Identification et description
Nom du jardin Parc de Mariemont
Date de création milieu du XVIIe siècle ; 1832 ; fin du XIXe - début du XXe siècle
Province Hainaut
Arrondissement Thuin
Commune Morlanwelz et Manage
Auteur/ Créateur Charles-Henri Petersen, paysagiste d'origine allemande (1832)
Auteur/ Créateur Laurent-Benoît Dewez, architecte liégois (1736)
Auteur/ Créateur Warocqué (fin du XIXe s)
Coordonnées Chaussée de Mariemont, 1007140, Morlanwelz-Mariemont et La Hestre (7170)
Localisation Latitude : 50.4712233
Longitude : 4.235907900000029

Historique

Pavillon de chasse construit par Dubroeucq pour Marie de Hongrie, résidence royale sous les archiducs Albert et Isabelle, le domaine de Mariemont est, dès le XVIe siècle, agrémenté de jardins à l'italienne ; ceux-çi sont remodelés par la suite sur le modèle espagnol. En 1736, Charles de Lorraine fait raser le château et élever un nouveau palais qui domine des jardins en terrasses reliés par une rampe monumentale en fer à cheval. En 1832, Nicolas Warocqué fait dessiner un parc paysager par Charles-Henri Petersen mais c'est Raoul Warocqué (1870-1917) qui donne au parc son visage actuel en y disséminant une collection d'oeuvres des meilleurs sculpteurs du moment et de bronzes monumentaux japonais. Des 145 hectares d'origine, le parc en compte alors quarante-cinq. En 1917, R. Warocqué lègue ses collections, le château et le parc à l'Etat belge. Le château néoclassique, incendié le 25 décembre 1960, est remplacé par un bâtiment d'architecture résolument contemporaine, construit par R. Bastin et qui abrite le Musée royal de Mariemont. On accède au domaine par la Drève de Mariemont bordée d'un double alignement de hêtres plantés en 1929 en remplacement d'une première allée d'ormes. Dessiné en 1832 par Charles-Henri Petersen, le parc paysager met en valeur le caractère boisé du site et son vallonnement naturel. Il est conçu comme parc d'agrément et de collection. Le fond des massifs de frondaison est constitué de hêtres pourpres, laciniés et pleureurs, de chênes et de frênes tandis que les ormes, atteints par la graphiose, ont presque tous disparu. Le parc possède une des plus remarquables collections dendrologiques du pays qui compte près de 1.000 variétés dont 70 arbres remarquables parmi lesquels des hêtres, des cèdres et des séquoias de l'époque de Marie de Hongrie, un très gros érable sycomore, un rare pécanier (noyer de Pécan), un pommier d'Amour, un Paulownia et un arbre de fer. De nombreuses essences exotiques, savamment disposées sur les aires gazonnées, interpellent le promeneur tandis que des massifs d'azalées, de rhododendrons et, au printemps, un tapis de jacinthes sauvages égayent le parc de leurs masses colorées. Le parc abrite une série de bâtiments : les vestiges d'une orangerie du XVIIIe siècle, un grand jardin d'hiver (1856-1859) précédé d'un escalier monumental aboutissant à une terrasse de laquelle on découvre une des plus belles vues sur le parc, la Fontaine Sainte-Thérèse (1766) transportée dans le domaine après 1893, le Mausolée des Warocqué, chapelle néoclassique de la fin du XIXe siècle, transféré du cimetière en 1923, et enfin les abords des ruines du palais de Charles de Lorraine aménagés en jardin régulier en 1893. La roseraie, déjà présente sur le plan de Petersen, a été entièrement replantée en 1979 ; elle réunit 70 variétés de roses anciennes et modernes. Le potager, vaste rectangle d'un hectare partiellement emmuré, sera bientôt rétabli dans son état ancien. Des paons, oies et canards en liberté égayent le parc. L'ensemble du domaine est géré par la Région wallonne qui procède régulièrement au remplacement des essences rares et au renouvellement de la couverture végétale en prévision des pertes inévitables. Ces actions s'inscrivent dans le respect des grandes perspectives qui caractérisent le site. Un étiquetage et un inventaire sont tenus à jour depuis 1983. La plupart des chemins ont conservé leur tracé primitif et leur revêtement en schiste brûlé. Ils sont rythmés de filets d'eau en brique ou en pavé qui dégorgent les sols. Le domaine qui accueille plus de 700.000 visiteurs par an est fermé les jours de tempête, sage précaution étant donné l'âge de nombreux arbres.

