Identification et description | |
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Nom du jardin | Jardin Privé « Les Haïres » à La Roche-en-Ardenne |
Nom ancien | Les Agelires |
Nom ancien | Les Hagelires |
Date de création | vers 1865 |
Province | Luxembourg |
Arrondissement | Marche-en-Famenne |
Commune | La Roche-en-Ardenne |
Auteur/ Créateur | Emile-Edmond Galoppin, paysagiste (attribué à) |
Coordonnées | vieille route de Beausaint, 276980, La Roche-en-Ardenne |
Localisation | Latitude : 50.178943 |
Longitude : 5.575358999999935 |
La propriété des « Agelires » - en wallon, « Les Haïres » signifie la terre dont on fait les briques - est située sur la colline de « Quapré », enserrée entre la route de La Roche - Saint-Hubert et la vieille route de Beausaint. Elle a été créée vers 1860-1865 par le baron Grégoire Orban de Xivry, sénateur, et son épouse Stéphanie de Zangré. Le château élevé par un architecte liégeois était un bâtiment éclectique de deux niveaux, en briques et pierre calcaire à plusieurs corps, flanqué de deux tours polygonales, coiffées de hautes toitures d'ardoises à pans. Une terrasse sous marquise agrémentait la façade sud. Vers 1904, le Baron Alfred Orban de Xivry, également sénateur, et son épouse Henriette Roberti avaient fait adjoindre une nouvelle aile vers l'ouest. Le château a été détruit le 26 décembre 1944 lors du premier bombardement aérien américain (offensive van Rundstedt) qui fit quatorze victimes dont trois membres de la famille Orban. Après la guerre, seul un modeste pavillon a été reconstruit, agrandi après 1954 par Charles Orban de Xivry qui a également restauré une partie des dépendances. Le parc, contemporain de la construction du château, aurait été dessiné par le paysagiste Emile-Edmond Galopin (1851-1919). Il s'étendait vers le sud jusqu'à la fontaine Givroulle dont l'eau de source approvisionnait, au pied de la colline, trois belles surfaces d'eau isolées par des digues. L'étang aval, le plus grand, était bordé d'un ouvrage en têtes de roches dressées, annonçant un écoulement décoratif dévalant la pente du coteau qui surplombe l'allée d'accès. Les étangs supérieurs sont aujourd'hui à l'état d'abandon tandis que la grande surface d'eau conserve son rôle décoratif mais n'alimente plus que faiblement la cascade dont le décor en pierre blanche de Mousny a subi quelques altérations (effondrements, lacunes et développement d'une végétation couvre-sol). De grandes parcelles potagères occupaient les terrains situés en contrehaut de ce miroir d'eau. Leur superficie et leur organisation maintenues jusqu'à la Seconde Guerre attestaient la place prépondérante qui avait été réservée aux cultures légumière et fruitière. Depuis plusieurs dizaines d'années, cet espace est laissé en friche. Quelques hauts tilleuls et conifères conservés à proximité de l'habitation sont les derniers représentants des scènes plantées vers 1865 en accompagnement du château.
Éléments architecturaux : Dans la partie boisée du parc (au sud-ouest), sur une éminence dénommée Notre-Dame-devant-Yon, vestiges d'une grotte Notre-Dame de Lourdes creusée dans la roche naturelle.
Éléments végétaux : À l'entrée de la propriété, un groupe de trois marronniers (Aesculus hippocastanum) voisine avec une haie de limite en if (Taxus baccata). Une allée de hêtre vert (Fagus sylvatica) sinuant à mi-coteau rejoint, sur le plateau de l'habitation, de jeunes plantations de chêne d'Amérique (Quercus rubra). Dans les surfaces gazonnées entourant l'habitation, plusieurs noyers (Yuglans nigra) et tilleuls dont un beau sujet argenté (Tilia tomenteux), des érables sycomores (Acer pseudoplatanus), un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') jouxtant un massif de rhododendron et un grand sapin de Nordmann (Abies nordmanianna). Trois importants topiaires de buis (Buxus sempervirens) en dome bordent les chemins de circulation. Aux abords du grand étang aval, un cyprès (Chamaecyparis pisifera 'Boulevard') et, en bordure de l'étang amont, un cryptomeria du Japon (Cryptomeria Japonica).
Potager : Une vaste parcelle de culture occupait la limite nord-ouest de la propriété. La longue terrasse légèrement relevée était traversée par une allée de fruitiers conduits en contre-espalier. De part et d'autre de cet axe s'organisaient de nombreuses planches et plates-bandes potagères et fruitières. Ce grand espace est aujourd'hui à l'état d'abandon. L'axe des fruitiers est encore partiellement en place.
L'eau : Trois étangs étagés de dimensions croissantes, alimenté par la « fontaine Givroulle », occupent le pied du coteau boisé au sud-ouest. La grande surface d'eau aval, formant miroir aux plantations environnantes, est contenue dans une importante digue en pierre surplombant l'allée d'accès. Une vanne, sertie dans un ouvrage d'enrochement, interrompt la digue pour alimenter une large goulotte constituée de lames de pierre clivées dévalant le coteau abrupt. De lourds blocs de pierre blanche de Mousny sont disposés le long de l'écoulement et à son pied. Les deux étangs amont, de plus petite surface, sont aujourd'hui envahis par la végétation spontanée qui dissimule leurs contours.
État de conservation : Bien que l'organisation paysagère du site demeure lisible, toute la partie ouest du parc est retournée à l'état sauvage et est, pour partie, devenue inaccessible aux pourtours des deux plans d'eau supérieurs envahis par le sous-bois. Le grand potager est laissé en friche. Le décor d'enrochement accompagnant le grand miroir d'eau est encore en place et en eau bien que divers blocs se sont désolidarisés de l'écoulement. Le long coteau surplombant la vieille route de Beausaint, jadis enherbé et planté de bouquets d'arbres est aujourd'hui couvert par un sous-bois. Depuis la destruction du château en 1944, un pavillon de pierre et bois a été reconstruit en retrait.
Maintenance : Les quelques grands arbres qui environnent le pavillon témoignent de la plantation initiale du parc vers 1865. Depuis quelques années, les chemins gravillonnés ont été proprement retracés, les pieds des arbres ont été dégagés et les couronnes des grands sujets, abîmés par les éclats d'obus en 1944, ont été soignées et rééquilibrées. Les gazons sont entretenus avec soins et les topiaires sont régulièrement taillés.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 175/4, 176/2
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 60/2 (La Roche) Impr. coul. 1933
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 60/2
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 60/2/1
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
La Roche. Château « Les Angelires ». Carte postale, Nels, Bruxelles, série 26, n°
70, s.d. (avant 1904).
G.F.H. La Roche. Les Agelires. Carte postale, Gérard Frères, Halleux, s.d. (ap. 1905).
La Roche. Vue prise de Notre-Dame devant Yon. Carte postale, Nels, série 50, n° 3,
s.d. (cachet postal 1910).
BASTIN Ph., Arbres à histoires, Ortho, Eole (coll. Mémoires de l'Ourthe), 2001, p. 28 et 32.
LEJEUNE J., « La Roche. Photos d'autrefois », La Roche, n° 55, 1974.
Publié : oui
Superficie : 63 ares 88 ca
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2003-03-08
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager