Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Villemont |
Date de création | milieu du XIXe siècle; 1922 |
Province | Luxembourg |
Arrondissement | Virton |
Commune | Tintigny |
Coordonnées | Villemont6730, Tintigny |
Localisation | Latitude : 49.68424710000001 |
Longitude : 5.4976533000000245 |
Etablie en bordure du bois du Chenois, la seigneurie de Villemont trouve ses origines au XIIIe siècle. La forteresse ceinturée de douves est occupée successivement par les seigneurs de Weez, Barbançon, Mérode et Trazegnies. Totalement détruite en 1558 par les troupes du Duc de Nevers, elle est reconstruite peu après mais à nouveau ravagée par un incendie en 1713. Relevé par Gérard de Trazegnies en 1718, le château maintient son allure médiévale mais perd son caractère défensif avec la suppression des douves et d'une des quatre ailes, le château s'ouvrant désormais sur le village de Tintigny.À la fin du XVIIIe siècle, des jardins légumiers clos de murs ou de haies occupent la partie sud. Après la Révolution, la propriété est reprise par la famille d'Anethon de la Trapperie, propriétaire de nombreuses forges dans la région d'Habay, avant de passer à la famille d'Huart. Durant cette période, le plan d'eau, agrémenté d'un îlot arboré, est traité en scène paysagère. Les jardins légumiers du XVIIIe siècle disparaissent ainsi que le mur de clôture est de la cour et un nouveau potager est mis en culture au nord de la propriété. Une entrée secondaire à l'ouest donne accès à des jardins réguliers. La cascade rafraîchissant aujourd'hui le petit jardin à l'ouest du château relève probablement de cette époque. En août 1914, un nouvel incendie ravage le château dont seul le corps de logis et trois des quatre tours seront relevés à l'identique en 1920, réutilisant les matériaux en place. Aujourd'hui, le centre de la cour d'honneur est occupé par un parterre de gazon au dessin chantourné, doublé à ses extrémités d'un cordon fleuri. Une fontaine centrale en pierre est ornée d'un groupe sculpté. Un second parterre ovale précède une longue et large échappée sur le village de Tintigny. Une allée de hêtre (au nord), encadrée de plantations forestières et ponctuées de quelques essences paysagères structurent ce cône de vue.
Éléments architecturaux : La limite nord de la propriété est pour partie clôturée par un mur, abaissé en retour d'angle nord-ouest, où il est surmonté de panneaux à barreaux métalliques prolongé d'une grille latérale en éventail. Au nord-est du château, subsiste une des quatre tours en pierre calcaire du château féodal. Au nord, une dépendance en pierre calcaire est accompagnée d'un chenil fermé sur trois côtés de panneaux grillagés. L'entrée ouest est annoncée par deux piliers à refends en brique et pierre sommés de vasque en fonte (ensemble récent). Au sud-ouest du château, derrière une charmille, corps de dépendances en moellon de calcaire sur un plan en L. Dans la zone boisée au sud, glacière sous tertre.
Éléments végétaux : La propriété compte quelques arbres remarquables dont trois sapins pectinés (Abies alba) - respectivement classés 1er, 2e et 4e de leur espèce - et une cépée de genévrier chinois (Juniperus chinensis). Au nord, belle allée de quarante-huit sujets de tilleuls d'Europe (Tilia x europaea). Vers l'ouest, un massif de hêtre vert (Fagus sylvatica), un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un chêne sessile (Quercus petraea) et un massif de houx (Ilex aquifolium). Au nord du logis, quelques tsuga (Tsuga canadensis). Dans la cour (à l'est), quelques haies d'if (Taxus baccata) et de charme (Carpinus betulus) et quelques boules de buis (Buxus sempervirens). Au sud-ouest, en lisière d'une zone boisée, quelques frênes communs (Fraxinus excelsior), des hêtres verts (Fagus sylvatica) et pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Au nord-est, une longue allée d'environ sept cent mètres, plantée depuis 1936 de hêtre pourpre (Fagus sylvatica) - jadis bordée de poiriers -, rejoint le village de Tintigny. Quelques fruitiers palissés garnissent le mur nord du potager.
Potager : Un espace de culture partiellement muré au nord, est compris en rive gauche du Ruisseau de Villemont. Désaffecté depuis 1985, il y subsiste cependant quelques fruitiers conduits en espaliers.
L'eau : Située au-delà de la route, une vaste retenue d'eau d'un hectare, alimentée par des sources et agrémentée d'une île, s'étend à l'ouest du château. Son trop-plein passe sous la route pour alimenter le ruisseau de Villemont et, plus à l'ouest, une petite cascade se déverse dans un bassin. Le Villemont borde l'ancien espace potager au nord, alimente un second plan d'eau (récemment curé) avant de traverser le village et rejoindre la Semois. Une canalisation souterraine détourne l'eau d'une source jusqu'au centre de la cour du château où elle approvisionne le masque cracheur d'un bassin de fontaine semi-circulaire en pierre adossé.
État de conservation : Les douves qui cernaient le château féodal ont été supprimées lors de la restauration de l'ensemble castral entreprise en 1718 après incendie. Le plan d'eau qui alimentait les douves a toutefois été maintenu. Les jardins de la fin du XVIIIe siècle, partiellement murés ou bordés de haies s'organisaient dans la partie méridionale de la propriété, comme l'atteste la carte de Ferraris. Ils ont entièrement disparu mais le chemin d'accès reliant le village au château existe toujours; les poiriers centenaires qui la constituaient ont été remplacés en 1936 par des hêtres verts et pourpres. Durant le XIXe siècle, le plan d'eau à l'ouest est agrandi et agrémenté d'une île, les abords du château et des dépendances reçoivent un nouvel aménagement et un potager est créé au nord. Suite à l'incendie de 1914, le corps de logis et trois des quatre tours sont reconstruits et de nouveaux aménagements sont réalisés alentours. Depuis 1985, le potager est laissé à l'abandon. Les tempêtes des années 1990 ont causé quelques dégâts forestiers, notamment la perte de la flèche d'un remarquable sapin pectiné.
Maintenance : La propriété reçoit tous les soins nécessaires à sa conservation. Le ruisseau de Villemont et un petit plan d'eau en aval ont récemment été curés.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 181/3
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 68/5 (Tintigny) Impr. coul. 1898
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 68/5
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 68/5/4
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Tintigny-Le Château de Villemont. Carte postale, s.d. (avant 1914).
BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH, Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p.455.
Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.
Publié : oui
Superficie : 2 hectares
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2003-02-10
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Plan libre