Description

Éléments architecturaux : Au sud se développent les vestiges du château de Charles de Lorraine construit au XVIIIe siècle, à l'emplacement de celui des Archiducs Albert et Isabelle et de Marie de Hongrie. Incendié en 1794, nous n'en conservons que des ruines mais de nombreux documents iconographiques permettent de le restituer. Orienté nord-sud, il formait une résidence de style classique édifiée en 1755-1757 par l'architecte Jean-Nicolas Jadot, relayé par Faulte et Laurent-Benoît Dewez. Construit en brique enduite, il présentait un corps central à trois niveaux, complété de deux ailes en retour indépendantes sur deux niveaux et d'une cour d'honneur centrale fermée. Cette cour est aujourd'hui aménagée en jardin formé de pelouses coupées d'axes perpendiculaires. Du château ne subsiste, sous le lierre, que quelques soubassements et élévations des anciennes ailes. L'emplacement du corps principal est suggéré par un massif d'arbres précédé d'un emmarchement conduisant à la partie inférieure des colonnes du portique marquant l'entrée. Au pied des colonnes, deux sphinges provenant des rampes du « Fer à cheval ». A l'ouest se dresse le jardin d'hiver construit pour Abel Warocqué entre 1856 et 1859 et sans doute un des plus grands de Belgique. Bâtiment en brique enduit, il repose sur un soubassement de pierre bleue et développe neuf hautes arcades en plein cintre fermées par des verrières à châssis métalliques. La façade arrière est aveugle. Un emmarchement précède l'arcade centrale. La toiture de zinc forme un berceau. La terrasse jadis occupée par de grandes serres vitrées est aménagée depuis peu en un petit jardin régulier ponctué en son centre d'un vase en marbre sculpté d'une bacchanale par G. Devreese. Devant la façade, quatre canons français en bronze du XVIIIe siècle. Depuis la terrasse, un imposant escalier de pierre descend aux grandes pelouses. Il est flanqué de deux serres adossées au mur de soutènement de la terrasse. Au pied des marches, belle grille décorative de 1875, en fer forgé, provenant du château de la Roche à Suarlée. Flanquant l'escalier, deux lions, l'un porte le nom « Cantinprez » et l'autre la devise « Sine Deo Nihil ». Des buffles en bronze venant du château Warocqué garnissent les extrémités du mur de la terrasse. A l'arrière des ruines du château de Charles de Lorraine et suivant une dénivellation de la Haine, vestiges de la rampe en « fer à cheval » construite en 1778 par L.-B. Dewez, avec la collaboration de l'entrepreneur Montoyer. Il s'agit d'un aménagement classique formé d'un double plan incliné bordé d'une balustrade en pierre axée sur un pavillon de trois travées dont ne subsiste que les vestiges d'un portique à colonnes corinthiennes jumelées, orné de niches devant accueillir des statues. Ces deux rampes monumentales accessibles aux cavaliers reliaient les deux terrasses des jardins du château et formaient un agréable belvédère. Devant le « Fer à cheval », la fontaine archiducale ou « Fontaine de Spa » est le plus ancien témoin du domaine royal. Elle se trouvait initialement à l'extérieur du parc, près de la cure de Morlanwelz. Sculptée en 1741 par Laurent Delvaux, elle porte les armoiries de l'archiduchesse Marie-Elisabeth d'Autriche. C'est un monument quadrangulaire en pierre calcaire à faces bombées, découpées de panneaux en creux cantonnés de pilastres portant des petits vases. Sur un entablement saillant repose un lourd amortissement en forme de cloche sommé d'un cinquième vase plus imposant. Cette