Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de l'Ermitage Saint Barthelemy
Date de création à partir de 1811 ; vers 1860 (étang) ; vers 1968 (drève)
Province Hainaut
Arrondissement Mons
Commune Mons
Coordonnées chemin de l'Ermitage7000, Mons
Localisation Latitude : 50.44712029999999
Longitude : 3.9728341

Historique

Vers 1302, Jeanne, comtesse de Flandre et de Hainaut, accorde une parcelle de terre dans le bois de Mons, à proximité du village d'Hyon, à un frère mineur issu du monastère franciscain de Valenciennes afin d'y fonder un ermitage dédié à l'apôtre saint Barthélemy. Ce lieu, occupé par une habitation contiguë à une chapelle, est cerné par un fossé d'eau franchissable par un pont doté d'une porte. En 1757, le décès du dernier ermite met fin à cette occupation. L'ensemble est racheté par Albert Fonson qui le revend rapidement à Charles-Joseph de Marbaix, conseiller au Conseil souverain de Mons. A sa mort en 1811, le bien est repris par Charles Houzeau de Lehaye. Il est, depuis, resté dans la même famille. Une peinture sur toile de Germain Hallez, directeur de l'académie des Beaux-Arts de Mons, montre l'ancien ermitage en 1815 : une petite demeure couverte d'une toiture à la Mansard, accompagnée d'une dépendance et précédée d'un fossé d'eau. Un pont franchit ce petit marais et mène au pied d'une grille. La maison des ermites, sans doute déjà modifiée au XVIIIe siècle et le « quartier des Apôtres » sont démolis en 1892 et remplacés par une nouvelle construction. Lorsqu'Ernest Matthieu visite les lieux vers 1908, la chapelle (1618) est toujours en place. L'auteur signale également la présence de quelques vestiges de l'ermitage dans le jardin comme le coq du clocher, une statue en pierre ainsi que les deux pilastres de la grille située au-delà du pont et transportés devant l'allée menant au château. La majeure partie des aménagements paysagers sont réalisés à partir de 1811 : les fossés sont comblés, une drève de marronnier est plantée entre le chemin et le château et un grand nombre de hautes tiges sont mis en place dans le parc (wellingtonia, chêne pédonculé fastigié, cyprès chauves, etc.). La passion botanique d'un membre de la famille Houzeau le conduit à introduire, dès la fin du XIXe siècle, de nombreux bambous dans une partie marécageuse de la propriété, autour de l'étang creusé vers 1860. Outre les bambous, ce botaniste averti est également passionné d'orchidées. A cette fin, il fait construire deux vastes serres contre les murs pignons sud et est de la maison. Une très belle collection de photographies anciennes illustre le remarquable travail de recherche d'hybridation qui y est réalisé. Vers 1938, quelques changements interviennent, notamment l'abattage de l'allée de marronnier qui sera remplacée en 1968 par une drève de hêtre pourpre, et la disparition d'un petit plan d'eau à l'est de la maison. Dans le courant des années 1960, le vaste plan d'eau est comblé et les potagers sont supprimés. A la demeure néoclassique du début du XIXe siècle sont adjointes des annexes sur les murs pignons est et ouest, peu en harmonie avec l'ensemble préexistant. Après plusieurs décennies d'abandon, la propriété est l'objet d'une importante campagne de travaux de conservation et derestauration.

Description

Éléments architecturaux : Au nord-ouest de la demeure se tient une petite dépendance en brique doublée d'une grange. L'ensemble, dont la construction remonte à la première moitié du XIXe siècle, est couvert d'une bâtière d'ardoise. Au-delà des limites du parc, dans un bosquet planté en bordure du chemin, glacière à cuve ovoïde précédée d'un couloir coudé en brique. Construite dans le courant du XIXe siècle, elle était surtout destinée à la conservation du beurre produit à la ferme toute proche. À l'entrée sud, deux piliers en pierre sommés d'un boulet encadrent une grille s'ouvrant sur une jeune drève de hêtres pourpres.

