Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de La Roquette
Nom ancien Ferme de la Petite Roquette
Date de création XVIIIe siècle ; seconde moitié du XIXe siècle
Province Hainaut
Arrondissement Soignies
Commune Soignies
Coordonnées chemin des Roquettes, 5 et 7-97061, Thieusies
Localisation Latitude : 50.5095866
Longitude : 4.015831100000014

Historique

Le lieu-dit « La Roquette » tiendrait son nom d'un petit banc rocheux qui aurait permis l'établissement d'un moulin dans cette région fort marécageuse, traversée par l'Obrecheuil. Le moulin faisait partie d'une seigneurie du même nom, mentionnée pour la première fois en 1270, associée à la famille Rumigny. En 1354, la propriété est acquise par Jean de Launais et reste au sein de cette famille jusqu'en 1461 lorsque le bien est vendu à Colart Durant, drapier de Soignies. La seigneurie comprend à l'époque plusieurs bâtiments devançant un vivier en L alimenté par le Libotton. Vers 1709, le lieu, témoin de batailles, est incendié et un nouveau logis est construit vers 1715. Sur ce noyau central sont adjoints en 1779 une tour et une seconde aile en retour d'angle. L'ensemble adopte un style picard où se mêlent brique peinte en rouge, pierre calcaire et moellons de grès sous une toiture d'ardoise à la Mansart. L'arrière donnait sur une cour bordée d'une vaste dépendance à l'ouest, entourée de vergers dont il ne subsiste actuellement aucune trace. À cette époque, la cour du château s'ouvrait au sud sur un plan d'eau en L agrémenté au nord d'une île rectangulaire. Au sud de celui-ci, une allée rejoignait des champs de culture bordés de boisements. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les alentours du château font l'objet d'un aménagement paysager où quelques éléments pittoresques rehausse la promenade. Proche de l'entrée, près d'une remarquable cépée de chêne âgée d'environ quatre cent ans, se dresse une tour en pierre dite « sarrasine » à deux étages, comprenant une petite salle de fraîcheur surmontée d'un belvédère accessible par un escalier extérieur. À proximité, une glacière sous tertre est surplombée par un aménagement rocaille précédé de plusieurs escaliers sinueux fortement dégradés. Au-delà de la tour, une fabrique insolite s'appuie sur le mur d'enceinte de la propriété : le petit édifice de plan rectangulaire présente une façade couverte d'un parement de pierre de sable, percée de cinq baies en arc brisé. Dans la partie est du plan d'eau, une passerelle romantique reliait les deux rives et rejoignait le chemin de ceinture. Quelques belles essences (tulipier, hêtres pourpres) rappellent le caractère paysager du parc. En 1872, la ferme de la Petite Roquette dominant le parc à l'ouest est vendue en lot séparé. Le complexe est transformé en habitation entourée de prairies escarpées cernées par les bois. Deux longues percées sont créées dans la futaie et un plan d'eau est creusé en contrebas de la propriété. Depuis la fin des années 1980, la propriété bénéficie de soins réguliers. Les différents éléments pittoresques du parc ont été dégagés et devraient progressivement être restaurés.

Description

Éléments architecturaux : Sur le côté nord de la propriété, un mur de brique peinte en rouge prolonge l'aile gauche du château jusqu'aux grilles marquant l'entrée dans l'angle nord-ouest. Contre le mur, à quelques distances de l'entrée se dresse une tour en moellons à deux niveaux dite « tour sarrasine » accueillant une grotte ainsi qu'un petit belvédère accessible par un escalier. Un peu plus loin, sous une végétation dense se devine une construction en brique recouverte d'un parement rustique en pierre de sable et rythmé en façade par cinq baies en arc brisé. Contre le mur s'adosse également un corps de dépendance en briques rythmé de sept arcades en plein cintre percées de fenêtres ou d'entrées carrossables. Ces anciennes remises à voitures sont surmontées d'une toiture en bâtière d'ardoise. Dans le prolongement, petite remise en brique. Face à la tour, le talus masque une glacière surmontée d'une fausse-ruine. Depuis cet endroit, une portion de mur en brique délimite la zone ouest ouest de la propriété. Les bâtiments de la ferme s'ordonnent autour d'une cour dont une très belle grange en briques et pierre sous bâtière d'ardoises, aménagée en habitation au début du XXe siècle.