fontaine retrouvée lors des fouilles entreprises par l'archéologue Peny, a été reconstituée en 1893 et transférée à son emplacement actuel en 1950. Elle s'inscrit au centre d'un bassin circulaire cantonné de quatre courtes volées d'escalier. Deux pavillons néoclassiques du XIXe siècle se faisant face servent de conciergerie. En brique enduite et pierre calcaire, ils portent un entablement surmonté d'une balustrade. En façade latérale, deux colonnes toscanes supportent une avancée de l'entablement. Une grille réunit les deux pavillons, formée de barreaux verticaux surmontés de fers de lance et scandée par deux piliers carrés appareillés à refends et surmontés de groupes sculptés représentant de jeunes enfants assis sur des chiens. La partie centrale, entre les piliers, est ouvrante. Dans les parties latérales fixes, deux portillons permettent l'accès piéton. Au nord-ouest du château princier, on distingue, enfouies sous la végétation, les ruines de l'orangerie, construction rectangulaire élevée en brique, alignant encore sept arcades en plein cintre aujourd'hui murées. Jadis précédée d'un grand potager, elle abritait pendant l'hiver les orangers en pot qui ornaient les jardins à la belle saison. A côté se trouve la fontaine Sainte-Thérèse - aussi dite « à chapeaux ». Précédée d'un bassin rectangulaire, c'est un petit édicule en pierre à base circulaire bordée d'un emmarchement, couvert d'un toit conique en ardoise porté par trois colonnes toscanes. Erigée en 1766 dans le bois de Mariemont, elle a été déplacée par R. Warocqué après 1893. Au sud de la roseraie, Raoul Warocqué a fait transférer en 1923 le mausolée de sa famille du cimetière de Morlanwelz : une construction en pierre bleue de la fin du XIXe siècle, d'un néoclassicisme un peu lourd et rendue plus imposante par un emmarchement clôturé. Le fronton sommé d'une croix est frappé du monogramme de la famille. L'intérieur est éclairé de baies à vitraux. Au pied du mausolée s'étend un petit étang. Devant la grille simple de l'entrée sud du parc, l'ancien porche de l'abbaye de Ghislenghien enjambe l'allée. C'est une grande arche en pierre bleue percée d'un arc en plein cintre. Des armoiries ornent sa clé. L'ensemble relève de la fin du XVIIIe siècle et a été acquis en 1908. A l'est du potager, les anciennes écuries (1894) abritent l'école d'horticulture. C'est un bâtiment en U, en brique à encadrements et chaînages d'angle en pierre bleue. A proximité, se dresse le château d'eau de Mariemont. Désaffecté depuis 1950, il a été installé en 1867 à usage des jardins du domaine. Probablement le plus ancien de Belgique, il présente une haute base cylindrique en brique portant une cuve métallique à ciel ouvert. Tout proche, un intéressant pavillon néoclassique octogonal en pierre et brique supporte une toiture à huit pans bordée d'une balustrade. Il abritait la pompe alimentant le château d'eau. Non loin de là, sur la pelouse, en bordure d'un massif est déposé depuis une vingtaine d'années le fronton de la maison libérale de Morlanwelz. Signalons encore le pont rustique conçu dans le goût rocaille, situé près de l'entrée du musée et, vers le sud, le pavillon rustique, petite fabrique de la fin du XIXe ou début du XXe siècle, à l'image d'une cabane forestière aux murs cimentés imitant des rondins de bois, couverte d'une bâtière d'éternit. Enfin, le parc comprend au sud-est une glacière sous dôme en brique, dégradée. Sous le tertre planté, le couloir d'entrée reste visible malgré son encombrement de gravats.