Éléments végétaux : L'essentiel des hautes tiges qui composent le parc date du début du XIXe siècle. Depuis l'entrée au sud, longue drève de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). A l'est, dans la zone boisée, quelques érables planes (Acer platanoides), des chênes sessiles (Quercus petraea), des érables sycomores (Acer pseudoplatanus), des frênes communs (Fraxinus excelsior) et des platanes communs (Platanus x acerifolia). A l'ouest, collection de bambous en variétés introduits sur le site dès la fin du XIXe siècle dont des phyllostachys, des pléiobastus, des pseudosasa, des sasa et des sinarundanaria ; certaines de ces variétés créées à l'Ermitage portent encore le nom de 'Houzeau' en mémoire de leur créateur. Proche de l'ancien plan d'eau et du cours du Sergent, deux cyprès chauves (Taxodium distichum). A l'est de la demeure, sur un coteau enherbé, un wellingtonia (Sequoiadendron giganteum) planté en 1890 qui, bien que frappé par la foudre, a retrouvé depuis une belle frondaison. Non loin, un magnolia (Magnolia x soulangiana), un gros massif de fougères (Athyrium filix femina), un cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana), un désespoir du singe (Araucaria araucana), un cryptoméria (Cryptomeria japonica) et un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). A l'ouest, un massif de rhododendron occupe les berges du Sergent. Proche de la maison, bel exemplaire de chêne pédonculé fastigié (Quercus robur 'Fastigiata'). Au sud, zone boisée dénommée le « Bois Vert » en raison de ses nombreuses plantations d'if (Taxus baccata), aujourd'hui centenaires. Dans cette zone boisée, bordant un sentier de promenade sinueux, on découvre un beau hêtre pourpre greffé (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un alignement de chêne sessile (Quercus petraea), un hêtre (Fagus sylvatica) et quelques beaux platanes communs (Platanus x acerifolia). Dans la cour d'honneur, parterre central avec motif composé en buis (Buxus sempervirens) et occupé en son centre par un bambou. Dans une prairie au sud-ouest, subsiste le dernier témoin de la forêt qui ceinturait jadis la ville de Mons, il s'agit d'un chêne pédonculé (Quercus robur) solitaire.

Potager : Trois espaces cultivés occupaient jadis près d'un demi hectare aux abords de la petite dépendance ouest, comme l'atteste une photographie aérienne prise vers 1965, et jouxtaient un petit verger. Progressivement abandonnés, ils ont disparu à la fin des années 1960. Si la propriété était bien connue des botanistes du début du XXe siècle pour ses bambous, la famille Houzeau était animée d'une autre passion, la culture des orchidées. A cette fin, un vaste complexe de serres prolongeait les façades est et sud. Fortement détériorées durant l'offensive de Mons en 1914 et en 1918, elles ont malheureusement été supprimées en 1938. Des photographies en rappellent l'importance.

L'eau : La propriété est traversée du nord au sud par le Sergent dont le cours sinueux rejoint un plan d'eau (un tiers d'hectare) avant de se jeter dans la Trouille quelques kilomètres plus loin. Ce long plan d'eau, aujourd'hui partiellement asséché mais en cours de restauration était entouré de pelouses et de nombreux massifs de bambou.

État de conservation : Malgré un entretien réduit pendant plus de vingt ans, le parc conserve néanmoins son organisation du XIXe siècle. D'importants travaux de dégagement et de taille, ainsi que la restauration de l'ancien plan d'eau aujourd'hui envahi par le taillis, permettront sans doute de rendre au parc une partie de son caractère historique. Car certains éléments ont disparu durant le XXe siècle : le complexe de serres, l'allée centenaire de marronniers menant au château (supprimée en 1938 et remplacée en 1968 par des hêtres pourpres), les potagers, un petit plan d'eau voisin de la cour d'honneur (1938), certains cheminements et quelques plates-bandes fleuries. Dans les années 1980, une petite chaumière surplombant les méandres du Sergent a été entièrement saccagée par des vandales.

Maintenance : Depuis 2002, un programme conséquent de restauration et de travaux forestiers a été entrepris : la suppression des taillis spontanés devrait permettre d'ouvrir le parc et de retrouver les anciennes percées sur le Mont Panisel et sur le plan d'eau. Le rajeunissement progressif des arbres menaçant, la réhabilitation du plan d'eau et de ses abords, le tracé des sentiers de promenade au sud et dans le « Bois Vert », enfin le curage du Sergent font partie des travaux envisagés pour les années à venir.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 54/2

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 45/7 (Mons) - 45/8 (Grivry) Impr. coul. 1901 et 1925

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 45/7 - 45/8

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 45/7/2 - 45/8/1

Autre(s) source(s) cartographique(s) :
Carte militaire du plan d'attaque de la ville de Mons, 1709 (Archives du château).

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Ancien Ermitage de Saint-Barthélemy. Aquarelle de Germain Hallez, 1815.
Série de photographies montrant le parc à différentes époques (coll. privée).
Environs de Mons. Château l'Ermitage. Carte postale, 1904.

Bibliographie

MATTHIEU Ernest, « L'Ermitage de Saint-Barthélemy à Mons » Annales du Cercle archéologique de Mons, Mons, Dequesne-Masquelier et fils, tome XXXVIII, 1908-1909, p. 2-101.

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : 5 hectares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2002-11-02

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : Plan libre