Éléments végétaux : Bordant le chemin depuis l'entrée, massif d'if (Taxus baccata) et un marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum). Proche de la demeure, un tulipier (Liriodendron tulipifera) et un marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum). Au sud, allée de charme (Carpinus betulus). Le long du chemin de ceinture, du sud au nord, un hêtre (Fagus sylvatica), un massif de rhododendron (Rhododendron ponticum), un massif de marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum) et de hêtre (Fagus sylvatica). Proche de la glacière, un hêtre (Fagus sylvatica) et une remarquable cépée de chêne pédonculé (Quercus robur) âgée d'environ 400 ans, sixième plus gros exemplaire de Belgique. Dans l'angle nord-ouest de la ferme de la petite Roquette, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos). À l'ouest, un platane (Platanus orientalis), un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Bordant la propriété à l'ouest, longue allée de charme (Carpinus betulus). Au sud, un chêne rouge d'Amérique (Quercus rubra) et un châtaignier (Castanea sativa). Dans la cour, un saule têtard (Salix alba).

Potager : Autrefois, une serre s'adossait au mur de limite nord de la propriété, entre la tour du château et le corps de dépendances (démonté au début des années 1990). Les murs portent encore les traces des crampons soutenant les pieds de vignes. Jouxtant la propriété à l'ouest, la ferme de la petite Roquette était vraisemblablement environnée de terrains de culture.

L'eau : Deux cours d'eau agrémentent le parc. L'Obrecheuil longe la propriété suivant un axe nord/sud et où il alimentait autrefois un moulin (aujourd'hui hors propriété). Le Rieu des Rivaux y pénètre depuis le nord prend l'appellation de Liboton. Grâce à un système de vannes en amont et en aval, ce dernier alimente un vaste plan d'eau en L de près de 30 ares, anciennement vivier. Au-delà, le Liboton rejoint le lit de l'Obrecheuil. Dans la partie est du pont qui enjambait le plan d'eau, il ne subsiste que les culées en pierre et des éléments d'appui intermédiaires du tablier ancrés dans la rivière. Prolongeant la façade sud du château et au départ du chemin de ceinture, bassin rond en pierre alimenté par une source. Au sud de la ferme de la Petite Roquette, large plan d'eau récemment aménagé.

État de conservation : Les belles grilles d'entrée du château se dégradent. Au sud du plan d'eau, le chemin d'accès déjà figuré sur la carte de Ferraris est encore souligné par une charmille laissée à l'état naturel. Le plan d'eau, ancien vivier en L et autrefois pourvu d'une petite île, présente aujourd'hui des contours adoucis. Il était enjambé au sud par un pont dont il ne reste que les culées. En 1989, le plan d'eau devenu marécageux est partiellement réduit par un comblement. Les différentes fabriques et fausses ruines du parc paysager présentent diverses dégradations résultant, pour partie, de l'action insidieuse de la végétation spontanée devenue trop dense. La serre adossée au mur nord a été supprimée au début des années 1990. En 1872, la ferme de la Petite Roquette est définitivement isolée du reste de la propriété. Au début du XXe siècle, à l'ouest du complexe agricole, sont ménagées deux percées à travers bois. Après les années 1930, deux annexes disparaissent. Depuis peu, la propriété est dotée d'une nouvelle entrée et un plan d'eau agrémente le fond de la propriété (au sud).

Maintenance : Délaissés pendant de nombreuses années, le parc et ses éléments pittoresques accusent les méfaits du temps. Toutefois, depuis la fin des années 1980, la propriété fait l'objet d'importants travaux d'entretien : le plan d'eau envasé a été curé, les pelouses réensemencées et les sentiers de promenade retrouvent lentement leur tracé d'origine, les alentours de la tour sarrasine et de la glacière ont été débroussaillés et dégagés des hautes tiges menaçantes. De nouvelles plantations et un petit verger agrémentent les pelouses en bordure du chemin d'accès.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 53/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 45/4 (Obourg) Impr. coul. 1928

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 45/4

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 45/4/1-3

Bibliographie

BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p. 431.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol.2, t.23, p. 833-835.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : 5 hectares 85 ares (château de la Roquette) ; 10 hectares dont le bois de la ferme de la petite Roquette

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2002-10-06

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : À la française