Éléments végétaux : Ce parc, véritable jardin de collection au sein d'un parc paysager, peut s'enorgueillir de posséder plus de 3.500 espèces d'arbres, d'arbustes et de rosiers. Parmi les sujets les plus remarquables, un chêne hybride (Quercus hybride) de l'époque de Charles de Lorraine (+/- 400 ans) le long du chemin reliant l'entrée principale au musée ; une remarquable cépée d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus) dans la pelouse arrière du château. Le domaine comprend également quelques « Champions » que nous classons par ordre alphabétique du nom latin, notamment : un érable à feuille de charme (Acer carpinifolium) près du Torii ; un érable de Forrest (Acer forestii) près de la statue en bronze de Kannon ; un érable glabre (Acer glabrum 'Douglasii') près de l'entrée du musée ; un érable sycomore (Acer pseudoplatanus 'Worleei') près de l'orangerie du château de Charles de Lorraine ; un marronnier rouge à feuille marginée (Aesculus carnea 'Aureamarginata') près du mausolée de la famille Warocqué ; un marronnier glabre (Aesculus glabra) près de la fontaine de Spa ; un aulne à feuille cordée (Alnus cordata) près de la glacière ; un aulne (Alnus fructosa), un aulne pubescent (Alnus pubescens) et un aulne à feuille ténue (Alnus tenuifolia), tous trois près de l'entrée principale située le long de la chaussée de Mariemont ; quatre aulnes de montagne (Alnus incana 'Aurea') près de l'orangerie de Charles de Lorraine ; trois désespoirs du Singe (Araucaria araucana) dans la pelouse avant du musée ainsi que trois bouleaux transcaucasiens (Betula medwediewii), un charme d'Orient (Carpinus orientalis) en contrebas de la vaste pelouse arrière du musée ; un carya ou noyer d'Amérique (Caria illinoensis) près des serres du jardin d'hiver. A l'entrée du parc, près des deux petits étangs, un micocouiler (Celtis biondii) ; un cephalotaxus du Japon ou pin japonais à queue de vache (Cephalotaxus harringtonia) près du « Bain romain » ; un cyprès de Nootka (Chamaecyparis nootkatensis 'Pendula') près des bâtiments du Service d'entretien ; un hêtre de Chine (Fagus englerana) près de la fontaine de Spa ; un hêtre commun (Fagus sylvatica 'Cristata') près des ruines du château de Charles de Lorraine ; un hêtre pourpre nain (Fagus sylvatica 'Purpurea Nana') près d'un groupe d'aulnes proche de l'entrée au nord-est ; un hêtre pourpre pleureur (Fagus sylvatica'Atropurpurea Pendula') près de la cour avant de l'ancien château, près de la statue des Bourgeois de Calais ; un noyer du Japon (Juglans ailantifolia 'Cordiformis') le long du chemin menant à l'allée des pruniers ; un autre noyer (Juglans cathayensis) près du plus viel arbre du parc ; un noyer de Vilmorin (Juglans x intermedia 'Vilmoriana') près du bassin à l'entrée du parc ; un très rare noyer de Manchourie (Juglans mandshurica) près de l'entrée du parc ; un mûrier blanc pleureur (Morus alba 'Pendula') non loin de la statue de l'Abondance ; deux phellodendrons de l'amour (Phellodendron amurense) à l'est de la roseraie ; deux sapins bleus pleureurs du Colorado (Picea pungens 'Glauca Pendula') ; un sapin de Koster (Picea pungens 'Koster') derrière les bâtiments de dépendance du potager ; un pin cembro ou arolle doré (Pinus cembra 'Aureomarginata') près du Bain romain ; un peuplier blanc de Richard (Populus alba L. 'Richardii') non loin du Torii ; un peuplier de Berlin (Populus x berolinensis) à l'ouest du musée ; un faux chêne-liège d'Espagne (Quercus x hispanica 'Lucombeana') près de l'entrée principale ; un chêne du Liban (Quercus libanii) à l'ouest de l'ancien château ; un chêne à feuille de saule (Quercus phellos) au nord de la roseraie ; un saule marsault pleureur (Salix caprea L. 'Pendula') près du mausolée de la famille Warocqué ; un sorbier américain (Sorbus americana 'Decora') à gauche de l'entrée principale ; un sorbier des oiselleurs pleureur (Sorbus aucuparia 'Pendula') dans l'avant-cour de l'ancien château ; un tilleul orbiculaire (Tilia x orbicularis) près des bâtiments abritant le matériel d'entretien ; un torreya du Japon (Torreya nucifera) près de la cloche de l'ancienne église de La Hestre et deux ormes blancs (Ulmus glabra 'Dampieri' et Ulmus glabra 'Pendula'), le premier à l'arrière du musée et l'autre derrière le jardin d'hiver. A cette liste limitée à des caractères dendrologiques, il convient d'ajouter Ia remarquable drève de hêtre (Fagus sylvatica) plantée en 1929 en remplacement de Ia drève d'orme décimée, plantée en 1843 par Abel Warocqué. On relève encore, au centre du parc, une roseraie de forme circulaire déjà présente sur le plan de Petersen (1832) et qui a depuis connu plusieurs transformations. En 1979 une maladie parasitaire a encore décimé la majorité des plants. Du milieu de la composition ornée d'un grand vase japonais provenant de Ia terrasse du jardin d'hiver, partent huit allées encadrées de parterres de rosiers comptant 16.000 plants et représentant 70 variétés. Depuis le centre, on apprécie des rosiers à petites fleurs (Rosa polyantha et Rosa floribunda) groupés en massifs. La collection proprement dite est disposée le long du chemin périphérique, en carrés identiques (2 x 2 m) tandis que la plate-bande extérieure est plantée de spécimens à grosses fleurs (roses hybrides de thé) et de rosiers grimpants auxquels ont été ajoutés des variétés anciennes et arbustives.

