Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de l'Escaille
Date de création 1833-1837 ; 1864
Province Hainaut
Arrondissement Charleroi
Commune Manage
Coordonnées Rue de la Croyère, 197170, Fayt-lez-Manage
Localisation Latitude : 50.4904415
Longitude : 4.226483300000041

Historique

A l'extrême fin du XVIe siècle, lorsqu'Adrien de Montigny réalise une gouache de l'Escaille pour Charles de Croÿ, la seigneurie enclavée dans celle de Fayt constitue une terre franche du Brabant. On y distingue un groupe de bâtiments isolés et entourés d'une grande mare. Vers 1775, lors des relevés du Comte de Ferraris, le château de l'Escaille s'insère dans un important domaine. Entouré de douves, il présente deux avant-corps enfermant une cour donnant accès, au-delà d'un pont enjambant le fossé, à une large avant-cour fermée de grilles. A l'arrière, un autre pont conduit à une pièce d'eau rectangulaire dont l'emprise correspond à peu près à celle de l'étang actuel. Au nord, la ferme dite de la Basse-cour, établie sur un plan en U, est entourée de jardins en carrés. L'aile est, aujourd'hui disparue, contient alors une distillerie. L'ensemble est bordé d'une ceinture de vergers clôturés de haies vives. Vers 1820, après avoir appartenu à Isidore Warocqué, fondateur de la Société charbonnière de Mariemont, le château apparaît fort dégradé. Racheté par François-Isidore Dupont, le domaine connaît alors une première phase d'embellissement entre 1833 et 1837. Le château est restauré, les douves sont supprimées et l'eau est récoltée dans un long réservoir (180m x 8m) creusé en direction du village. Les alentours du château sont aménagés en un parc pittoresque sillonné par un réseau de sentiers tandis qu'un grand parterre circulaire de plus de 30m de diamètre occupe l'ancienne avant-cour. Le parc est prolongé, vers le nord, par un petit jardin d'agrément et de culture doté d'une importante serre. Après une période d'abandon, entre 1844 et 1864, la propriété est reprise en main par François Dupont. Passionné d'horticulture, celui-çi enrichit le parc de quatre serres supplémentaires et d'une orangerie adossée à la tour carrée de la ferme tandis qu'il fait raser l'aile de la ferme avec sa distillerie et les écuries. A cette époque, les serres abritent une collection exceptionnelle d'orchidées, un vanillier, des palmiers, des passiflores, des philodendrons ainsi qu'une grande variété d'azalées et de camélias. Dans l'orangerie, on retrouve des lauriers, des orangers et des grenadiers. Toutefois, dès 1879, la faillite de l'aventure charbonnière entraîne le déclin du domaine dont le mobilier, le contenu des serres et des caves du château sont vendus publiquement l'année 1881. En 1904, quelques 20 hectares sont encore attachés au château. Depuis, le parc n'a plus fait l'objet que de soins minimums et d'ajouts mineurs (pilori, oratoire). Il conserve aujourd'hui une belle palette végétale distribuée en bordure du grand plan d'eau, dans les prairies et en ceinture de la propriété. Une promenade traversant des sous-bois contourne la grande prairie faisant face au château. A l'ouest, au-delà du potager, subsiste un joli petit jardin décoratif consacré aux roses.

Description

Éléments architecturaux : Entrée par la rue de la Croyère marquée par un muret de béton accolé de deux piliers carrés bagués, couronnés d'un amortissement décoratif en pierre posé sur un socle mouluré. A l'extrémité de l'allée, oratoire néogothique provenant du château Boch à La Louvière, rappelant le souvenir de la chapelle Notre-Dame de Hal, édifiée en 1757 suite à un « prodige » à l'Escaille. Entre l'allée d'accès au nord et le château, à droite pilori constitué d'une colonne cannelée supportant une pierre circulaire gravée de l'inscription latine « Aquila et Leo » (l'Aigle et le Lion), initialement implanté (1686) sur la place de Haine-Saint-Pierre. Ces deux éléments ont été replacés dans le parc par Jules Carlier après 1909. A droite du chemin d'accès, pilier à noyau carré sommé d'un amortissement décoratif curieusement relié à un second pilier plus petit par un bassin à paroi de brique cimentée. Au nord, ferme en L remontant au XVIIIe siècle. En retour, ancien chartil ouvert par six arcades en anse de panier à claveaux de pierre séparés par des pilastres de brique. Derrière, tour-colombier avec orangerie adossée, bâtie en 1864. Dans le parc, entre les deux plans d'eau, gloriette en béton et rambarde en ciment imitation branchage, accessible par une petite passerelle jetée sur le bras d'eau.

