Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Sainte-Marie-Sur-Semois |
Province | Luxembourg |
Arrondissement | Virton |
Commune | Etalle |
Coordonnées | rue des Tilleuls, 2-36740, Sainte-Marie-sur-Semois |
Localisation | Latitude : 49.6877917 |
Longitude : 5.562776900000017 |
La construction du château féodal remonte aux environs de 1017. Au XIIe siècle, Sainte-Marie était une dépendance de la seigneurie de Vance et l'ensemble castral, incluant le cimetière et l'église paroissiale, était ceinturé de douves. En 1724, Henri Henriquez, maître de forge, ayant acquis le bien en 1721, passe un accord avec les habitants du village pour faire construire, à ses frais, une nouvelle église et un cimetière, en échange d'une parcelle d'environ 10 hectares autour du château. Les douves, l'ancienne église et le cimetière sont supprimés et de nouvelles dépendances en U sont élevées pour Jean-Georges Knaust devant le château. Le logis est également modifié à cette époque tandis qu'à l'est de l'ensemble est créé un vaste jardin. Le maître de forge aquiert également le terrain à l'ouest du château où il plante un cercle d'arbres. Au décès d'Henriquez, sa veuve se remarie avec le comte Joseph-Philippe-Hyacinthe de Looz-Corswaren, permettant au bien de rester aux mains de cette famille jusque vers 1789. Le jardin aménagé par Henriquez est indiqué sur la carte de Ferraris. Le château en U, flanqué de tours d'angles, s'ouvre sur une cour délimitée par des bâtiments de ferme : vers l'est, un premier espace emmuré est divisé en parcelles de cultures. Au-delà, un bosquet traversé de chemins en étoile côtoie un petit vivier rectangulaire. L'ensemble castral est environné de prés ponctués d'arbres et délimités par des haies. À l'ouest, une prairie est marquée par une plantation circulaire d'arbres de haute-tige. À la Révolution, le bien est racheté par M. Maréchal, avocat à Luxembourg. En 1840, l'ensemble est acquis par le baron Woelmont d'Hambraïne qui fait raser le château et édifier, sur ses fondations, une haute demeure néoclassique. Le parc est entièrement modifié dans le style paysager tout en conservant cependant l'axe central du jardin régulier disparu, le vivier et quelques arbres. Les murs d'enceinte de l'ancien potager sont abattus ainsi que quelques bâtiments annexes. Un nouveau potager est implanté au sud-ouest. Depuis la terrasse orientale, s'étend désormais une large surface gazonnée ceinturée de massifs arborés encadrant deux axes de perspective dirigés vers l'est et le nord-est. Un chemin de ceinture (pour partie disparu à l'est) offre plusieurs échappées sur le parc, le château et la campagne environnante. En 1960, des modifications sont apportées au château par le baron Bonaert qui abaisse la construction d'un niveau. En 1980, l'élargissement de la voirie au sud entraîne la disparition de la ceinture végétale du parc, reboisée depuis. Dans l'axe du porche d'entrée, la longue allée de tilleul aujourd'hui incomplète, voisine toujours avec deux plantations de tilleul en hémicycle.
Éléments architecturaux : Dans l'axe du château, portail d'entrée en pierre de deux niveaux sous pavillon. Des grilles en fer s'ouvrent sur une vaste cour bordée sur trois côtés de dépendances en moellon de calcaire construites entre 1725 et 1730 par Jean-Georges Knaust, abritant autrefois bâtiments de ferme, écuries et remises à voitures.