Potager : Dessiné sur un vaste rectangle orienté nord-sud, il s'étend sur près d'un hectare. Des murs de brique couronnés d'une dalle de pierre bleue ornée d'urnes ceinturent le côté nord et une partie des côtés ouest et est. Les extrémités de ces murs sont soulignées de pilastres appareillés à refends portant des vases. Le potager se distribue en deux terrasses. La terrasse inférieure, la plus grande, est quadrillée d'allées en croix. Au centre, une pièce d'eau octogonale à margelle de pierre est garnie d'un vase monumental sculpté de cornes d'abondance et de motifs floraux. La terrasse supérieure est composée de pelouses rectangulaires ornées aux angles de topiaires taillés principalement en boule. Une grande serre à vignes occupe tout le mur du fond du potager. Ces deux niveaux sont reliés par trois escaliers qui desservent les allées. En bordure de celles-çi s'étendent des plates-bandes bordées de buis, où des arbres fruitiers sont menés en espalier, certains sur treillis et d'autres sur les murs d'enceinte . Ceux-ci doivent prochainement accueillir de nouveaux plants.

L'eau : Les vertus curatives des eaux de Mariemont ont été exploitées méthodiquement depuis qu'en 1740 des professeurs de l'Université de Louvain en ont proclamé l'excellence. Ceci justifie la présence de nombreuses fontaines monumentales dissémiées dans le parc. Non loin de l'entrée du parc s'étirent deux étangs séparés par une langue de terre. L'un est appelé communément « la mare aux canards » ; l'autre, plus au nord, se termine au pied du « Bain romain », fabrique néoclassique en brique formée d'un péristyle aux colonnes toscanes de marbre rose soutenant un entablement sans décoration, garnie au sol d'une mosaïque de marbre blanc et rose. Le péristyle est le seul élément conservé de cet édicule à toît plat, revêtu de marbre, qui abritait une piscine couverte d'une verrière et entourée d'une galerie, De 1903 à 1910, il abrita la collection d'antiques de R. Warocqué. L'ensemble est en cours de restauration. Au centre de cet étang, sur un socle de rocaille se dresse la statue-fontaine en bronze de Jef Lambeaux intitulée la « Source ». En équilibre sur le pied gauche, elle brandit un poisson et une coquille d'où s'écoulent des filets d'eau. Les bas-reliefs des « Passions humaines » qui ornaient le soubassement seront prochaînement restitués. Cette fontaine décorait jadis le plan d'eau qui faisait face au château Warocqué. Offerte par l'artiste à R. Warocqué, elle est la copie d'une fontaine commandée par la Commune de Saint-Gilles. Au sud-ouest, dans la partie humide de la zone boisée, vient d'être aménagé un plan d'eau d'un hectare, aux berges souples et naturelles favorisant le développenet des plantes aquatiques et des poissons. Près des ruines du château de Charles de Lorraine, un bassin récent en béton a été transformé en pataugeoire. A côté du mausolée de la famille Warocqué, s'étend un petit étang alimenté par une cascade s'écoulant sur des rochers artificiels. Cette cascade remise en état en 1995 était l'aboutissement d'un circuit d'eau partant des étangs nord, passant par le grand étang aujourd'hui comblé et par le pont rustique.

État de conservation : Aucun élément ne subsiste des jardins à l'italienne de Marie de Hongrie, des jardins espagnols des archiducs Albert et Isabelle et des jardins classiques de Charles de Lorraine. Par contre, le jardin paysager conçu par Petersen en 1832 pour Nicolas Warocqué, n'a subi que peu de modifications. Toutefois, les descendants de la famille Warocqué ont, au début de ce siècle, progressivement racheté des parcelles de terrain jusqu'à donner au domaine sa surface actuelle. Comme le confirme le plan de Petersen et celui de R. Warocqué, les cheminements sont restés inchangés mais ont été asphaltés en 1970 aux alentours du musée. Les quelques modifications portent sur les plans d'eau : celui qui s'étendait à l'est, face à l'entrée de l'ancien château de Warocqué, a été supprimé après 1960 ; dans un but écologique, la zone humide de la partie boisée, au sud-ouest, a été récemment aménagée en un vaste étang. La Fontaine archiducale, jadis en dehors du domaine, a été déplacée et implantée dans le « Fer à cheval » en 1953. Les serres qui se développaient devant les terrasses du jardin d'hiver ont été supprimées et l'espace converti en jardin régulier en 1982. Plusieurs statues et groupes ornementaux animant le parc ont été déplacés durant ces dernières décennies. Les anciennes écuries, près du potager, servent aujourd'hui de locaux scolaires. Dans l'angle nord du parc, des pavillons nécessaires à la gestion et à la maintenance du domaine ont été implantés. A l'arrière du potager, les anciennes serres ont été récemment remplacées par des constructions peu appropriées. Au lendemain de notre passage, un hêtre hybride (Fagus hybride), un des plus anciens arbres d'Europe qu'on dit avoir été planté sous Charles de Lorraine, s'est abattu.