Éléments végétaux : Accès actuel, depuis la rue de la Croyère, par une allée simple mixte constituée de hêtres verts (Fagus sylvatica), de hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et de noyers (Juglans nigra). A proximité de la façade du château, grand massif de rhododendrons se dégageant des sous-bois. Face au château, sapin géant (Abies grandis). Devant le plan d'eau, massifs décoratifs intégrant des azalées (Knaphill et Exbury). Le long de la berge sud du grand plan d'eau, suite de beaux grands sujets : groupe de cinq platanes (Platanus x acerifolia) et un marronier d'Inde (Aesculus hippocastanum). Sur la grande prairie au sud, groupe de hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Au sud et à l'ouest, belle ceinture végétale isolant le parc.

Potager : Aménagé au nord-ouest du château, derrière l'aile de la ferme, potager toujours en culture bordé de fruitiers. Contre le mur nord, structures de deux serres métalliques, vestiges d'un complexe installé à partir de 1864 et qui encadrait le potager. Une grande serre (210 mètres carrés) avait préalablement été élevée, entre 1833 et 1837, plus à l'est. Ce remarquable ensemble de serres en activité au début du siècle, est aujourd'hui ruiné. Le potager est prolongé par un petit jardin d'agrément, entièrement emmuré, divisé en compartiments par des haies de buis enserrant des parterres de rosiers. Deux hauts topiaires ponctuent l'entrée de ce petit jardin décoratif accessible au delà de deux piliers de pierre.

L'eau : En façade arrière du château, grande pièce d'eau aux berges arborées, dotée à son extrémité ouest d'un plongeoir. Aménagée dans les années 1833-1837 à partir d'un bassin plus ancien, elle était alors prolongée vers l'est par un long bras d'eau formant réservoir et empruntant partiellement le tracé des douves comblées à la même époque. Ce réservoir a été supprimé en 1882. L'étang alimente plus à l'ouest et en contrebas un second plan d'eau plus petit. Un étroit cheminement d'eau traité dans l'esprit rocailleur et formant cascatelles relie les surfaces d'eau.

État de conservation : Ce jardin pittoresque était complété, à son époque la plus brillante (de 1837 jusque vers 1870), d'une orangerie et d'un important complexe de serres accompagné d'un jardin d'agrément et de culture qui en faisaient un domaine réputé pour la qualité de ses collections. Négligé dès la fin du XIXe siècle, le parc ne présente plus aujourd'hui qu'un pâle reflet de son décor. Les ponts rustiques qui l'agrémentaient ont été supprimés dès 1864. Les éléments décoratifs placés aux abords du plan d'eau témoignent d'un apport ultérieur, caractérisé par la vogue des aménagements d'esprit rocailleur.

Maintenance : La propriété, récemment cédée, fait l'objet de grands travaux de nettoyage et de dégagement autour des éléments végétaux et des circulations aux abords du château. Les grandes prairies sont fauchées.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 64/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 46/2 (Seneffe) Impr. coul. 1894

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 46/2

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 46/2/3

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Lescaille. Vue prise de l'est In : DUVOSQUEL Jean-Marie (dir.), Album de Croÿ, t. X : Comté du Hainaut (vol. VIII), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1991, pl.30.

Bibliographie

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol.20, p. 394-396.

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

DUVOSQUEL Jean-Marie (dir.), Album de Croÿ, t. X : Comté du Hainaut (vol. VIII), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1991, p. 165.

STRALE J., Châteaux et grandes familles de Fayt, Commission d'Histoire de Fayt-lez-Manage, Fayt, 1988, p. 9-44.

Informations administratives

Publié : non

Superficie : non communiquée

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 1996-06-19

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : Paysager