Identification et description | |
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Nom du jardin | Jardin Privé « L'Ormille » à Durbuy |
Date de création | 1925; fin des années 1960 |
Province | Luxembourg |
Arrondissement | Marche-en-Famenne |
Commune | Durbuy |
Coordonnées | route de Barvaux, 406941, Bomal-sur-Ourthe |
Localisation | Latitude : 50.3753353 |
Longitude : 5.522888100000046 |
Elevée vers 1890 en retrait de la route de Barvaux, l'habitation est une haute construction en briques et pierre calcaire de plusieurs corps, coiffée de toitures d'ardoises en bâtière. Une tourelle hexagonale de trois niveaux percés de meurtrières flanque l'entrée. Le traitement du niveau supérieur, crépi comme l'ensemble des parties sous toiture de l'habitation, évoque l'architecture militaire. La tourelle est sommée d'une flèche d'ardoises hexagonale terminée par un petit bulbe piqué d'une élégante girouette en fer forgé. Un volume de deux niveaux est accolé contre le pignon ouest. En regard de la façade arrière (sud), une tour carrée coiffée d'une flèche bulbeuse est reliée à la chaîne d'angle de l'habitation par un arc de pierre calcaire mouluré formant triplet. L'entièreté du jardin relève d'un aménagement de 1925 dont l'organisation et les nombreux chemins de promenade ont été maintenus. Ceux-ci relient différents espaces jardin répartis autour de l'habitation, où la diversité des scènes plantées rappelle clairement l'esprit de composition des années 1920. Les espaces paysagers comprennent des petites surfaces gazonnées contournées de chemins courbes gravillonnés, ponctuées de corbeilles de formes variées associées à différents éléments sculptés en béton inspirés de la statuaire antique. Deux petits pavillons en brique et bois (maison des enfants, chenil-volière) sont aujourd'hui dissimulés dans les franges plantées d'arbres et d'arbustes variés qui constituent la limite nord-ouest du jardin. La partie sud était agrémentée d'une large terrasse de forme polygonale, ombragée par une structure de bois couverte de rosiers grimpants. Jouxtant celle-ci, une longue clôture en béton ajourée, elle aussi destinée à supporter des végétaux grimpants, isole l'espace paysager d'un jardin clos divisé en deux rectangles de gazon incluant des topiaires de buis et de jeunes cyprès récemment plantés. Au pied du mur ouest de la maison s'inscrit une petite composition régulière autour d'un bassin de pierre à margelle moulurée. Aujourd'hui, seule une étroite plate-bande gazonnée cerne encore l'ensemble, complété aux angles de conifères nains. Malgré la perte de ses structures de bois décoratives - caractéristiques du jardin mixte en vogue au début du XXe siècle - et quelques remplacements de végétaux depuis les années 1960, le jardin demeure un témoin représentatif de l'art paysager des années 1920 en Wallonie. Sur une surface de taille modeste, il réunit une suite de scènes composées autour d'éléments sculptés ou architecturés que d'étroits chemins permettent de découvrir. Les éléments végétaux qui accompagnent les promenades et constituent des écrans en limite de parcelle montrent une sélection d'arbres de haute-tige, de conifères et de nombreux arbustes à fleurs associés dans une volonté de grande diversité. L'entrée de la propriété était jadis plantée d'un groupe d'ormes, aujourd'hui disparu, qui avait donné son nom au jardin.
Éléments architecturaux : En regard de la façade arrière, tour carrée en brique et pierre calcaire percées d'oculi, coiffée d'une flèche d'ardoise bulbeuse. En limite nord du jardin, petite construction rectangulaire à parement de briques en partie basse et cimentage sous la toiture à deux versants. De longs châssis en bois vitrés parcourent les quatre façades de ce pavillon réservé aux jeux d'enfants. À proximité, petite construction en briques et bois abritant anciennement un chenil et, à l'étage, une volière. L'ancien jardin clos décoratif est fermé sur son long côté par une clôture décorative ajoutrée en béton armé. Derrière celle-ci, une aire de repos hexagonale, dallée en cassons de pierre irréguliers et ceinturée d'une haie de thuya panaché, est le dernier vestige d'une pergola autrefois couverte de rosiers grimpants.
Éléments végétaux : À l'entrée du jardin, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). En partie avant (au nord), des lignes de noisetier (Corylus avellana) bordent le chemin rejoignant l'habitation. Près de celle-ci, un chêne d'Amérique (Quercus rubra) et un sapin de Vancouver (Abies grandis). En regard du pignon est de la villa, un gros tilleul (Tilia hybride) greffé suivi d'un sapin bleu (Picea pungens 'Glauca') et d'un bouleau pleureur (Betula verrucosa 'Pendula'). Trois platanes (Platanus x acerifolia) ombragent la promenade qui conduisait à la pergola. De petits îlots arbustifs rythment les sentiers de la propriété : noisetier pourpre (Corylus avellana maxima 'Purpurea'), seringat (Philadelphus coronarius) et cornouiller à feuillage panaché (Cornus sanguinea 'Aureomarginata').
Potager : Trois couches en béton subsistent en limite inférieure du jardin clos. La longue plate-bande longeant le mur ouest de cet espace était autrefois réservée à la culture de plantes officinales.
L'eau : Au pied de la façade ouest, petit bassin cintré en hémicycle à ses extrémités, pourvu d'une margelle débordante en pierre calcaire. Un ajutage central générait un haut jet vertical. Le bassin est serti dans un bandeau de gazon reproduisant ses contours. Quatre cyprès nains (Chamaecyparis obtusa 'Nana Gracilis') campent les angles de la margelle.
État de conservation : Le jardin a conservé son organisation de 1925 et ses promenades reliant et traversant les différents espaces plantés. Plusieurs structures destinées à supporter des végétaux grimpants sont fortement altérées (clôture en béton du jardin clos) ou ont disparu. Voisinant avec la clôture en béton, une large pergola hexagonale à structure de bois ombrageait une terrasse dallée en cassons de pierre claire. Le sol et les murets de soutènement sont seuls en place. L'entrée de l'habitation était flanquée, sur la gauche, de deux colonnes de pierre baguées posées sur de hautes bases carrées, supportant une structure de bois constituée de poutres et de solives perpendiculaires. Ce décor adossé à la tourelle d'angle abritait des massifs d'hortensias et deux termes en pierre à visages de faune. Dans le jardin, des corbeilles d'annuelles de formes variées agrémentaient les gazons en bordure des chemins. Les surfaces gazonnées qui entouraient le petit bassin ont été réduites lors des travaux d'aménagement d'une véranda contre le pignon ouest de l'habitation, à la fin des années 1960. Les deux pavillons de briques et de bois compris dans la partie nord du jardin présentent des dégâts consécutifs à des entrées d'eau.
Maintenance : Les travaux de tonte et de taille des grands topiaires d'if représentent l'essentiel de l'entretien courant. Les écrans végétaux en limite de propriété constitués d'une palette arbustive variée forment aujourd'hui des ensembles confus.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 173/4
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 49/5 (Hamoir) Impr. coul. 1891
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 49/5
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 49/5/4
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Bomal-sur-Ourthe. « L'Ormille ». Suite de cartes postales, éd. Nels, vers 1930.
Parcs et jardins du centre de la Wallonie, numéro spécial de la revue Confluent, n° 210, 1993 (septembre), p. 62.
Publié : oui
Superficie : 45 ares
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2003-02-25
Statut du jardin : privé
Type de jardin : Composite