Maintenance : Les services des Espaces Verts de la Région wallonne assurent une maintenance continue et soignée de l'ensemble du domaine : les très nombreux espaces pelouses sont tondus chaque semaine, les promenades sont nettes et les sentiers en graviers ont été bordés récemment de rigoles de dégorgement. La qualité dendrologique du parc de collection motive les responsables du domaine à assurer aux arbres tous les soins de conservation, d'entretien et de renouvellement. Ils ont à coeur de compléter l'ensemble par l'introduction de nouvelles variétés paysagères rares. Dans la zone boisée, la plantation d'une allée de pruniers d'ornement, de variétés et de cultivars différents, borde le cheminement qui conduisait à l'entrée ouest du parc, en direction de la Fontaine archiducale.

Projet de restauration : La partie boisée qui s'étend à l'ouest du domaine est en cours d'aménagement : la zone humide y est transformée en un vaste plan d'eau naturel, le chemin de ceinture du parc est progressivement recréé et l'allée qui conduisait à son entrée ouest vient d'être bordée de prunus. La roseraie doit tout prochainement être restaurée. Elle accueillera une centaine de variétés de roses nouvelles. D'un point de vue pédagogique et didactique, des promenades avec balladeurs seront bientôt proposées aux visiteurs tandis que le Centre régional d'initiation à l'environnement à lancé l'opération « Arc-en-ciel » qui vise à animer, informer et former les jeunes à l'environnement en les aidant à mettre leurs cinq sens en éveil.

Documents iconographiques

Allée double de hêtre plantée en 1929 en remplement des ormes. © J-Cl. Baudoin

Le bain romain restauré. © N. de Harlez

© Service Public de Wallonie (SWP)

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 65/2

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 46/6 (Morlanwelz) Impr. coul. 1895

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 46/6

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 46/6/1-2

Autre(s) source(s) cartographique(s) :
L.-A. Dupuis, « Carte perspective du Château Royal de Marimont », 1780.
« Carte générale des chasses royales aux environs du château et parc royal de Mariemont ». Levée par le Baron Jean de Ravizza en 1711 et gravée par Antoine Cardon en 1776. Gravure sur papier coloré collé sur toile 190 x 180. (Collection du Musée Royal de Mariemont).
Carte gravée par Cardon représentant le domaine sous Charles de Lorraine.
Plan du parc de Mariemont appartenant à Monsieur Raoul Warocqué, indiquant les différentes acquisitions. Plan coloré sur calque, non signé et non daté, dressé à l'échelle 1/250e.

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
« Le château de Mariemont vers 1610 » par J. Brughel de Velours. Huile sur toile. (Musée de Dijon).
« Le château de Mariemont à l'époque des archiducs Albert et Isabelle », 1620, par D. van Aalsloot. Huile sur toile. (Musées royaux des Beaux Arts de Bruxelles).
« Château de Mariemont », 1773, par J.-B. Simons. Huile sur toile, datée et signée. (Collection du Musée Royal de Mariemont).
« Château de Mariemont », 1773, façade arrière par J.-B. Simons. Huile sur toile datée et signée.
« Le château Warocqué », 1870, par Paul Lauters. Aquarelle sur papier, datée et signée. (Collection du Musée Royal de Mariemont).
Plan d'aménagement du parc de Mariemont, 1832, par Ch.-H. Petersen. (Collection du Musée Royal de Mariemont).
Collection des dessins de P. Witzthumb, fin du XVIIIe siècle. (Bibliothèque royale, Cabinet des Estampes).
Importante collection de cartes postales réunies par M. Nayomé à Morlanwelz.

Bibliographie

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1993. Guide du parc et du musée de Mariemont, Communauté Française de Belgique, Musée royal de Mariemont, Morlanwelz, 10e éd.

Informations administratives

Intitulé du classement : Site

Éléments classés : la drève, le parc et les jardins

Arrêté : 2003-09-03

Publié : non

Superficie : 45 hectares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Catherine Guisset-Lemoine / Didier Hoyos / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 1996-06-21

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : public

Accueil du public : ouvert au public

Classement : Site

Type de jardin : À la française