet et permettent d'imaginer l'emprise des anciens jardins et la diversité des aménagements disparus. Le jardin de fleurs actuel, axé sur le donjon, a été redessiné récemment sur une partie de l'emprise du jardin compartimenté du XVIIIe siècle. Son extension sud en hémicycle, axée sur le donjon peut, quant à elle, être rapprochée du plan cadastral qui consigne à cet endroit une parcelle de forme polygonale ouverte résultant d'un aménagement du XIXe siècle. Les deux piliers de l'entrée sud désaffectée et le piédestal monumental occupant le centre de l'hémicycle relèvent également d'interventions du XIXe siècle. L'état actuel du parc révèle une structure ancienne très dépréciée dont on peut toutefois apprécier le grand intérêt historique à travers les cartes et cadastres anciens. Une étude approfondie permettrait de comprendre cette structure qui accompagnait le complexe bâti du début du XVIIe siècle dominé par le haut volume de son donjon médiéval.

Description

Éléments architecturaux : Deux courts piliers à bossages pris dans le mur d'enceinte à rue, marquent l'entrée de la cour axée sur le donjon. Sur le côté sud-ouest de la cour, des murets en pierre tardifs (XXe siècle) définissent deux courts niveaux de terrasses aujourd'hui enherbés. En limite sud du parc et axés sur le donjon, deux piliers en pierre calcaire à bossages, sommés d'un amortissement en pomme de pin (dont l'une brisée), encadrent un ancien accès désaffecté. Au pied du donjon et de la façade arrière du logis, trois volées droites gazonnées sont aménagées dans le talus enherbé du jardin de fleurs. Seuls les nez des marches sont constitués de dalles de pierre calcaire posées à joints vifs.

Éléments végétaux : Quatre tilleuls (Tilia platyphyllos) encadrent l'entrée de la cour. Sept autres sujets accompagnent le muret intérieur. Deux autres tilleuls sont en situation isolée de part et d'autre de l'extrémité de l'axe principal du jardin de fleurs. Au sud-ouest, une courte allée de hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') ne conduit plus qu'à une friche arborescente. Une longue haie de charme (Carpinus betulus) délimite l'emprise du jardin vers l'est et le sud où elle présente plusieurs décrochements avant de rejoindre la parcelle en hémicycle. Les nombreuses et étroites plates-bandes du jardin sont essentiellement constituées de hautes plantes vivaces associées à des bulbes et à quelques arbrisseaux à fleurs.

Potager : Isolées à l'ouest du jardin de fleurs par une ligne d'arbres fruitiers, une suite de plates-bandes parallèles alterne des plantations de framboisiers maintenues par des fils de guidance, des lignes de légumes et d'officinales, et des alignements de groseillers à grappes. À l'opposé du jardin vers l'est, quelques fruitiers en ligne voisinent avec d'anciennes couches.

L'eau : Deux grands étangs existaient en limite ouest du jardin. Le plus proche des bâtiments aux berges effondrées, est encore partiellement en eau mais largement envasé. Sur le plan cadastral, cet étang est figuré comme un bassin de forme parfaitement rectangulaire consignant peut-être la présence d'un ancien vivier. Le second étang, plus au sud et sur le même axe, est aujourd'hui asséché. Malgré la végétation envahissant ses berges, on devine encore ses limites sud formant jadis un hémicycle. Cette forme clairement représentée sur le cadastre évoque davantage celle d'un ancien bassin décoratif.

État de conservation : Les éléments les plus anciens sur le site sont les deux étangs en ligne, fortement dégradés, dont les contours ne sont plus identifiables sous la végétation spontanée. Malgré leur proximité avec le corps de logis, leur situation excentrée et les aménagements récents du jardin de fleurs qu'ils côtoient laissent penser qu'ils participaient d'un dispositif jardiné de plus grande ampleur dont ils sont les derniers témoins. Les levés de la carte de Ferraris attestent la présence des deux plans d'eau, d'un jardin compartimenté axé sur le donjon et, vers l'ouest, d'un bois en étoile bordé au nord de deux parcelles rectangulaires boisées. Une plantation en ligne délimite ce dispositif en étoile sur ses quatre côtés. Cet aménagement, caractéristique des propriétés seigneuriales du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle, a entièrement disparu. Les plantations actuelles relèvent d'un aménagement de la seconde moitié du XXe siècle. Les escaliers gazonnés inclus dans le talus du jardin résultent d'une intervention antérieure - peut-être du début du XXe siècle - contemporaine du rehaussement du niveau du jardin.

Maintenance : Des soins ponctuels permettent le maintien des nombreuses plates-bandes, des surfaces potagères, des talus gazonnés et des escaliers enherbés au pied des bâtiments. Les anciens étangs sont laissés à l'abandon et les terrains voisins sont, pour partie, traités en pâtures ou laissés à l'état de friches.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 174/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 55/1 (Durbuy) Impr. coul. 1936

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 55/1

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 55/1/4

Bibliographie

GENICOT Luc-Francis (dir.), Le grand livre des châteaux de Belgique, Bruxelles, Vokaer, 1977, t. 2, p. 112.

Informations administratives

Publié : oui

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 2003-03-03

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : À la française