Éléments végétaux : À l'ouest, au-delà du porche d'entrée, une longue section d'allée de tilleul (Tilia platyphyllos) d'environ 200 mètres rejoint le cours d'un affluent de la Semois en contrebas. À son extrémité, plantation en arc de cercle de tilleul de même variété. Aux abords de la demeure, deux érables à feuille de frêne panachés (Acer negundo 'Variegata') et un massif d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus). En bordure du chemin d'accès menant à l'entrée secondaire (sud-ouest), un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un massif de tilleul (Tilia platyphyllos), un ptérocaryer du Caucase (Pterocarya fraxinifolia), un platane commun (Platanus x acerifolia), un tilleul argenté pleureur (Tilia petiolaris). Plus loin, on rejoint une zone boisée constituée de chêne (Quercus petraea et Quercus robur), de frêne (Fraxinus excelsior), d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus) et de hêtre (Fagus sylvatica). Le long du chemin de promenade vers le nord, un remarquable tilleul d'Europe (Tilia x europaea) est probablement le plus vieux sujet de la propriété, antérieur à la création du parc. Au-delà, un érable sycomore (Acer pseudoplatanus), un autre remarquable tilleul argenté pleureur (Tilia petiolaris), un chêne sessile (Quercus petraea), un sapin (Abies concolor), un wellingtonia (Sequoiadendron giganteum) - seul exemplaire subsistant de trois sujets plantés en 1901 -, des tilleuls (Tilia platyphyllos) et un marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum). Le chemin traverse ensuite une zone boisée, plantée essentiellement de frêne commun (Fraxinus excelsior).
Potager : Situé à l'angle sud-ouest de la propriété, parcelle légumière aujourd'hui abandonnée mais dont le tracé traditionnel est encore marqué par quelques alignements de haies de buis et par la présence d'un bassin central en pierre. Adossé au mur nord d'un bâtiment de ferme, vestige d'une ancienne serre; en vis-à-vis et au-delà de l'espace légumier, quelques fruitiers. Au mur, présence de vieux fruitiers palissés essentiellement en palmette verrière et en cordon.
L'eau : Au nord-est du parc, dans un bosquet aujourd'hui inaccessible, plan d'eau en voie d'assèchement alimenté par des eaux de drainage. L'agrandissement de la voirie en limite sud de la propriété, a condamné son approvisionnement.
État de conservation : Les aménagements conservés remontent à 1841, date de construction du nouveau château. Toutefois, certains arbres du parc, dont un remarquable tilleul solitaire, attestent d'un aménagement antérieur remontant sans doute au début du XVIIIe siècle. À l'exception de quelques parterres fleuris supprimés, la physionomie du parc du milieu du XIXe siècle est restée inchangée jusqu'en 1980, lorsque des travaux de voirie au sud ont fait disparaître la ceinture végétale centenaire. Deux des trois wellingtonias plantés au début du XXe siècle, à l'occasion de naissances dans la famille, ont été abattus suite aux décès des enfants durant la Première Guerre mondiale. En 1990, les tempêtes n'ont pas épargné le parc, causant la perte de quelques arbres. Depuis, les quelques ormes qui avaient échappé à l'épidémie de graphiose devront également être abattus. Le potager et la serre sont délaissés depuis quelques années.
Maintenance : Déprécié depuis quelques années par la disparition de nombreux arbres, le parc fait néanmoins l'objet, depuis près de vingt ans de nombreuses replantations d'essences variées et indigènes. Un empierrement des sentiers de promenade, un débroussaillage du bosquet ceinturant l'ancien étang ainsi qu'un curage de celui-ci permettraient de rendre un peu de structure et d'oradonnance au parc.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 181/4
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 68/6 (Etalle) Impr. coul. 1898
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 68/6
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 68/6/3
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Ancien château féodal démoli en 1840. Photographie par Moreau d'un dessin aquarellé
par S.G. Thirion, 1840.
Sainte-Marie-sur-Semois. Le château. Carte postale, D. Préaux et Cie, Ghlin, s.d.
(vers 1960).
Sainte-Marie (Province du Luxembourg). Vue aérienne. Le château. Carte postale, s.d.
(après 1960).
TANDEL Emile, Les communes luxembourgeoises. Arrondissement de Virton, t. III, Arlon, 1889-1894, p. 652-654.
Publié : oui
Superficie : 10 hectares
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2003-02-06
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager